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Dictionnaires et culture numérique dans l'espace francophone

Dictionnaires et culture numérique dans l'espace francophone

Publié le par Université de Lausanne (Source : Nadine Vincent)

3e édition du colloque 

Dictionnaires et culture numérique dans l'espace francophone

26-27 octobre 2021

Auditorium, 2 rue de Lille, 75007 Paris

 

La lexicographie numérique s’est installée dans nos habitudes et s’impose maintenant comme la manière usuelle de consulter les ouvrages de référence. C’est aujourd’hui en ligne que se renouvellent les pratiques de production, d’archivage, de diffusion et de consultation. Par exemple, depuis la dernière édition de ce colloque, le Dictionnaire de l’Académie française s’est doté d’un nouveau portail numérique, d’accès gratuit, qui regroupe les neuf éditions du dictionnaire et fait des liens avec la Base de données lexicographiques panfrancophone (février 2019), l’accès au dictionnaire québécois Usito est devenu gratuit (octobre 2019) et le Dictionnaire des francophones a été lancé (mars 2021).

Ce colloque s’intéresse à l’impact du numérique sur la conception, la production et la réception des dictionnaires de langue dans l’espace francophone et invite les spécialistes à réfléchir aux retombées de ces transformations sur la lexicographie en particulier, mais aussi sur la description de la langue au sens large, autant sur les plans linguistiques que sociolinguistiques.

Pour la prochaine édition du colloque, nous proposons trois axes d’intervention, qui ne sont pas mutuellement exclusifs et qui englobent chacun quelques angles distincts :

Les innovations de la lexicographie numérique

Cet axe touche aussi bien à l’actuelle répartition des supports (en ligne et en format papier), qu’aux nouvelles pratiques de la lexicographie numérique : cohabitation des éditions anciennes et modernes, accès aux données, agrégation des contenus, dictionnaires collaboratifs, etc. Se pose aussi ici la question de l’équilibre ou de la concurrence entre les ressources accordées aux nouvelles technologies et à la création de nouveaux contenus.

Le public et les dictionnaires en ligne

L’interaction est un des mots-clés de la lexicographie en ligne. Une partie importante des nouveaux dictionnaires étant collaboratifs ou participatifs, les usagères et usagers sont sollicités pour enrichir la description de la langue. Quels sont les apports et les limites de leur contribution?

La souplesse des nouveaux outils permet aussi leur utilisation accrue pour l’apprentissage de la langue. Pourtant, l’accès simplifié aux dictionnaires ne s’est pas accompagné d’une meilleure connaissance de ces ouvrages. De nombreuses études démontrent qu’ils sont mal décodés ou sous-utilisés par les non-initiés, c’est-à-dire la grande majorité des utilisateurs (voir notamment Cliche, 2020; Dubois, 2021; Gasiglia, 2013; Lehmann, 2014; Lew et Galas, 2008; Pruvost, 2005).

L’autorité et la représentativité des dictionnaires de langue

Le dictionnaire a toujours été l’objet de critiques en tant que représentant d’une certaine autorité linguistique. Dénoncé par certains comme étant le reflet de la classe dominante, il fait craindre à d’autres qu’en raison des critiques dont il est la cible, il doive bientôt se soumettre à une autocensure, voire à une réécriture conforme à une certaine bien-pensance (Boulanger, 1998; Farid, 2010; Girardin, 1979). L’époque actuelle étant propice aux revendications de groupes minorés ou minoritaires, les médias sociaux servant de porte-voix à certaines revendications, et le dictionnaire de langue étant maintenant accessible en ligne, souvent gratuitement, il est de plus en plus fréquemment pris à partie dans l’espace public (Brochu, 2020; Forgar, 2020; Malaure, 2019). Dans cette conjoncture, cet ouvrage univoque, très codé et contraint à un espace limité peut-il encore prétendre servir de miroir à sa société ou d’autorité en matière de langue?

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SOUMISSION D’UNE PROPOSITION

Si vous désirez présenter une communication au colloque, veuillez envoyer votre proposition, d’un maximum de 500 mots (excluant les références bibliographiques), d’ici le lundi 14 juin 2021, à chiara.molinari@unimi.it et à nadine.vincent@usherbrooke.ca.

La durée des présentations sera de 20 minutes (suivies d’une période de discussion de 10 minutes).

Langue du colloque : le français.

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CALENDRIER

14 juin 2021 : Date limite de soumission d’une proposition de communication

5 juillet 2021 : Réponse du comité scientifique et notification aux auteurs

26-27 octobre 2021 : Tenue du colloque

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FRAIS D’INSCRIPTION : tarif général : 35 €/50 $   tarif étudiant : 20 €/30 $

PUBLICATION : Une publication suivra la tenue du colloque.

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ORGANISATION

Chiara Molinari, Università degli studi di Milano (Italie)

Nadine Vincent, Université de Sherbrooke et CRIFUQ (Québec)

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COMITÉ SCIENTIFIQUE

Kaja Dolar, CREE, Inalco (France)

Mireille Elchacar, Université TÉLUQ (Québec)

Chiara Molinari, Università degli studi di Milano (Italie)

Michela Murano, Università Cattolica del Sacro Cuore (Italie)

Sophie Piron, Université du Québec à Montréal et CRIFUQ (Québec)

Marie Steffens, Université de Liège (Belgique) et Universiteit Utrecht (Pays-Bas)

Giovanni Tallarico, Università degli studi di Verona (Italie)

Nadine Vincent, Université de Sherbrooke et CRIFUQ (Québec)

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RÉFÉRENCES

BOULANGER, Jean-Claude (1998), « À propos de l’arrimage entre le dictionnaire et la néobienséance », dans Denise Deshaies et Conrad Ouellon (dir.), Les linguistes et les questions de langue au Québec: points de vue, Québec : Centre international de recherche en aménagement linguistique, p.160-171.

BROCHU, Tommy (2020) « "Travailler comme un nègre " : raciste ou pas? », La Tribune (Sherbrooke), 4 juin.

CLICHE, Lyne (2020) Aptitude des étudiantes et des étudiants à utiliser le dictionnaire en tant qu’outil de correction, essai déposé à l’Université de Sherbrooke (Québec) en vue de l’obtention d’une maîtrise en études françaises, cheminement en langue française, socioculture et variation linguistique, 128 p.

DUBOIS, Caroline (2021) Cheminement normatif et représentation des dictionnaires en classe universitaire de révision de textes, thèse déposée à l’Université de Sherbrooke (Québec) en vue de l’obtention d’un doctorat en études françaises, cheminement en linguistique, 274 p.

FARID, Georges (2010) « Pertinence ou non-pertinence des injures racistes dans les dictionnaires », Voix plurielles, vol. 7, no 2, p. 42-59.

FORGAR, Ségolène (2020) « "Ambassadrice, femme d’un ambassadeur " » : le Larousse ou le "petit sexisme illustré"?», Madame Figaro (web), 13 février.

GASIGLIA Nathalie (2013) « Interpréter les dictionnaires : une pluralité d’approches », Lexique 21, Presses universitaires du Septentrion, p. 7-19.

GIRARDIN, Chantal (1979) « Contenu, usage social et interdits dans le dictionnaire », Langue française, no 43, p. 84-99.

LEHMANN, Alise (2014) « Lectures du dictionnaire : lecture naïve vs lecture avertie », Les sémiotiques du dictionnaire, actes des « Cinquièmes Journées allemandes des dictionnaires », édités par Michaela Heinz, Berlin, Frank & Timme, p. 27-46.

LEW, Robert et Katarzyna Galas (2008) « Can dictionary skills be taught? The effectiveness of lexicographic training for primary-school-level Polish learners of English. », dans E.Bernal et J. Decesaris (dir.), Proceedings of the XIII EURALEX International Congress, Barcelone: Universitat Pompeu Fabra, p. 1273-1285.

MALAURE, Julie (2019) « Le « New York Times » se paie l'Académie française », Le Point, 22 mars.

PRUVOST, Jean (2005) « Quelques concepts lexicographiques opératoires à promouvoir au seuil du XXIe siècle », ÉLA. Études de linguistique appliquée, Vol. 1, no 137, p. 7-37.