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Esthétiques et politique du trash 2 : littérature, arts visuels, scène & formes non scéniques (Toulouse)

Esthétiques et politique du trash 2 : littérature, arts visuels, scène & formes non scéniques (Toulouse)

Publié le par Léo Mesguich (Source : Théo Moine)

Appel à communication pour les journées d’études « Esthétiques et politique du trash 2 : littérature, arts visuels (cinéma, photographies), scène (théâtre, cirque, danse) & formes non scéniques (jeux vidéo, formes télévisuelles…)

Lieu : Maison de la recherche / UT2J & La Fabrique - Toulouse - France 

 

JE Trash 1 : jeudi 26 Mars 2026

JE Trash 2 : mardi 12 Mai 2026 

 

À la suite du colloque « Esthétiques trash 1 : arts plastiques, arts visuels, télévision, cinéma, arts de la scène » qui a eu lieu les 14 et 15 mars 2024, nous proposons pour 2026 le deuxième volet intitulé « Esthétiques et politique du trash 2 : littérature, arts visuels, formes scéniques et non scéniques ». Ces deux journées d’étude qui auront lieu les 26 mars et 12 mai 2026 ont pour objectif d’approfondir une réflexion sur le trash en tenant compte des manifestations les plus marquantes de ses origines mais aussi de ses expressions les plus pertinentes dans les créations contemporaines. Par origines, il s’agit de prendre en compte non seulement les moments les plus identifiables de son émergence par une apparition intensive du mot trash au XXe siècle mais aussi des origines moins contextualisables et moins situables, des manifestations spécifiques à différents moments de l’histoire des formes artistiques.

Ainsi, en littérature, on peut penser du « trash » avant le trash, peut-être en faisant jouer entre elles des catégories comme le réalisme, le vérisme, le naturalisme, l’hyperréalisme. Afin d’approfondir notre réflexion, nous souhaitons non seulement continuer à la porter sur les arts plastiques, les arts visuels, la télévision, le cinéma mais aussi l’ouvrir dans le domaine des arts dela scène à des formes qui n’étaient pas présentes lors du colloque du 2024 : nous aimerions aborder le trash dans le domaine des arts de la rue et du cirque, dans le champ littéraire et au sein de formes non scéniques telles que les jeux vidéo par exemple. Dans une perspective pluridisciplinaire, des recherches sur le trash dans le domaine de la communication (télévisuelle en particulier) seraient envisageables. Comme pour le premier volet du colloque, nous aurons soin de faire dialoguer des communications et des formes issues de la recherche-création dans notre université.

Comment arracher le trash à sa « pasteurisation » afin de le requalifier et de le repolitiser ? Le trash ne doit pas se réduire à des notions comme le vulgaire, l’obscène, le mauvais goût ni encore aux phénomènes de voyeurisme ou d’exhibitionnisme. Au contraire, depuis l’émergence du mot dans le domaine artistique jusqu’à l’extrême contemporain, l’esthétique trash repose sur des dispositifs de mise en scène du regard et sur des détours esthétiques qui agissent comme des garde-fous contre l’exhibitionnisme et l’obscène du côté de la production et contre le voyeurisme du côté de la réception. Comment alors ne pas appauvrir le terme de « trash », comment ne pas figer le trash en l’essentialisant et ne pas le diluer dans une logique libérale de labellisation ? Le trash est un mot-idée qui dit une exigence esthétique. Il apparaît qu’à la différence du gore, le trash n’est pas un genre. Le trash renvoie précisément à ce qui résiste à toute tentative de codification, à toute stabilisation dans une forme esthétique figée. Il n’y a donc pas d’essence du trash comme il n’y a pas d’œuvre trash ni de corps trash. Le trash n’est ni un en soi ni une donnée objective, il dépasse plusieurs catégories formelles et transcende un certain nombre de genres (gore, réalisme, naturalisme…). C’est avant tout la relation entre une œuvre et un spectateur qui est trash. Le trash est un concept lié à la réception et seul un dispositif de mise en scène du regard peut le mettre en évidence. Le trash naît de ce qui interroge notre regard et de ce qui nous invite à repenser l’acte de voyeurisme inhérent aux formes littéraires, visuelles et scéniques.

Le trash est souvent abordé comme un phénomène de mode. Il est alors une expression de la tendance à la désesthétisation des arts du spectacle contemporains. Il existe certes un trash apocalyptique, dystopique et transgressif par effet de mode. Ce trash que nous qualifions de réactionnaire n’est pas politique. En effet, le trash politique qui ne relève pas de cet épiphénomène de mode est un trash qui répond à certains critères de politicité définis en particulier par Muriel Plana1 : il est dialogique, critique, utopique et dissensuel. Le trash « politique » porte un regard subversif sur le monde. Si certains artistes convoquent le trash pour confronter le spectateur au choc de la réalité ou au choc du discours sur la réalité, à l’inverse, d’autres – dans les arts de la scène on pense à Gisèle Vienne, Steven Cohen, Alain Buffard – convoquent le trash afin d’inviter le spectateur à faire l’expérience d’un réel non formaté, non aseptisé, présent dans sa brutalité.

1PLANA Muriel, Théâtre et politique. Pour un théâtre politique contemporain, Paris, Orizons, 2014.

 

Calendrier

Date limite pour envoyer une proposition (500 mots et une notice bio-bibliographique) : lundi 3 novembre 2025 à l’adresse suivante: jetrash2026@gmail.com

Comité scientifique

Philippe Birgy, PR Etudes anglo-saxonnes, laboratoire CAS, UT2J. 

Pauline Boschiero : Danseuse, doctorante en arts de la scène, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J. 

Lucie Dumas : Autrice, doctorante en arts de la scène, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J.

Katia Fallonne : Docteure en arts de la scène, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J. 

Théo Moine : Doctorant en arts de la scène, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J. 

Philippe Ortel : PR Littératures et mondes, laboratoire PLURIELLES, Bordeaux Montaigne. 

Muriel Plana : PR Etudes théâtrales, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J. 

Mireille Raynal-Zougari : MCF HDR Etudes visuelles, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J. 

Karine Saroh : Docteure en arts de la scène, chargée de la recherche à l’Esacto’Lido, UT2J. 

Elise Van Haesebroeck : PR Etudes théâtrales, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J. 

Comité d'organisation: : 

Pauline Boschiero : Danseuse, doctorante en arts de la scène, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J. 

Lucie Dumas : Autrice, doctorante en arts de la scène, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J.

Katia Fallonne : Docteure en arts de la scène, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J. 

Théo Moine : Doctorant en arts de la scène, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J. 

Mireille Raynal-Zougari : MCF HDR Etudes visuelles, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J. 

Karine Saroh : Docteure en arts de la scène, chargée de la recherche à l’Esacto’Lido, UT2J. 

Elise Van Haesebroeck : PR Etudes théâtrales, laboratoire LLA-CREATIS, UT2J.