Urbanités contrefactuelles
1er & 2 mars 2019
Auditorium du Familistère, Guise
Navettes gratuites Saint-Quentin/Guise les vendredi et samedi sur inscription
Vendredi 1ermars
10h - Ouverture du Symposium
Frédéric Panni : Le Familistère, des perspectives contrefactuelles
10h15 – 13h - Temporalités contrefactuelles
Modération : Sally Bonn & étudiants UPJV
Clémentine Henriot (Paysagiste et enseignante à l’École d’architecture de Marseille-Luminy) et Sylvain Maestraggi (Philosophe, Photographe, Marseille)
Habiter le Grand Vide
Entre 1913 et 1937, à Marseille, fut rasé le quartier dit « de derrière la Bourse », quartier populaire du centre-ville. Le terrain vague résultant de cette opération subsistera plus de quarante ans, jusqu’à la construction des tours Labourdette, puis d’un centre commercial abritant le musée d’histoire de Marseille. Dans leur livre Mais de quoi ont-ils eu si peur ? (éditions Commune, 2016), Christine Breton et Sylvain Maestraggi ont fait resurgir la mémoire refoulée de cette disparition à travers le regard de trois témoins de passage à Marseille le 8 septembre 1926 : Walter Benjamin, Ernst Bloch et Siegfried Kracauer. L’ouvrage a donné lieu à plusieurs suites utopiques, dont une installation et plusieurs promenades conçues par Clémentine Henriot, pour l’association d’habitants Les Labourdettes domiciliée sur le « Grand Vide ».
Florent Perrier (Philosophe, Université Rennes 2)
Greffes illicites sur l’existant : enter l’utopie présente sur un passé en pièces
Depuis la Seconde Guerre mondiale et la disparition de la statue de Charles Fourier de son socle parisien, ce dernier, banal quadrilatère de pierre aux inscriptions estompées, est resté en l’état, vierge le plus souvent de toute sculpture à exposer. André Breton, René Schérer, Simone Debout-Oleszkiewicz, d’importantes personnalités passionnées par l’œuvre du rêveur sublime souhaitèrent pourtant voir ce vide comblé, mais sans succès et ce furent des collectifs clandestins qui y parvinrent brièvement, en 1968-1969 et en 2007-2008, hissant sur le cube désert des œuvres éphémères en hommage à l’utopiste.
Quelle utopie fut ainsi réinvestie ou rejouée quand ces artistes, ces anarchistes et situationnistes, ces anonymes animés du désir d’un monde autre rendirent sensible, à nouveau mais autrement, la représentation disparue d’un idéal jamais encore advenu ? Quelles greffes furent ici tentées dans une ville à ce point hostile aux possibles qu’elle n’envisagea jamais, pendant plus de cinquante ans, de replacer une œuvre sur le socle orphelin ? Et quelles résonances furent alors mises au jour par cette tension entre un élément du passé mis en pièces et un présent en train de se construire, un réel de l’utopie ? Par la confrontation de ces tentatives d’installation illicite d’œuvres dans l’espace urbain parisien, nous interrogeons les reconfigurations potentielles du paysage de l’utopie tentées par ces gestes artistiques promis à devenir fictions, spectres sans demeure.
Anne-Valérie Gasc (Artiste, Chercheuse, ENSAMarseille)
Homotopies
J'avance l’hypothèse selon laquelle l’éclosion d’une architecture aux allures
« immatérielles » ces vingt dernières années, serait un projet déjà porté par la modernité qui, faute de moyens technologiques, aura dû attendre la conception numérique pour pouvoir se déployer, un siècle plus tard. Dès lors, cet écart entre utopie (aujourd’hui obsolète) et innovation technique produit ce que j’appelle des « homotopies » ou
« dystopies construites » : des ruines spontanées. Cette présentation, exclusivement consacré à ma recherche actuelle, articulera cette réflexion à un cycle de deux expositions personnelles programmées au centre d’art Les Tanneries à Amilly, en région Centre-Val de Loire. La première exposition Les Larmes du Prince – Monuments a eu lieu dans la Petite galerie du centre d’art, d’octobre 2018 à janvier 2019. Elle présentait un ensemble choisi d’œuvres expérimentales, éléments d’ancrage et de développement plastique de cette recherche. Cette première exposition a été pensée comme préfigurative à l’installation contextuelle Les Larmes du Prince – Vitrifications, point d’orgue de ce projet, qui se tiendra sous sa forme finalisée, dans la Grande halle du centre d’art de juin à septembre 2019.
Madeleine Sallustio (Doctorante FNRS, Laboratoire d’Anthropologie des Mondes Contemporains, Université Libre de Bruxelles)
Maïté Maskens (Chargée de cours, Université Libre de Bruxelles, Campus UCharleroi)
Anthropologie et immanence: appréhender l’utopie par les temporalités
Alors que les utopies sont encore souvent associées aux notions d’irréalité ou de naïveté dans de nombreux espaces sociaux, un nombre croissant d’individus s’engagent à les faire advenir de manière quotidienne. Ce sont ces personnes, leurs actions et le sens qu’ils/elles donnent à leur existence que nous nous attachons à décrire de manière ethnographique. A partir de l’exploration d’une de ces « utopies réalisées » et plus particulièrement en étudiant les rapports que les « néo-paysans » français entretiennent à l’égard du temps, on peut cerner selon quelle logique interne leur projet de retour à la terre s’organise et ce qui les meut au quotidien. C’est par exemple le cas de la volonté d’aménager des rythmes de vie et de travail décéléré, échappant à la logique de la rationalité capitaliste, mais aussi du désir de faire advenir, ici et maintenant, une forme de vie alternative, hors des schémas de lutte classique. Il s’agit dès lors pour eux d’embrasser, avec cynisme et espoir, un présentisme épicurien salvateur.
14h – 16h30 - Corporéités contrefactuelles I
Modération : Lise Lerichomme & étudiants UPJV
Alex Martinis Roe, artiste, Chercheuse, Canberra, Australian National University (skype)
to become two: propositions for feminist collective practice
The book to become two offers a narrative of artist Alex Martinis Roe’s research into a genealogy of feminist political practices in Europe and Australia from the seventies until today. These practices include those of the Milan Women’s Bookstore co-operative; Psychanalyse et Politique, Paris; Gender Studies (formerly Women’s Studies) at Utrecht University; a network in Sydney including people involved in the Sydney Filmmakers Co-operative, Feminist Film Workers, Working Papers Collective, and the Department of General Philosophy at Sydney University; and Duoda – Women’s Research Centre and Ca la Dona, a women’s documentation centre and encounter space in Barcelona. Drawing from their practices and experiences, Martinis Roe’s research forms a proposal for a transgenerational approach to feminist politics.
Annie Metz, Directrice de la Bibliothèque Marguerite Durand, Paris
Femmes, Féminisme et représentations dans les collections photographiques de la Bibliothèque Marguerite Durand
Dès 1897, date de la fondation de son quotidien féministe la Fronde, Marguerite Durand (1864-1936) commence à collecter et archiver les « traces visibles » de l’activité des femmes dans tous les domaines et de leurs combats pour l’égalité et l’émancipation. En 1932, elle fait don à la Ville de Paris de toutes ses collections, créant ainsi la première bibliothèque féministe officielle en France. La visibilité des femmes et de leurs luttes est un enjeu majeur du féminisme, et est au cœur de la constitution des fonds iconographiques et de leur valo- risation. En 2010, la bibliothèque organise la première exposition de ses collections photo- graphiques, avec une sélection de plus de 200 portraits, photographies “documentaires” et photographies d’art. Nous présenterons ici quelques-uns des corpus qui ont constitué cette exposition : sources à part entière pour l’histoire des femmes, et plus seulement illustration de textes, elles permettent aussi de s’interroger sur la construction des codes de la féminité et de leur transgression.
Thomas Bouchet (Historien, Unil, Lausanne)
Évanescences 1832
L’étude toujours recommencée du Paris d’autrefois dans les archives bute sur un obstacle de taille : la plupart des habitant.e.s d’alors restent hors de portée des regards d’hier et d’aujourd’hui. Entrelacer les ressources de l’histoire et celles de la fiction, c’est tenter d’atténuer ce sentiment d’impuissance avec un espoir en tête : par un tel biais des silhouettes jusque-là fugitives et floues ne peuvent-elles pas prendre quelque peu corps ? Engagement ou désœuvrement, maladies ou blessures, plaisirs ou peines scandent au quotidien les vies d’Adélaïde, d’Émilie, de Louise et de Lucie au fil de l’année 1832. Mon impression est que toutes les quatre sont bel et bien inscrites dans un espace urbain qu’elles contribuent à façonner même si, réelles et irréelles à la fois, elles ne cessent d’osciller entre le vrai et le faux.
16h30 – 16h45 : pause café
16h45-18h45 - Corporéités contrefactuelles II
Modération : Lise Lerichomme & étudiants UPJV
Justine Pluvinage, Artiste, Lille
Bleuromancie
A travers la pratique de la divination appliquée aux bleus, l'artiste s’appuiera sur une collection personnelle de bleus pour évoquer la place de son corps dans sa pratique. Elle partagera ses recherches sur un projet en cours Sapiens, projet de film en milieu naturiste, qui remet donc au centre de la réflexion le corps nu. Mais l'artiste est-elle nue quand elle filme ?
"L’intime chez Justine Pluvinage englobe toutes les significations, physique et psychique : le « strictement personnel », le « tenu secret », le corps nu, le contact charnel, le désir pour quelqu’un… Tout devient matière à réflexion documentaire et expérimentation filmique. (…) Avec sa caméra si intrusive et subjective, je dois alors en tant que spectatrice, oublier la position de voyeur dans laquelle elle me met, et accepter l’immersion, le mélange constant du privé et du public, de l’art et de la vie." Alexandrine Dhainaut.
Rachele Borghi/Zarra Bonheur, Géographe, Paris Sorbonne IV
Incarner les mots, incorporer la recherche, lui donner (son) corps : une expérience d'hackerage du savoir à travers le corps S'approcher aux plus près des textes, dépasser les inhibitions que l'auctorialité impose, surpasser la pudeur, ne pas se laisser abattre par la frustration que le savoir dit scientifique suscite chez beaucoup de personnes n'est pas donné et nécessite du courage. Ce courage se construit de façon collective. Partager les textes, mettre en commun les mots, faire circuler la parole est ce que Zarra Bonheur essaie de faire depuis 2012. Comment les mots peuvent ils s’inscrire, s’incarner dans les individus, en allant jusqu’à produire un corps collectif ?
« Il était une fois une chercheuse universitaire-polytopique-queer-féministe-militante-dissidente sexuelle. Un jour elle réalise que sa créativité ne doit pas forcément rester reléguée à des articles scientifiques. Elle décide de libérer les sujets, les réflexions, les théories et les pratiques de recherche du papier imprimé comme la seule expression acceptée et légitime de communication scientifique et elle transforme ses recherches sur le genre, les sexualités, le corps et la dissidence en performances collectives. Zarra Bonheur naît, performeuse-chercheuse-polytopique-pornoactiviste-queer-féministe-militante-dissidente sexuelle, résultat de la contamination du Do It Yourself et de l'amour diffusé par ses amies ». Zarra Bonheur traduit ses recherches scientifiques en performances. Le but est de briser les frontières entre les contextes (scientifique/militant), les productions (culture savante / culture populaire), les lieux (université/salle de théâtre, squat, association), les expressions (conférence/performance) et de produire des espaces de subversion/transgression des normes.
19h30 : Séance plénière : Sébastien Thiéry, PEROU
Une cartographie de la 36001e commune de France
Considérant à Calais les constructions dressées, les relations tissées, les destins noués, les rêves cultivés. Considérant tout autour, de ville en ville, l’hospitalité ordinaire, la fraternité quotidienne, le soin portés des uns aux autres. Considérant ce qui s’affirme et s’invente sur le chemin de celles et ceux qui parmi nous cherchent refuge, nous déclarons l’existence, aujourd’hui en France, d’un territoire d’avant-garde, tentaculaire, respirable, habitable enfin. Ici-même, « migrants », « aidants », « exilés », « habitants », « réfugiés », « militants », «volontaires », et bien d’autres encore, vivent et construisent ensemble, font société, en dépit de la violence, de l’intimidation, des expulsions et destructions, des placements et déplacements. Alors constituons-nous l’archive de cette 36001e commune de France dissidente, insistante, proliférante, fervente.
Samedi 2 mars
9h30 Territoires contrefactuels I
Modération Julia Ramirez Blanco & étudiants UPJV
Caroline Ibos, Politologue, Université Rennes 2
Longue vie à la reine morte. Mary Sibande et les domesticités contrefactuelles
En 2010, à Johannesburg, pendant la coupe du monde de football, dix-neuf photographies de Mary Sibande, imprimées sur d’immenses bâches, sont exposées sur les murs et les façades au centre de la ville. Ces images de sculptures en résine, tirées de la série Long live the dead queen, représentent l’alter ego de l’artiste, Sophie, domestique noire et super-héroïne. Sophie a les yeux toujours fermés sur ses rêves : vêtue de l’uniforme traditionnel des bonnes sud-africaines, elle monte à cheval, dirige un orchestre, porte le collier des rois bantous ou les crinolines de la Reine Victoria, commande une armée de soldats vers la victoire. Je présenterai ce travail de Mary Sibande, qui déploie le rêve en tant que « germe de résistance active des classes subalternes » [Gramsci, Cahier 8] dans une performance contrefactuelle : si Sophie n’avait pas été une femme noire, elle n’aurait pas été domestique ; si elle n’avait pas été domestique, elle n’aurait peut-être pas eu les mêmes rêves de gloire ; si la mère, les grands-mères et les arrières grands-mères de l’artiste n’avaient pas été elles-mêmes domestiques, Sophie n’aurait pas régné en majesté pendant quelques jours sur Johannesburg. Car pendant quelques jours, le centre de Johannesburg, luxueusement rénové pour accueillir la coupe du monde dont les classes les plus pauvres furent exclues, est devenu le royaume de Sophie.
Joëlle Zask (Philosophe, Université de Provence )
Domestique, public, privé
A partir du rappel de quelques aspects du Théatre d’agriculture d’Olivier de Serre et de la description de la cours-cuisine d’une maison de Yaoundé, je vais m’intéresser aux relations et aux délimitations entre les sphères domestique, privée et public. Aux utopies sociales qui souvent tendent à un fonctionnalisme abusif, j’opposerai une expérience, sociale (par exemple une Nuit debout, l’apport de Albers au BMC) ou artistique (comme le Groupe de quatre arbres de Dubuffet à New York) qui est telle parce qu’elle est créatrice du lieu de son opération.
Binna Choi (Curatrice, Casco, Utrectht) et Yolande Van Der Heide (Curator, Casco, Utrectht)
From Grand Domestic Revolution to Working for the Commons
All encompassing ecological crisis can been seen from the angle of domestic and reproductive labor: more precisely the separation between production and reproduction, the public and the private, and ultimately culture and nature, led humanity to the current extractivist mode of living and working. Learning from organizing its own Grand Domestic Revolution as an art project, Casco Art Institute came to dedicate itself to broaden the understanding and practicing of the commons. Here we propose to approach the commons beyond a common resource co-managed by a autonomous community as the practice for new way of thinking, doing and being that under the modernist hierarchal binary like above, including the subject and object relation. Commoning in all various forms of practice is only a way to let our lives thrive again and in common.
11h00 – 11h15 : pause café
11h30 – 13h30 - Territoires contrefactuels I
Modération Julia Ramirez Blanco & étudiants UPJV
Fabienne Quéméneur (ANPU, Agence Nationale de Psychanalyse urbaine, Rennes)
Introduction à la psychanalyse Urbaine
L’ANPU (Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine), fondée en 2008 rassemble toute une équipe de chercheurs et d’artistes sensibilisés à l’urbanisme et à la psychanalyse qui ont réussi à mettre au point un nouveau procédé destiné à guérir les villes : la psychanalyse urbaine. La psychanalyse urbaine peut être considérée comme une sorte de science poétique d’un nouveau genre dont la méthode d’investigation consiste essentiellement dans la mise en évidence de l’inconscient à l’origine de l’aménagement urbain d’une ville ou d’un terri- toire. Leur méthode consiste à coucher les villes sur le divan, détecter les névroses urbaines et proposer des solutions thérapeutiques adéquates.
À ce jour elle a couché pas loin d’une centaine de villes et de territoires sur le divan. www.anpu.fr
Eugénie Denarnaud (Artiste, paysagiste, Paris, École Nationale Supérieure de Paysage)
Le lien à la terre, et jardins pirates, Paysage comme matériau expérimental
La lecture des paysages par l’observation méticuleuse des façons « d’être au monde » constituée par les pratiques jardinières ou paysagères conduit une démarche menée dans le cadre de ma recherche de doctorat en Landscape studies. Ces façons de jardiner constituent des formes d’utopies. Ces pratiques observées dans les jardins pirates de Tanger, Maroc, ou dans les interstices jardinés de San Rafael, état du Veracruz, Mexique, sont u-topiques non pas dans le sens de l’irréalisable mais dans un sens qui désigne un non-lieu, ou lieu mouvant, non fixé. La piraterie associée à ces espaces, en fait des lieux d’observation privilégiés qui questionnent les gouvernances territoriales actuelles, et le dualisme nature-culture. Ces plongées ethnographiques en paysages, combinées aux matériaux utilisés dans les études paysagères : hydrographie, botanique, géologie, entre autres, nourrissent le projet artistique. Elles donnent lieu à une modélisation qui devient ma manière de porter ces paysages et leurs enjeux au yeux d’un large public. À travers la présentation de travaux récents, menés dans le cadre d’une thèse de doctorat art et sciences j’expliciterai les modélisations et les terrains, qui additionnés à des modèles déjà existants, servent à nourrir un projet dont le matériau est fait de paysage.
Suspended Spaces, Eric Valette / Daniel Lê(Collectif d’artistes, Paris)
Quelques jours à Fordlândia
En été 2018, le Collectif Suspended spacesa organisé une résidence embarquée sur un bateau qui a navigué sur le fleuve Tapajos au Brésil, entre Santarém et Fordlândia. Littéralement « ville Ford », Fordlândia est un projet que l’industriel américain Henry Ford a implanté au cœur de la forêt amazonienne (1928) pour développer une culture intensive d’hévéas dont il espère extraire le caoutchouc nécessaire à la fabrication des pneumatiques de ses automobiles. La mauvaise évaluation des conditions agricoles, géographiques et humaines sera responsable de l’échec de ce projet moderne, abandonnant Fordlândia, désormais « citée perdue » à une attente mélancolique. La résidence a rassemblé vingt artistes et chercheurs qui ont séjourné sur place et travaillé avec les restes des usines, des machines et des maisons, des mémoires et des récits, des fantasmes et peut être quelques fantômes. Ils ont documenté les lieux, produits des œuvres parfois, des gestes inscrits In situ, ont laissé des traces, ont réalisé des ateliers à destination des enfants et adolescents du village, en dialoguant avec les habitants et en recueillant leur témoignage.