
(Autour du programme d'agrégation ).
Compte rendu dans Acta fabula: Julien Gracq en son domaine, par Guillaume Pajon
Alain-Michel BOYER
Julien Gracq, Paysages et mémoire, des Eaux étroites à Un balcon en forêt,
Editions Cécile Defaut (diffusion : P.U.F.).
Paris -Nantes, octobre 2007
Isbn : 978-2-350-18047-2
224p
21€
Prière d'insérer:
Quel lien un être transplanté entretient-il avec une contrée qui ne lui est pas familière ou qu'il retrouve après une absence? Chez Gracq, mémoire, langage, individualité ne prennent corps qu'en relation avec la texture du monde, que ce soit une rivière qui cachait entre prés et falaises les enchantements de l'enfance (Les Eaux étroites), une ville qui donna forme à l'adolescent (La Forme d'une ville), une montagne crépue de bois denses (Un Balcon en forêt) ou, à l'opposé, un territoire entre terre et océan (La Presqu'île). Comme l'univers de Gracq est toujours couvert de chemins, de routes, de passages, l'espace se creuse devant le regard, et c'est souvent l'enchaînement des paysages, le glissement des heures ou des saisons qui racontent l'histoire. Chaque itinéraire se transmue alors en aventure intérieure, qui tente d'enlever au réel, énigmatique, une parole exacte, pour communiquer l'essence secrète des lieux et déchirer l'aveuglant rideau qui la dissimule. Un balcon en forêt, par exemple, ne réussit-il pas ce tour de force : conjuguer, avec une grande justesse, l'évocation d'un épisode de la guerre de 39-40, et le sens du mystère, de l'insolite, de l'appel surréaliste au « lâchez tout », le désir de traverser le mur des apparences pour atteindre « l'autre côté » du visible ?
SOMMAIRE
Introduction: Géographie, fiction et poésie
I. Orsenna des bords de Loire?
II. Le "lâchez tout"
III. Des eaux étroites
IV. La Forme d'une ville
V. Presqu'îles et avant-postes de la terre
VI. Un balcon en forêt
Conclusion
Bibliographie