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Gyp mémorialiste : entre mondanité et modernité (Nancy)

Gyp mémorialiste : entre mondanité et modernité (Nancy)

Publié le par Marc Escola (Source : Jasmin Velten)

Colloque, 2.-3. Juin 2026 (à Nancy)

Gyp mémorialiste : entre mondanité et modernité

Dr. Clara Debard, Laboratoire L.I.S. (Littératures, imaginaire, sociétés), Université de Lorraine, France. 

Prof. Dr. Kirsten von Hagen, Institut de langues et littératures romanes, Université Justus-Liebig de Giessen, Allemagne, responsable du projet GYP COMME « AGENT PROVOCATEUR » D'UNE ÉPOQUE EN MUTATION : UNE AUTEURE ENTRE ANTISÉMITISME ET LIBÉRALISME FÉMININ (À L'AUNE D'UNE (ANTI-)MODERNITÉ) soutenu par la DFG (Communauté allemande de recherche ou Fondation allemande pour la recherche). 

Veuillez envoyer vos propositions d'une demi-page à une page maximum, accompagnées d'une biobibliographie, avant fin novembre 2025 aux adresses e-mail suivantes :

Clara.debard@univ-lorraine.fr 

kirsten.v.hagen@romanistik.uni-giessen.de 

Gyp ou Sybille-Gabrielle Marie-Antoinette de Riquetti de Mirabeau, comtesse Martel de Janville (1849-1932), nom de naissance de l'auteure issue de la noblesse française sous le pseudonyme Gyp, qu'elle qualifiait elle-même expressément de « masculin », fut l'une des auteures les plus célèbres du Paris de la Belle Époque. Auteure d'une centaine de romans et d'une trentaine de pièces de théâtre, pamphlétaire, commentatrice politique, caricaturiste et salonnière, Gyp fut l'une des actrices les plus remarquées du champ littéraire. Elle s'est fait un public large grâce à ses dessins et à ses séries de romans pour enfants et adolescents Le Petit Bob, Paulette et Chiffon, qui ont contribué à fonder le roman français pour adolescents de l'époque. Son rôle pendant l'affaire Dreyfus en tant qu'anti-dreyfusarde et anti-mitaine revendiquée, qui a soutenu la propagande antisémite avec des textes et des caricatures dans des journaux de droite nationale comme La Libre Parole ou Le Gaulois, est certainement l'une des raisons d'une réserve frappante de la part des cher-cheurs et chercheuses, ce qui fait que l’œuvre de Gyp n'a jusqu'à présent guère été perçue. En même temps, il est clair qu'elle fait partie des auteurs oubliés qui ont marqué l'histoire de la littérature de manière durable, mais qui attendent encore aujourd'hui d'être étudiés de manière approfondie. Le projet met pour la première fois systématiquement en lumière l'œuvre pluridimensionnelle de Gyp en tant qu'écrivaine de la Belle Époque, qui joua un rôle important dans le champ littéraire et socioculturel en tant qu'« agent provocateur ». Si l'on veut comprendre l'époque et ses ambivalences, mais aussi jeter un regard critique sur l'antisémitisme qui se manifestait de plus en plus en France à cette époque, à l'exemple de l'affaire Dreyfus et d'autres textes, on ne peut éviter de considérer Gyp comme un acteur central de ce discours. Dans la perspective de la question de la modernité de Gyp, elle est considérée pour la première fois comme une écrivaine qui s'empare de manière sismographique des thèmes et des tendances actuels de la Belle-Époque parisienne et qui développe un répertoire esthétique pour ses mises en scène (multimodales), donnant ainsi en même temps des impulsions centrales à une esthétique du spectaculaire.

Dans la session de juin 2026, il s’agira d’éclairer les écrits intimes de Gyp, notamment Les Souvenirs d’une petite fille, non réédités depuis 1927-1928, où elle évoque son enfance et son adolescence à Nancy, par des études transversales portant sur : son rapport aux modes (littéraires, vestimentaires…) et à la mondanité (généalogie, aristocratie), en lien avec sa réflexion sur l’éducation et la question du genre. 

(Photo. : Sibylle Aimée Marie Antoinette Gabrielle Riqueti de Mirabeau, par son mariage comtesse de Martel, en littérature Gyp par Paul Nadar, Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine)