Compte rendu dans Acta fabula: Les dessous romanesques de l'actrice, par Agathe Lechevallier.
Sylvie Jouanny, L'Actrice et ses doubles. Figures et représentations de la femme de spectacle à la fin du XIXe siècle
Genève, Droz, coll. "Histoire des idées et critique littéraire, 442 p.
Quatrième de couverture:
Des Illusions perdues à la naissance du cinéma, illustrée par le personnage emblématique de Nana comme par la personnalité excentrique d'une Sarah Bernhardt, l'actrice occupe une place de choix dans l'imaginaire du XIXe siècle. Du réalisme au symbolisme, la littérature accapare un phénomène social nourri de la vie tapageuse que mènent les actrices et des Mémoires qu'elles écrivent ou font écrire. Ces récits de vie, qui attisent le dédoublement d'un personnage singulier, méritent d'être tirés de l'oubli, d'autant qu'une interférence s'exerce entre ceux-ci et plusieurs uvres romanesques majeures, lesquelles font l'exégèse du personnage de l'actrice: sujet déterminé par le corps chez Zola, Edmond de Goncourt ou Champsaur, figure idéelle pour Villiers ou Rodenbach. Au début du XXe siècle, l'évolution est perceptible: l'actrice perd en chair ce qu'elle gagne en signe; elle ne sera plus, chez Proust ou chez Claudel, que l'exorde d'un itinéraire métaphorique ou spiritualiste. Ainsi renoue-t-elle, paradoxalement, avec des images fondatrices déjà suggérées par Nerval, Baudelaire ou Hugo. Averti de l'équivoque qui se dégage de la personnalité et du personnage de l'actrice, L'actrice et ses doubles étudie la fonction de cette dernière dans le discours littéraire, du milieu du XIXe siècle jusqu'au début du suivant.