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Appels à contributions
La Revue Internationale des Inventions Théâtrales Africaines (RITA 2.1-2.2)

La Revue Internationale des Inventions Théâtrales Africaines (RITA 2.1-2.2)

Publié le par Marc Escola (Source : Brian Valente-Quinn)

Le comité de rédaction de la Revue Internationale des Inventions Théâtrales Africaines, revue interdisciplinaire en libre accès, lance un double appel à contributions pour les deux numéros de son deuxième volume, l'un à thème libre, l'autre spécial et dirigé par la Professeure Cheryl Toman. Veuillez consulter ci-dessous l'appel à contributions pour chaque numéro, en anglais et en français, et contacter le rédacteur en chef pour toute question. 

RITA 2.1 : Appel à contributions pour un numéro varia

La Revue Internationale des Inventions Théâtrales Africaines (RITA) lance un appel à contributions pour un numéro “varia” qui paraîtra en ligne et en libre accès en juin 2026. RITA est une revue pluridisciplinaire à comité de lecture consacrée à l’étude de la création théâtrale dans les contextes africains. Nous invitons les auteurs à soumettre des articles qui abordent l'invention théâtrale sous différents angles, notamment, mais sans s'y limiter, historiques, esthétiques, sociaux, politiques ou économiques.

Les contributions peuvent porter sur le thème de la création théâtrale dans tout espace géographique, période historique ou genre artistique pertinent, et doivent proposer un éclairage nouveau sur les pratiques et approches théâtrales en Afrique et dans la diaspora. Le comité acceptera les propositions en anglais, français ou portugais soumises par des universitaires, artistes et acteurs culturels. Le numéro sera composé d'articles scientifiques, de réflexions artistiques sur les pratiques théâtrales ainsi que de comptes rendus de spectacles, événements ou lieux.

Les auteurs intéressés peuvent envoyer un résumé de 500 mots maximum et une brève biographie à Brian.Valente-Quinn@colorado.edu avant le 30 septembre 2026. Le comité répondra à toutes les soumissions avant le 15 octobre. Les articles définitifs (6 000 mots) doivent être soumis avant le 1 février. Après un processus d'évaluation à double aveugle, le numéro sera publié au début de l’été 2026.

Pour plus d'informations, veuillez vous adresser au rédacteur à l'adresse Brian.Valente-Quinn@colorado.edu.

RITA est publiée en collaboration avec le Center for Research Data and Digital Scholarship de l'Université du Colorado à Boulder.

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RITA 2.2 : Appel à contributions pour un numéro spécial

« Théâtre des masses pour le développement et les pièces de Gilbert Doho »

Numéro spécial sous la direction de Cheryl Toman, L’Université d’Alabama 

 Dramaturge et chercheur bien connu, Gilbert Doho est né à Yabassi, en pays bamiléké, à l’ouest du Cameroun, en 1954, juste avant l’indépendance de son pays. En 1960, Doho a souffert d'un traumatisme à la suite du massacre des Bamiléké par des soldats français ; son père en est mort sous ses yeux. Cet événement devait marquer sa vie et sa carrière. Devenu adulte, Doho a su canaliser sa colère dans des projets de théâtre tout à fait positifs. Il a écrit plusieurs pièces, dont Zintgraff and the Battle of Mankon (en collaboration avec Bole Butake, 1998, réédition en 2022), Noces de Cendres(Wedlock of Ashes, 1996), et Le Crâne (The Skull, 1995). Gilbert Doho était aussi chercheur et professeur, et il a fondé le département de théâtre à l’Université de Yaoundé I dans les années 1990. Ayant mis en scène des pièces critiques à l’égard du gouvernement et du président camerounais, il s’est exilé aux Etats-Unis grâce à une bourse Fulbright. Il a enseigné d’abord à l’Université de l’État de New York à Albany puis il est devenu professeur titulaire à Cleveland. Il est souvent rentré au Cameroun pour faire des recherches et pour organiser des ateliers de théâtre sur place. Ses livres sur le théâtre des masses et ses ateliers lui avaient valu d'être connu et respecté dans le monde entier. Parmi ses ouvrages et écrits critiques figurent : Théâtre populaire et réappropriation du pouvoir au Cameroun (2002), une version actualisée en anglais qui s’intitule People Theater and Grassroots Empowerment in Cameroon (2007), de nombreux essais et une contribution importante à l’ouvrage The World Encyclopedia of Contemporary Theatre Volume 3: Africa (Routledge, 1997). 

Dans son livre, People Theater and Grassroots Empowerment in Cameroon, Doho a remis en cause la notion de théâtre camerounais trop élitiste parce que trop peu de personnes étaient engagés, un théâtre « loin des espaces populaires dans des espaces hérités de la colonisation » – dans les amphithéâtres des universités par exemple. Pour Gilbert Doho, le dramaturge du théâtre élitiste jouit des gains au détriment direct des masses qu’il prétend représenter (Doho 21). Gilbert Doho faisait souvent des études comparées entre le théâtre élitiste et le théâtre des masses ; ce dernier est joué dans les lieux publics et dans les langues locales. Doho a bien défini le théâtre des masses : « Un théâtre du peuple , par le peuple et pour le peuple » (27). Si ce type de théâtre est sans doute le plus populaire et le plus authentique au Cameroun, il ne bénéficie manifestement pas de l'attention qu'il mérite, ni au niveau national ni au niveau international. Néanmoins, le théâtre des masses a commencé à gagner en popularité au milieu des années 1980 et, selon Doho, ses racines se trouvent dans le « Kumba Workshop Project » qui a été créé à la suite du colloque international Murewa en 1983 au Zimbabwe. Dans son livre, Doho fait la distinction entre « le théâtre des masses » et « le théâtre populaire », ce dernier étant « confisqué par les intellectuels alors que le pouvoir central était détenu par une poignée d'individus travaillant pour le monde extérieur » (30). Pour Doho, le théâtre des masses est caractérisé par certaines conditions : la « communication pour le développement » (Doho 2) et « l’éducation et l’autonomisation » (38). Doho a constaté que « Les objectifs [du Théâtre des Masses] peuvent varier quelque peu, mais ses intentions sont toujours les mêmes : sortir les personnes défavorisées des zones rurales et des bidonvilles de la misère intellectuelle, morale et physique ; les aider à prendre leur destin en main et à participer à l'élection de leurs représentants et à la gestion de leur pays » (27). 

Au total, ce numéro spécial invite des spécialistes ainsi que des artistes et des acteurs à proposer des essais et des perspectives qui explorent les différents aspects de la carrière de Gilbert Doho, depuis la notion de théâtre des masses et ses implications pour la société jusqu’à l’analyse de ses pièces. Nous acceptons également des analyses comparatives des pièces de Doho et celles écrites par d’autres dramaturges d’Afrique centrale ainsi que des essais sur le théâtre africain qui emploient les approches théoriques développées par Doho. Nous incluons également les perspectives des artistes et des acteurs qui abordent le thème de ce numéro dans leur propre création ou au sein des dernières tendances théâtrales pratiquées aujourd’hui. 

Les auteurs intéressés peuvent soumettre des manuscrits complets (6000 mots en français ou en anglais) et une courte biographie avant le premier février 2026 à la directrice du numéro, Cheryl Toman, catoman@ua.edu. Sinon, ils peuvent soumettre des essais directement sur le site de la revue : https://journals.colorado.edu/index.php/rita/index.

Après un processus d'évaluation en double aveugle et de corrections, le numéro complet sera mis en ligne en novembre 2026.