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Le numéro 131-132 de la revue Po&sie (annoncé ici) comporte uneimportante réflexion de Michel Deguy intitulée « Aristote et le rappeur ».Àl'occasion d'un propos tenu par un rappeur Abd Al Malik dans un dialogue avecDominique de Villepin (Le Monde du 16avril 2010), Michel Deguy s'interroge sur le rôle de la poésie, du poétique, eten particulier sur la place que devraient leur accorder les sciences humaines.
On trouvera un important extraitde ce texte sur le site de la revue Po&sie.Et notamment les lignes suivantes :
« L'ambition est de remettrela poétique, et donc le poétique, au coeur du «Débat», ou, pour citer Platon, dela «gigantomachie» en cours, au coeur de ce temps culturel qui marginalise la poésie en lui faisant faire la fête.
Quelle est l'opération poétiquepensive-pratique (son «faire»), celle-là même qui est écartée ou omise danstous les secteurs (n'y aurait-il plus que des secteurs?) où se décide l'existerensemble ? Il faut non seulement y revenir, mais y aller.
La poésie pense, elle exerce laclairvoyance du jugement, de la «raison ardente» d'Apollinaire, aux prises avecla différence et l'identité: régime du comme: voir «le même» parmi les choses rapprochées de loin, sans les «assimiler»confusément ; distinguer la différence en différend dans la semblance et laressemblance. Penser, c'est juger, juger c'est comparer. Tout dialogue humain(c'est-à-dire tout) en arrive à ce point critiquepoétique : «Est-ce la même chose, ou est-ce que ça n'a rien à voir». La décision est opération poétique. »