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Ce que Paris fait aux littératures francophones

Ce que Paris fait aux littératures francophones

Publié le par Pierre-Louis Fort (Source : Louis Bertin Amougou)

Appel à contributions pour un dossierspécial de

La Tortue verte, revue en ligne des littératuresfrancophones : www.latortueverte.com

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Ce que Paris fait aux littératuresfrancophones

La littérature africaine d'expression française écrite est née et s'estaffirmée en exil, notamment en France, où ont résidé et continuent de résider beaucoupde ce qu'elle a de meilleur en terme d'écrivains. Depuis les années 30 au coursdesquelles émerge la négritude inscrite dans l'histoire littéraire comme leplus grand mouvement littéraire, culturel et politique qui ait regroupél'essentiel du monde négro-africain jusqu'à la période actuelle qui a vu monteret se confirmer une génération d'écrivains dits de la postcolonie (Waberi,1995) Paris exerce un monopole presque sans partage sur le livre africain dontelle assure l'édition, la diffusion et la consécration. Il n'y a pas de doutequ'un tel monopole peut-être sans précédent dans l'histoire mondiale deslettres a des conséquences sur les choix éthiques et esthétiques des auteursissus d'Afrique. Lesquels choix sont constamment débattus sans que compte soit toujourstenu de cette situation historique inédite. On se surprend à imaginer leschemins que cette littérature aurait empruntés si elle s'était développéeexclusivement en Afrique, si Paris avait été moins présente dans sa vie ou sielle s'était épanouie ailleurs qu'en France, dans un autre pays dont les liens historiqueset politiques avec l'Afrique auraient été moins étroits. Du coup, lapossibilité d'examiner les conséquences d'un tel contrôle quasi exclusif sur lelivre, et donc son impact éventuel sur les imaginaires desdits auteurs,s'impose comme une nécessité pour comprendre les querelles qui ont secoué lechamp littéraire africain et qui semblent de manière obsessionnelle gravitertoutes autour de la question de l'engagement politique et des écritures. Un telprojet invite à l'examen minutieux de l'évolution dans le temps des contenusthématiques et des options esthétiques des écrivains d'origine africaine ayantséjourné ou séjournant en France avec parfois en prime la nationalité française,des débats qui ont opposé les uns et les autres sur la conception de lalittérature et de sa fonction, de leur rapport à la France, à l'institutionlittéraire française à qui certains donnent manifestement l'impression de fairedes yeux doux et à leurs pays d'origine sous le prisme de l'influence queParis, la capitale mondiale des littératures francophones, peut avoir exercé etexerce toujours fatalement. Il y a certes eu un fléchissement ces dernièresannées avec la diversification des pays d'accueil des écrivains d'origine africaine,mais nombreux sont ceux qui, à l'instar de Mabanckou ou de Nganang, continuentd'être édités et consacrés en France tout en résidant ailleurs.

Les littératures québécoises et antillaises à des nuances près nesemblent pas avoir été non plus à l'abri du même phénomène, offrant ainsi àl'analyse un champ de recherche tout aussi fascinant dans l'optique de ce quiprécède.

Il va de soi que la quête de l'universel récemment exprimée sous le jolilabel de « littérature-monde enfrançais » (Rouard, Le Bris, 2008) curieusement signé par nombre deces écrivains de la diaspora uniquement à l'exclusion de ceux du cru (enAfrique tout au moins) pourrait trouver un éclairage original dans ce que nousentendons par « ce que Paris fait aux littératures francophones ». Tantil est vrai que l'aboutissement d'un tel projet signerait l'acte de décès nonseulement des littératures francophones, objet principal du litige, mais aussides littératures africaine, antillaise et québécoise.

Au total, Paris lieu de vie, Paris lieu de création, Paris centreéditorial, Paris sujet de romans, Paris personnage de fiction… d'unelittérature écrite par des auteurs issus de sa périphérie histrico-politique,quels impacts ?

Il n'est pas impossible que mêmela critique de cette littérature sur laquelle Paris a tenu la haute mainpendant longtemps soit tributaire du même phénomène. Ses non-dits idéologiquespourraient à l'occasion être traqués.

Les regards croisés entre divers auteurs, divers champs littéraires et/oudiverses époques qui nous intéressent seront les bienvenus.

- Lespropositions d'articles comportant vos noms et prénoms, votre filiation, untitre et un court résumé doivent parvenir à l'adresse électronique ci-dessousle 30 décembre 2010.

- Les articles retenusde 30 000 signes au maximum, accompagnés des coordonnées, de la filiationet d'une courte notice bio-bibliographique des auteurs sont attendus à la mêmeadresse le 30 mai 2011 au plus tard.

- Bien vouloirse conformer au protocole de rédaction de La Tortue verte.

Adresse de référence :okonmeso@yahoo.fr

Dossier coordonné par :

Louis Bertin AMOUGOU

Département d'Études Africaines

Vice Doyen chargé de la rechercheet de la coopération

Faculté des Lettres et SciencesHumaines

Université de Dschang

BP. 49, Dschang, Cameroun

Tél : 237 96 02 86 56

237 75 43 84 74