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Appels à contributions

"Abscons: du discours obscur", Revue Baobab, n°5

Publié le par Julia Peslier (Source : COULIBALY Daouda)

La Revue Baobab lance un appel à contribution pour son numéro 5 (contribution libre), deuxième semestre 2009. Les articles devront être soumis avant le 30 septembre 2009 aux adresses suivantes : ndbaly@hotmail.com ou diandueb@yahoo.fr

Revue Baobab, Universités de Cocody et de Bouake, Cote d' Ivoire

BP V 34 Abidjan

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Numéro thématique pour la revue Baobab (premier semestre 2010)
Sous la direction du Dr. Abdoulaye Sylla  (Universite de Cocody)

Abscons : Du discours obscur

Dans De la guerre,Clausewitz écrivait : « la tâche première de toute théorie est demettre de l'ordre dans ce qui est confus et dans les concepts et lesidées qui sont enchevêtrées, pour ainsi dire. C'est seulement aprèsavoir clairement défini les termes et les concepts qu'on peut espéreravancer et examiner les choses avec clarté et simplicité, et être deplain-pied avec le lecteur. » Depuis deux décennies, l'observation despublications en sciences humaines indique plutôt une orientationinverse. Par l'effet d'un nombre de facteurs conjugués (néolibéralisme,postmodernisme, internet…), on en est à une sorte de renouveau de lascholastique. La communauté des clercs semble vouloir faire siennecette méthode que critiquait John Locke : « Il n'y point de meilleurmoyen pour mettre en vogue ou pour défendre des doctrines étranges etabsurdes, que de les munir d'une légion de mots obscurs, douteux etindéterminés. » Chargés de répandre le savoir, les producteurs de lapensée élaborent un discours de plus en plus abscons. Non seulementpour le profane mais également pour leurs pairs. Nombre decommentateurs de Lacan ont reconnu, après coup, n'avoir pratiquementrien compris à ce que disait le philosophe alors même qu'ils écrivaientforce livres et articles sur sa pensée. Abondamment critiqué (Diop1967, Bouveresse 1971, 1991 et 1999, Sokal et Bricmont 1997, Mitterand1998, Jourde 2002, Calame 2007, Boghossian 2009), le phénomène explosenéanmoins. L'écolier limousin est un modèle qui fait florès. Sans douteparce que comme l'expliquent Sokal et Bricmont : « Les étudiantsapprennent à répéter et à élaborer des discours auxquels ils necomprennent pas grand-chose. Ils peuvent même faire carrière àl'université en devenant expert dans l'art de manipuler un jargonérudit. » Des positions de pouvoirs en jeu dans le champ académiquesemblent ainsi faire le lit du discours obscur.

Cenuméro de la revue baobab se propose donc d'interroger le regaind'opacité qui traverse la pensée contemporaine ? En tenant pour établique discours = texte + conditions d'énonciation, nous vous invitons àanalyser ce discours savant, aussi bien dans ses modalités que sesfinalités. La clarté est-elle la norme ? Peut-on considérer l'obscuritécomme signe de profondeur ? Quel(s) rapport(s) l'illisibilitéentretien-t-elle avec le pouvoir (académique, politique, etc.) ? Querévèle et/ou cache le discours abstrus ? Le penseur a-t-il pourfonction de rendre « plus purs les mots de la tribu » ? Commentl'obscurité vient au sens ? Le discours obscur sert-il d'instrument decontrôle social ? L'arbitraire du signe est-il illimité ? Existe-t-ilune rhétorique de l'hermétisme ? La logique est-elle une valeurpérimée ? Ces questions exploratoires ne représentent que le début dela réflexion à laquelle nous vous convions.

Prière d'envoyer les propositions d'article (longueur minimum de 300 mots) avant le 31 Décembre 2009 à l'adresse suivante : silaak@live.com