
« J’ai besoin d’exprimer ma rage, un besoin violent, et inexorable. »
C’est d’abord le cri d’un témoin en colère qui traverse ces cahiers rédigés à la fin de l’été 1944. Très vite, cependant, apparaît la capacité d’analyse du jeune historien de vingt-sept ans, assistant depuis l’Auvergne à la reconquête du territoire par les forces alliées : il entreprend de retracer, en même temps qu’un cheminement intérieur, ce qu’il appelle « l’histoire morale » de la France du début des années 1940, une histoire faite d’humiliation, de frustration et de honte, sentiments qui cèdent lentement le pas à une fierté renouvelée.
Réquisitoire implacable et exercice d’introspection, ce texte inédit de Jean-Baptiste Duroselle (1917-1994), l’un des fondateurs de l’école française de l’histoire des relations internationales, constitue, huit décennies plus tard, un document précieux et sans concession pour comprendre Vichy et l’Occupation.
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