
Jean-François Perrin achève sa somme sur la Poétique romanesque de la mémoire, en s'attachant dans le tome II à l'intervalle De Senancour à Proust et à quelques 170 romans et nouvelles du XIXe s. (Classiques Garnier). Il montre qu'"aussi anciennes que l’épopée antique et le roman grec, les séquences de mémoire affective ont été pratiquées comme des instruments compositionnel par les meilleurs romanciers français depuis Chrétien de Troyes", par où commençait l'enquête dans le tome I. "Redéfinies par les Modernes selon un modèle mis au point par Rousseau dans La Nouvelle Héloïse et Les Confessions, elles constituent un ingrédient déterminant de l’art des grands romanciers du XIXe siècle, jusqu’aux mises en question qu’occasionne, à partir de Flaubert, leur caractère de lieu commun littéraire. En termes de poétique compositionnelle, ces séquences fonctionnent comme échangeurs temporels, scènes d’ouverture ou de clôture, péripéties, nœuds ou catastrophes, et plus généralement comme rimes ou assonances compositionnelles. Leur étude livre accès à la structure profonde des œuvres ainsi qu’aux reflets intimes de l’intrigue dans la conscience émue des personnages." On peut désormais lire sur Fabula un extrait (version de travail) de la conclusion de l'ouvrage…