
Séminaire "Matérialités poétiques"
"Passages XX-XXI", Université Lyon 2 et "Marge", Université Lyon 3
Le groupe de recherche Matérialités poétiques, qui rassemble des chercheurs et chercheuses de différentes disciplines dans le domaine de la poésie propose trois types de séances :
Les séances communes au groupe de recherche. Elles seront organisées cette année autour d’une résidence de recherche-création de Milène Tournier (projet ÉcrIA : https://www.univ-lyon2.fr/recherche/quelques-projets-de-valorisation/ecria-ecriture-et-ia-en-contexte-artistique ).
Les séances Littérature. Elles se proposent d’explorer, de manière pluridisciplinaire, toutes les zones d'échange de la poésie avec les autres arts, dans la perspective d'une conception extensive de la poésie.
Les séances Texte et langue (langue française et stylistique). Portant sur des questions variées, elles auront en commun de décloisonner les corpus (textes écrits en français, traduits en français, produits dans des aires dites « francophones ») et de poser la question l’interdisciplinarité que peut impliquer une telle démarche.
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Programme
10 octobre 2025, 13h30-15h30 (Université Lyon 2, 4 bis rue de l’Université, DEM.209) – Séance commune – Présentation du projet de recherche-création ÉcrIA et atelier de prompting poétique animé par Valentin Decloquement
Cette séance réunira trois artistes (Sabryna Pierre, Gwendoline Soublin et Milène Tournier) et des chercheur-euses de différentes disciplines (arts de la scène, stylistique française, littératures antiques, sciences du langage) et de trois universités (Grenoble-Alpes, Lumière Lyon 2 et Lausanne). Elle ouvre une année universitaire où se dérouleront trois résidences de recherche-création dans chacune de ces universités.
Si vous souhaitez participer à cette rencontre, nous vous prions de nous contacter pour que nous vous transmettions un exemplier en amont de la séance (pascale.roux@univ-lyon2.fr / valentin.decloquement@univ-lyon2.fr).
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17 octobre 2025, 14h-17h (Université Lyon 2, 4 bis rue de l’Université, BEL.213) – Texte et langue – Ambiguïté/ambivalence en poésie : regards croisés (stylistique et traduction) – Touriya Fili, Pascale Roux, Stéphanie Thonnerieux (Université Lyon 2)
Cette séance, centrée sur les notions d’« ambiguïté » et d’« ambivalence » dans le poème, visera à élaborer collectivement des hypothèses à partir d’un travail préparatoire effectué par trois chercheuses :
Touriya Fili et Pascale Roux ont travaillé, indépendamment l’une de l’autre, sur un même corpus : les poèmes de Fatima inclus dans le roman francophone d’Assia Djebar, Loin de Médine, qui propose une lecture située des premiers temps de l’Islam. Elles exposeront, l’une après l’autre, les résultats de leur travail préparatoire, effectué de deux points de vue disciplinaires différents (stylistique du texte traduit et traductologie), sans avoir préalablement échangé sur les résultats. Il s’agira ensuite, collectivement, d’identifier les points d’articulation ou de tension entre les deux approches, dans la perspective d’une réflexion sur l’ambiguïté ou l’ambivalence dans le texte traduit.
Stéphanie Thonnerieux présentera un premier état de son travail sur l’ambivalence dans la poésie de Baudelaire, dont un corpus sera préalablement envoyé aux participant-e-s de la séance, afin que celles et ceux qui le souhaitent puissent être répondant-e-s à S. Thonnerieux.
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20 octobre 2025, 16h-18h (Université Lyon 3, salle de la Rotonde, 18 rue Chevreul, 6e étage) – Littérature – « La littérature part en live » – Rencontre avec Emmanuelle Pireyre suivie d'une lecture
Emmanuelle Pireyre est autrice de littérature (éditions de l’Olivier) et elle accompagne ses livres de performances avec vidéos ou chansons. Intéressée par la théorie, elle vient de publier une étude sur la performance narrative (La performance narrative, Art, littérature, scène, Presses du réel, 2025). Dans cette forme, qui s’est aussi appelée conférence-performance, un.e artiste ou un.e auteur.ice vient sur scène parler au public en accompagnant son discours d’autres médiums, images, objets, mouvements. Dans cette séance du séminaire, elle décrira cette forme performantielle en s’appuyant sur de nombreux exemples de performeur.ses. Elle lira un extrait de Machine anti-machine, un de ses textes avec images.
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14 novembre 2025, 14h-16h (Université Lyon 2, 4 bis rue de l’Université, DEM.209) – Littérature – « 'Résurgence du dictaphone' : poésies en performance et enregistrement (Sandra Moussempès, Charles Pennequin) ». Conférence de Gaëlle Théval, maîtresse de conférences en littératures et arts 20e-21e (Université de Rouen)
Si la poésie sonore naît, à la fin des années 1950, des possibilités offertes par le magnétophone et les techniques d’enregistrement, ces dernières n’ont cessé de hanter la poésie, depuis le début du siècle, de par leurs possibilités inouïes de conservation et de traitement du son et de la voix. Moyens incontournables de constitution de l’archive sonore, mais aussi outils de création, les techniques d’enregistrement ont été expérimentées, mais aussi poétiquement travaillées, thématisées, et performées, au point de devenir, semble-t-il, un paradigme poétique.
C'est ce paradigme, et la manière dont écriture poétique et performance s’y articulent, que nous nous proposons d’explorer dans les œuvres de Sandra Moussempès et de Charles Pennequin.
Loin d’être un simple instrument, l’enregistrement entre en effet, chez ces deux poètes, en résonance profonde avec une poétique et plus largement une vision du sujet dans son rapport à l’écriture, à la mémoire et à ses fantômes. Bien que tirant, à première vue, dans les sens opposés du « gros bruit » de l’intime (Pennequin) et du chant éthéré bouclant des voix fantômes vers une « lucidité de flottaison » (Moussempès), ces poétiques travaillent toutes deux à reconsidérer une écriture du moi et un lyrisme se jouant, dans l’écriture comme dans la performance, dans une relation appareillée et polyphonique de l’intime à l’extime. L’appareillage spécifique du dictaphone, partagé par les deux poètes, nous servira de point de départ pour explorer les résonances de cette matérialité poétique.
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30 janvier 2026, 14h-16h (Université Lyon 3, salle à préciser) – Littérature – Table ronde sur le thème « Poésie et cabaret » avec Céline Chabot-Canet (Université Lyon 2), Agnès Curel (Université Lyon 3) et Marine Wisniewski (Université Lyon 2)
Table ronde modérée par Martin Barnier (Université Lyon 2). Une musicologue, une historienne du théâtre et une spécialiste de la poésie du 19e siècle reviennent sur la présence de la poésie dans les cabarets à la fin du 19e siècle et au cours du 20e siècle.
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6 février 2026, 13h-16h (Université Lyon 2, salle à préciser) – Texte et langue – Traductions contemporaines d’Homère : séance exploratoire
L'équipe envisage d’organiser un événement scientifique autour des traductions contemporaines d’Homère (de Jaccottet à nos jours). En amont de cette séance de travail sera constitué un corpus de diverses traductions d’une même séquence, afin de dégager collectivement une première série de pistes stylistiques et d’hypothèses à explorer. 13h-14h30 – Atelier stylistique. 14h30-16h – Ouverture interdisciplinaire.
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27 février 2026, 14h-16h (Université Lyon 2, salle à préciser) – Littérature – « La poésie, laboratoire des arts du spectacle vivant aux XXe et XXIe siècles ? » – Conférence de Cyrielle Dodet, maîtresse de conférences en études théâtrales (Université de Toulouse Jean Jaurès)
Plusieurs pratiques avant-gardistes de la poésie au XXe siècle, comme celles de Dada, de l’OULIPO ou de Fluxus par exemple, ont nourri des expérimentations théâtrales. En prêtant attention à l’écriture, à la performance, à l’espace, au(x) corps ou encore au son, cette conférence propose de saisir comment le théâtre contemporain, et plus largement les arts du spectacle vivant, héritent de ces diverses explorations et continuent de les mettre en jeu.
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6 mars 2026, 14h-17h (Université Lyon 2, salle à préciser) – Texte et langue – Les mots « poétiques » – Aurélie Frighetto (Lyon 3), Alain Houhoui (Lyon 2)
Conférence d’Aurélie Frighetto, maîtresse de conférences à l’Université Jean Moulin-Lyon 3, autrice d’une thèse intitulée Penser le « mot poétique » au xixe siècle : entre discours lexicographique et pratique littéraire (2023). Qu’est-ce qu’un « mot poétique »? Pour quelles raisons trouve-t-on certains mots plus poétiques que d’autres ? Existe-t-il des critères linguistiques objectifs pour définir la poéticité d’un mot ? C’est à ces questions que la conférence tentera d’apporter des réponses, en s’intéressant à l’évolution du lexique poétique dans la poésie française du XIXe siècle. Entre la résistance d’un vieux répertoire de mots poétiques hérités de la tradition classique (onde, azur, airain, glaive, char…) et la quête de nouveaux vocables poétiques destinés à « faire image », la notion de ce qu’est un « mot poétique » est bouleversée en quelques décennies. En faisant dialoguer les dictionnaires et les textes littéraires, on montrera comment les poètes ont réussi à faire du lexique poétique une question éminemment subjective.
Présentation d’un chantier de recherche d’Alain Houhoui, doctorant travaillant sur la phraséologie dans des romans de Mabanckou et Couao-Zotti, plus particulièrement sur le figement/défigement et les contacts interlinguistiques. A. Houhoui, de retour d’une enquête de terrain au Bénin, présentera son travail et l’apport de son enquête à sa recherche. Ce sera une occasion de s’interroger sur la poéticité d’un travail sur les matérialités linguistiques dans le roman.
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27 mars 2026, 14h-17h (Université Lyon 3, salle à préciser) – Littérature – Rituels candides et désespérés : Trois heures de conjuration poétique avec Pauline Picot
Le rituel se déploie de la petite habitude à la croyance qui soutient l’existence ; de l’anecdotique intime à la plus grande puissance collective. À l’occasion de cet atelier d’écriture à tendance performative, le rituel sera exploré comme objet thématique, considéré dans ce qu’il engage du corps, et proposé comme une entrée pour questionner l’écriture.
L'atelier sera suivi d’un temps de retour sur expérience, puis d’un échange avec Pauline Picot mené par Laure Michel et Benoît Auclerc.
Pauline Picot est autrice, performeuse et chercheuse en études théâtrales.
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3 avril 2026, 14h-16h (Université Lyon 2, salle à préciser) – Séance commune – Rencontre avec Milène Tournier et entrée en résidence de recherche-création (ÉcrIA)
Cette séance interviendra au cours de la première semaine de résidence à Lyon 2 de Milène Tournier. Elle sera consacrée à des lectures, à un entretien avec l’autrice et à un échange sur le processus de recherche-création engagé.
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24 avril 2026, 14h-16h (Université Lyon 2, salle à préciser) – Séance commune – Point d’étape avec Milène Tournier : vers la sortie de résidence
Cette séance, qui viendra en clôture de la résidence de recherche-création, sera consacrée à une présentation de la création et à un échange autour du projet.
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5 juin, 14h-16h (Université Lyon 2, salle à préciser) – Séance commune – Séance de restitution des travaux des étudiants de Master / Rencontre avec des doctorants.
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Partenaires : Alliance Campus Rhodanien ; Laboratoire HiSoMa – Histoire et sources des mondes antiques ; Magnifique Printemps ; Ministère de la Culture ; Service Culturel de l’Université Lyon 3 ; Université de Lausanne ; Université Grenoble Alpes.