
Les Paris de Maxime Du Camp et d’Émile Zola (Sorbonne Nouvelle, Thalim, Université Clermont-Auvergne)
Colloque « Les Paris de Maxime Du Camp et d’Émile Zola »
Organisé par le CRP19 (Université Sorbonne Nouvelle), l’UMR THALIM (CNRS-USN-ENS) et le CELIS (Université Clermont-Auvergne)
Jeudi 26 et vendredi 27 février 2026
Appel à communications
Refusant de figer la capitale française dans une singularité ou une univocité factice, Christophe Charle[1] a dernièrement mis en évidence la multiplicité des approches historiques possibles de Paris, en tant que « capitales des XIXe siècles » — celles des révolutions, des cultures, des mutations industrielles, des fractures sociales, spatiales ou encore littéraires. Déjà duelle, selon Jean-Pierre A. Bernard[2], forte de son discours et des « signes » de sa modernité selon Karlheinz Stierle[3], propre — ou impropre — au « rêve collectif » selon Walter Benjamin[4], Paris, au XIXe siècle, s’avère fondamentalement pluriel.
En leur temps, Maxime Du Camp et Émile Zola témoignent des multiples facettes de la ville. Du Camp tente de décrire l’activité de ses principales structures administratives en déployant, pendant plus de sept ans, la traditionnelle métaphore organiciste, sans jamais venir à bout de sa tâche colossale : malgré l’ajout ultérieur d’appendices, les six volumes de Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie dans la seconde moitié du XIXe siècle (1869-1875) sont constamment à « réformer ». Paris, en tant que sujet d’étude, s’est pourtant imposé à Du Camp : des Convulsions de Paris (1878-1880) à Paris bienfaisant (1888) en passant par La Charité privée à Paris (1885), l’écrivain voyageur s’est mué en pédagogue.
À la même époque, Zola « parcourt Paris avec le désir d’en explorer tous les aspects. Son amour pour cette grande ville qu’il contemplait depuis sa mansarde du Quartier latin nourrit plus de la moitié des romans du cycle des Rougon-Macquart[5] ». À travers son cycle romanesque, Zola explore en effet différents quartiers parisiens, analyse les changements de cette ville en mutation, peint les coulisses de ce centre névralgique du pouvoir politique ou économique qu’incarne la capitale. Ainsi, le Ventre de Paris, entièrement situé au sein d’« un lieu bien délimité et, pour ainsi dire clos, le quartier des Halles[6] », met en scène les acteurs de cet espace et leurs activités économiques et politiques, leurs habitudes quotidiennes, les intrigues de voisinage. Le quartier lui-même semble prendre vie et devient alors un véritable actant du récit, tant « ce chipotage bavard des Halles[7] » joue un rôle déterminant dans le dénouement de l’intrigue. De même, La Curée dépeint le milieu aristocrate parisien et ses lieux de pouvoirs, et d’autres romans s’attachent à décrire « les vices de la société élégante (Nana), le mécanisme des spéculations financières (La Curée, L’Argent) ou le fonctionnement du commerce (Pot-Bouille, Au Bonheur des Dames)[8] ». Ainsi, Paris a inspiré l’auteur qui semble essayer d’épuiser la ville.
Zola devient ainsi le père d’une fiction naturaliste qui, en tant qu’argumentation indirecte, tantôt confirme, tantôt contredit, la très directe argumentation ducampienne. Arsène Houssaye, qui a codirigé La Revue de Paris avec Du Camp de 1851 à 1853, accepte le manuscrit de Thérèse Raquin en 1867 : la description de la Morgue, dans le chapitre XIII, n’est pas sans rappeler celle de Du Camp[9]. Le projet des Rougon-Macquart naît au moment des premières publications, en feuilleton, de Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Les deux écrivains se lisent, s’écrivent, s’influencent, s’opposent et participent parallèlement à la « fabrique » littéraire, morale, politique, artistique et historique « des Paris » à la fin du XIXe siècle.
Ce colloque propose de cerner, dans leur contemporanéité, les représentations parisiennes de ces deux auteurs afin de les croiser, de les faire dialoguer et d’éclairer les unes par les autres. Nous invitons les chercheuses et chercheurs à proposer des communications entrant dans les axes suivants, sans exclusive.
Axe 1 : Paris comme terrain et objet d’enquête
Dans ses dernières publications, Maxime Du Camp procède à une exploration méthodique et chiffrée de la ville, inspirée de la démarche scientifique, et la transmet comme telle à son lectorat. De son côté, Zola construit a posteriori, dans ses romans, une géographie symbolique et quasi affective des quartiers parisiens, fondée sur des dossiers préparatoires documentés — empruntant d’ailleurs ponctuellement à Du Camp certaines informations utiles[10]. Le travail d’enquête de Zola était, on le sait, phénoménal. L’analyse de ses documents préparatoires nous permet de prendre conscience de l’importance qu’il réservait aux lieux[11] — véritable terreau matriciel de ses romans — dans lesquels allaient s’ancrer ses fictions. Ainsi, « chaque dossier préparatoire contient, de la main de Zola, éventuellement appuyé par des photographies, des schémas qui précisent et définissent les divers espaces du roman, selon l’échelle d’un emboîtement (ville, quartier, maison, appartement, pièce principale, place des convives à table) soigneusement matérialisé par des dessins et des croquis différents, et la critique zolienne la plus attentive a, très tôt, reconnu l’importance du facteur topographique dans la construction de l’univers romanesque de Zola[12] ». L’enquête ducampienne n’est, en revanche, pas seulement un moyen : elle est une fin. Or, aucune étude détaillée n’a, à ce jour, permis de cerner ses enjeux[13]. Cet axe concerne donc les formes de l’enquête documentaire et de la contrenquête transposée dans la fiction. On pourrait notamment analyser la manière dont l’expérience de la ville — vécue et/ou lue — par ces deux écrivains soucieux de relater la, sinon une réalité, nourrit soit l’objectivation, soit la subjectivation de l’espace urbain. Ce serait également l’occasion d’étudier la place du discours médical[14] et hygiéniste appliqué à Paris dans leurs œuvres respectives, ainsi que les enjeux éthiques et littéraires sous-tendus par des problématiques telles que l’hérédité — et, son pendant, l’éducabilité — la transmission de certaines « maladies » (la folie, l’alcoolisme, la fainéantise) par la foule ou par le milieu fréquenté ou encore le regard porté par les écrivains sur le traitement des aliénés[15]. Il y aurait aussi lieu de comparer leur peinture des classes sociales parisiennes. L’intégration du milieu populaire et de sa culture dans l’intrigue romanesque constitue, dans les Rougon-Macquart, et notamment dans certains « romans de la rue[16] », ce que Marie Scarpa a appelé un « esthetos populaire[17] ». Ce phénomène n’a sans doute pas laissé Du Camp indifférent, tant il relaie, de son côté, le lexique spécifique aux milieux ouvriers, tout en s’évertuant, tel un lexicologue, à en expliquer les origines, l’évolution historique et les usages. Le Paris bourgeois, centre du pouvoir et de stratégie politique, avec ses bals et ses dîners, est également bien représenté dans Son Excellence Eugène Rougon ou dans La Curée : ces textes pourraient être confrontés à certaines nouvelles de Du Camp — Reïs-Ibrahim[18], par exemple — ou à ses Souvenirs littéraires (1882-1883). En s’inspirant de la méthode utilisée par Alain Pagès[19], on pourrait enfin se pencher sur l’influence des « parcours » biographiques — notamment celle de leurs résidences successives — des deux écrivains sur leurs enquêtes.
Axe 2 : Approches historiques, politiques et critiques
Maxime Du Camp se présente volontiers comme un savant et non un spécialiste. Cependant, « l’éclectisme[20] » de son œuvre ne saurait masquer la prépondérance de ses écrits historiques, présentés comme tels[21] ou s’imposant, sous la forme de digressions à valeur argumentative, dans sa fiction romanesque[22], dans sa prose « factuelle » romancée[23] ou dans des récits dits viatiques[24]. Or, dans cette production historique, Paris occupe une place centrale en tant que lieu matérialisant le progrès, un lieu menacé de ruine ou de décadence, selon lui, par les révolutions successives du XIXe siècle. Son violent réquisitoire contre la Commune, dans Les Convulsions de Paris — dont
Nicolas Bourguinat a souligné la valeur et les limites, rappelant que « le rejet [de la Commune] n’était pas l’exception, mais au contraire, la règle [et] rassemblait au moins les 9/10 e de la population[25] » — lui vaut, de son propre aveu, son élection à la très parisienne Académie française et a marqué les esprits.
Zola suit également l’actualité française et parisienne dans son cycle, et décrit plusieurs « mondes » parisiens à des moments clés de l’Histoire. Dès lors, la capitale devient un véritable révélateur critique des tensions sociales, un espace de pouvoir (réel ou fantasmé), et un moteur ou un actant de fiction. Il est vrai que l’auteur naturaliste dépeint précisément un épisode historique, les dynamiques d’un cercle mondain ou les enjeux d’un événement politique parisien : « Zola entre dans Paris comme un reporter s’aventurant sur un territoire inconnu. Sa démarche est celle d’un anthropologue, attentif aux particularités sociales[26] ». Il analyse notamment certains phénomènes sociaux collectifs se déroulant au cœur de la ville. Il décrit par exemple les phénomènes de mode qui emportent les foules dans Au Bonheur des dames ou encore le mécanisme de la rumeur et ses étapes : sa formation, sa transformation, et sa propagation dans les rues d’un quartier de Paris bien circonscrit. À travers son analyse de Paris, l’anthropologue naturaliste semble pouvoir ainsi conjuguer études sociales et création romanesque. Au sein de ce cadre réaliste, les phénomènes humains sont finement analysés à la manière d’un sociologue avant l’heure. Sur ce point, Zola et Du Camp se rejoignent, mais, alors que le premier met la sociologie au service de la fiction, le second se l’approprie en tant que pur objet d’étude.
L’ancrage des Rougon-Macquart dans la période du Second Empire permet d’aborder plusieurs thèmes communs aux deux écrivains, selon une perspective pluridisciplinaire. Les travaux d’Haussmann, par exemple, ne donnent pas lieu à un pur éloge sous la plume de Du Camp qui n’hésite pas à blâmer explicitement toute forme de spéculation capitaliste, dans ce contexte, sans pour autant rédiger La Curée. En ce sens, le prétendu « conservatisme » de l’auteur de Paris, ses organes, ses fonctions mériterait d’être recontextualisé et réexaminé comme une forme de survivance saint-simonienne[27]. Enfin, la notion de « morale en action » revendiquée aussi bien par Zola, dans la préface de L’Assommoir (1877), que par Du Camp, dans l’avant-propos de La Vertu en France (1887) gagnerait également à être analysée à l’aune de ces dimensions historiques, politiques, littéraires et critiques.
Axe 3 : Paris, capitale des arts
Au mitan du XIXe siècle, Paris est en concurrence avec la Londres industrielle et se pose en capitale artistique. Ainsi, à l’occasion de la seconde Exposition universelle, Napoléon III ouvre, en mars 1855, l’exposition des beaux-arts par une allocution péremptoire et dogmatique : « Il était réservé à la France, quand elle renouvelle une Exposition Universelle de l’Industrie, d’y joindre celle des Beaux-Arts, qui contribuaient à sa gloire. C’est là une innovation qui sera féconde[28] ». Fort d’une tradition ancrée, Paris est déjà le centre des institutions culturelles françaises. De l’École des Beaux-arts à l’Académie des Beaux-arts, en passant par le Salon, du Prix de Rome aux commandes officielles se joue et se déjoue le futur de l’art français sous les huées ou les fanfares du public et de la critique.
Du Camp et Zola sont les deux faces de l’artiste parisien au XIXe siècle, l’un véritable bourgeois natif qui tout jeune s’extasie déjà au théâtre devant les pièces romantiques de Vigny[29], l’autre provincial qui monte à Paris dans sa vingtaine et y livre une vision pittoresque et poétique de la ville[30]. Du rêveur solitaire aux critiques influents, Paris est une promenade qui sert de paysage comme de sujets aux ouvrages des deux auteurs. Pourtant, c’est bien par la critique d’art que les deux auteurs entament leur carrière. Tous deux sont d’éminents salonniers du Second Empire : ils traînent dans l’atelier des rapins, passent devant les cimaises du Salon annuel où le Tout-Paris se bouscule. Du Camp rencontre Delacroix « dans son atelier rue Notre-Dame-de-Lorette ; couché sur un divan […] le regard [ant] travailler[31] ». Zola observe Manet peindre dans un atelier aux Batignolles en 1870[32]. De ces pérégrinations, ils nourrissent leurs créations littéraires d’un point de vue quasi documentaire, comme Du Camp dans les Souvenirs littéraires ou dans des récits tels Richard Piednoël pour Du Camp et L’Œuvre pour Zola. L’atelier du peintre parisien devient, au XIXe siècle, un véritable « morceau de bravoure littéraire » entre mythe littéraire et réalité sociale[33]. Cette promenade se poursuit ensuite par le Salon qui se meut en véritable rendez-vous pour la critique moderniste. Si Du Camp, tout en le critiquant âprement, ne jure que par le Salon officiel, Zola traîne sa plume dans le Salon des refusés nouvellement institué. La fréquentation de ces lieux cristallise leurs perceptions divergentes de la modernité. Zola loue « cet amour du Paris moderne[34] » dans des scènes de genre et des paysages qui n’intéressent guère Du Camp pour qui la jeune génération de peintres est menée par les scènes mythologiques et oniriques de Gustave Moreau ou les scènes orientalistes de Fromentin. Du Camp et Zola se rejoignent dans l’usage stratégique qu’ils font de l’espace médiatique centralisé à Paris pour faire résonner leurs idées et revendications. Elles sont le résultat d’une « expérience humaine[35] » dont ils font de Paris le corps, et le Paris des arts qu’ils décrivent est une « expérience urbaine[36] » en soi. Si, pour Du Camp, dans Histoire et critique, c’est un corps qu’il souhaite habiller en proposant au gouvernement des projets culturels, comme la construction d’un musée d’ethnographie ou des statues le long des Champs-Élysées, Zola y voit un « cerveau » qui doit régner « souverainement sur les Temps Modernes », plus qu’un esprit Paris est une métonymie de la culture française : « l’initiatrice, la civilisatrice, la libératrice[37] ».
Pour imposer leurs vues enfin, l’un et l’autre tentent en particulier de se hisser jusqu’au perron de l’Académie française, et s’échangent une correspondance brève qui témoigne du jeu d’échecs institutionnel. En somme, tous deux se forgent une posture d’artiste et se frayent une position dans le champ littéraire et artistique qu’il s’agit de questionner.
Pistes supplémentaires :
- Paris, entre idéal et réalité (construction et déconstruction d’un mythe)
- Paris et la province (la province vue de Paris, Paris vu de la province, les quartiers « provinciaux » de Paris)
- Paris centre dynamique et moderne
- Les institutions parisiennes
- Perspectives écopoétiques : l’environnement naturel parisien
- Approche interculturelle : les étrangers à Paris, Paris observé de l’étranger
- Approches genrées : féminisation et masculinisation des activités professionnelles et culturelles, sexisme, prostitution, le personnage de la « femme d’intrigues » cher à Zola, le rôle des femmes dans les révolutions parisiennes
- Place de Paris dans la correspondance entre Zola et Du Camp
- Approches transmédiales, nouvelles formes d'art et nouveaux regards sur les Paris zolien et ducampien, de 1850 à nos jours
Calendrier et conditions de soumission :
Les propositions de communication comprenant un titre, un résumé de 250 à 500 mots ainsi qu’une courte notice biobibliographique sont à envoyer avant le 15 septembre 2025 aux membres du comité d’organisation. Elles seront évaluées par le comité scientifique et les participants recevront une réponse le 15 octobre 2025.
Le colloque se tiendra les jeudi 26 et vendredi 27 février 2026 en Sorbonne, 17, rue de la Sorbonne, 75005 Paris et donnera lieu à une publication.
Comité d’organisation :
Clémence Bouin (clemencebouin1@gmail.com)
Bertrand Cayeré (bertrand.cayere@hotmail.fr)
Catherine Ménager (catherine.menager@sorbonne-nouvelle.fr)
Comité scientifique :
Olivier Lumbroso
Sarga Moussa
Alain Pagès
Christine Peltre
Thierry Poyet
Éléonore Reverzy
[1] Christophe Charle, Paris, capitales des XIXe siècles, Paris, Édition du Seuil, 2021.
[2] Jean-Pierre A. Bernard, Les Deux Paris. Les représentations de Paris dans la seconde moitié du XIXe siècle, Seyssel, Champ Vallon, 2001.
[3] Karlheinz Stierle, La Capitale des signes. Paris et son discours, préface de Jean Starobinski, traduit de l’allemand par Marianne Rocher-Jacquin, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2001.
[4] Walter Benjamin, Paris, capitale du XIXe siècle. Le Livre des passages, traduit de l’allemand par Jean Lacoste, d’après l’édition originale établie par Rolf Tiedemann, Paris, Les éditions du cerf, 2021. Benjamin Walter s’intéresse de près au discours de Du Camp sur Paris au point de le citer en exergue de son exposé liminaire (p. 35). Sauf erreur, Zola n’apparaît pas dans ce livre alors que Stierle le cite.
[5] Alain Pagès, Le Paris d’Émile Zola, Éditions Alexandrines, 2024, p.36.
[6] Éléonore Reverzy, La chair de l’idée poétique de l’allégorie dans Les Rougon-Macquart, Genève, Droz, 2007, p.117.
[7] Émile Zola, Le Ventre de Paris, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », T.I, 1960, p.615.
[8] Alain Pagès, Le Paris d’Émile Zola, op. cit., p.37.
[9] Maxime Du Camp, Paris, ses organes, ses fonctions, vol. 1, chapitre « La Seine à Paris », p. 298-336.
[10] Émile Zola. Œuvres. Manuscrits et dossiers préparatoires. Les Rougon-Macquart. Le Ventre de Paris. Dossier préparatoire (p. 245-275). En ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8562477h
[11] Voir notamment Les Manuscrits et les dessins de Zola. Notes préparatoires et dessins des Rougon-Macquart, édition établie par Olivier Lumbroso et Henri Mitterand, Textuel, 2002, 3 vol.
[12] Philippe Hamon, Le personnel du roman. Le système des personnages dans les Rougon-Macquart, Genève, Droz, 1998, p. 206.
[13] Au sujet de Paris, ses organes, ses fonctions lire toutefois : Daniel Oster, « Le Paris de Maxime Du Camp » dans Corps écrit n° 29, La ville, Paris, PUF, 1989, p. 89-96 ; Alain Corbin, « Le Paris de Maxime Du Camp », Sociétés & Représentations, n° 17, 2004, p. 69-86 et Jacques Lecarme, « Maxime Du Camp (1822-1894) », Médium, n° 30, 2012, p. 152-161.
[14] Au-delà de l’attention particulière accordée aux structures sanitaires parisiennes, le discours médical traverse l’œuvre de Maxime Du Camp. À ce sujet, lire Catherine Ménager, « Trois usages du discours médical par Maxime Du Camp » dans Nicolas Bourguinat et Thierry Poyet (dir.), Maxime Du Camp deux cents ans après, Paris, Honoré Champion, 2024, p. 179-193 et Catherine Ménager, « Les fantômes de Maxime Du Camp enfin réincarnés », Acta Fabula, vol. 25, n° 11, Éditions, rééditions, traductions, décembre 2024. Concernant le discours médical zolien, on pourra notamment consulter Jean-Louis Cabanès, Le Corps et la Maladie dans les récits réalistes (1856-1893), Paris, Klincksieck, 1991.
[15]Le traitement de la folie de Coupeau à l’hôpital Sainte-Anne, dans L’Assommoir, mériterait, par exemple, d’être confronté aux nombreux discours ducampiens sur les asiles d’aliénés parisiens.
[16]Auguste Dezalay, « Zola et la poétique de l’espace urbain », Lire/Dé-lire Zola, Nouveau Monde, 2004, p.185.
[17] Notion développée par Marie Scarpa à propos du Ventre de Paris dans son ouvrage Le Carnaval des Halles. Une ethnocritique du Ventre de Paris, CNRS Éditions, coll. « Littérature », Paris, 2000.
[18] Maxime Du Camp, Les Six Aventures, Paris, Librairie nouvelle, 1857, p. 1-80.
[19] Alain Pagès, Le Paris d’Émile Zola, op. cit., p. 9-33.
[20] Marta Caraion, « L’éclectisme promotionnel et l’histoire littéraire : le cas Du Camp ». L’auteur et ses stratégies publicitaires au XIXe siècle, édité par Brigitte Diaz, Presses universitaires de Caen, 2019.
En ligne : https://doi.org/10.4000/books.puc.17596 Cette notion d’éclectisme entre en tension avec celle de polygraphie. À ce sujet, lire Thierry Poyet (dir.), Maxime Du Camp, polygraphe, La Revue des lettres modernes, Série Minores XIX-XX, n° 1, Paris, Classiques Garnier, 2019.
[21] Maxime Du Camp, Souvenirs de l’année 1848, Paris, Hachette, 1876 ; Les Ancêtres de la Commune. L’Attentat Fieschi, Paris, Charpentier, 1877 ; Histoire et critique : études sur la Révolution française. Souvenirs de voyage. Lettre à monsieur le ministre de l’Instruction publique, Paris, Hachette, 1877 ; Les Convulsions de Paris, 4 vol. Paris, Hachette, 1878-1880 ; L’Allemagne actuelle, Paris, Plon, 1887 (publié sans nom d’auteur) et Souvenirs d’un demi-siècle, 2 vol., Paris, Hachette, 1910.
[22] Maxime Du Camp, Les Buveurs de cendres, Paris, Michel Lévy frères, 1866.
[23] Maxime Du Camp, La Vertu en France, Paris, Hachette, 1887.
[24] Maxime Du Camp, Orient et Italie. Souvenirs de voyage et de lectures, Paris, Didier, 1868.
[25] Nicolas Bourguinat « Enquête historique ou pamphlet politique ? Relire les Convulsions de Paris », dans Nicolas Bourguinat et Thierry Poyet (dir.), Maxime Du Camp deux cents après. Une incarnation du XIXe siècle, op. cit., p. 273. À ce sujet, lire également : Éléonore Reverzy, Témoigner pour Paris, Récits du Siège et de la Commune (1870-1871), Anthologie, Paris, Éditions Kimé, 2021.
[26] Alain Pagès, Le Paris d’Émile Zola, op. cit., p.38.
[27] Au sujet de l’influence saint-simonienne dans certains (premiers) textes de Du Camp, lire Sarga Moussa, « Orient et saint-simonisme chez Maxime Du Camp » dans Études saint-simoniennes, édité par Philippe Régnier, Presses universitaires de Lyon, 2002, p. 245-269. Du Camp est particulièrement sévère à l’égard des saint-simoniens dans le dernier chapitre de Paris, ses organes, ses fonctions. Jacques Lecarme (art. cit.) souligne néanmoins cette influence en l’intégrant dans une perspective plus largement « médiologique » qu’il serait également intéressant de développer.
[28] Jean-Pierre Leduc-Adine, « Les arts et l’industrie au XIXe siècle », Romantisme, n° 55, 1987, p.69.
[29] Maxime Du Camp, Souvenirs littéraires, II, [1882], Paris, Hachette, 1906, p.117.
[30] Notamment dans La confession de Claude et Dans Paris en 1865.
[31] Maxime Du Camp, Souvenirs littéraires, II, [1882], op. cit., p.211.
[32] Henri Fantin-Latour, Un atelier aux Batignolles, huile sur toile, 1870.
[33] Bertrand Cayeré, « Souvenirs d’“Ateliers de peintres” par Maxime Du Camp : un modèle d’habitat mêlé entre mythe littéraire et réalité sociale » dans Thierry Poyet (dir.), Vivre et travailler au même endroit, Clermont-Ferrand, PUBP, 2022, p. 263-279.
[34] Émile Zola, Écrits sur l’art, Paris, Gallimard, collection tel, 1991, p.253.
[35] Anne Boissière, « Paris capitale du XIXe siècle » : Walter Benjamin et la ville, Humanisme, 2015/1, p. 37-41.
[36] Ibid.
[37] Émile Zola, Les trois villes. Paris, Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1898, p.606.