
Le renouvellement de la plateforme In Vivo Arts par le prisme du « visuel » (grâce à la collaboration avec Juan José Apolinar Romero, artiste visuel colombien, et Mauricio Daniel Herrera Mautino y Leticia Milagros Barboza Ayala, webdesigners péruviens et fondateurs Octo Estudio) et par le rajout d’un nouvel cluster thématique qui questionne l’actualité immédiatement contemporaine des arts du spectacle vivant – intitulé VIRTUALITÉ(s) – coïncide également avec le lancement d’un numéro protéiforme, pensé et organisé autour d’un concept tout aussi abstrait que concret : INCONNU.E.S.
Lors de la préparation du numéro, nous avons été très touché.e.s par la diversité et la richesse des propositions reçues, lesquelles se caractérisent notamment par le désir intime de dire, de questionner, de montrer et d’exposer des expériences artistiques qui se situent en « dessous du niveau de la connaissance et de la formalisation esthétique requises », ou encore en dehors des « systèmes de savoir-pouvoir », pour reprendre les dires de Michel Foucault.
De la Colombie à l’Iran contemporain, du Vietnam à la jungle Mohol en Inde, ou encore de Bali à la France, la Belgique et la Suisse, avec également un séjour visuel en Afrique du Sud, les contributions reçues par l’équipe In Vivo Arts montrent d’emblée que les préoccupations quant à la création artistique « inconnue » sont résolument universelles. Par ailleurs, ces préoccupations touchent au plus intime l’artiste et le chercheur, ou même l’artiste-chercheur, dans la plupart des cas.
Tous les échos qui se font lire (et entendre) dans ce numéro se caractérisent par une nécessité de créer qui défie les normes esthétiques, socioéconomiques, spatiotemporelles, et montrent – peut-être – que la question de la création dite d’amateur est devenue obsolète, car elle instaure d’emblée une « lecture » injustement hiérarchisée de la création, coupant l’élan créatif et jetant l’artiste dans un espace indéfini, d’où la sortie par le haut est difficilement envisageable. Du coup, les contributeur.trice.s adoptent avec beaucoup de sincérité et de sensibilité des terminologies alternatives comme « émergence », « inclassable », « inconnu.e.s », « méconnu.e.s », « indiscipliné.e.s », voire « utopique », proposant ainsi une cartographie participative et hétéroclite des arts du spectacle vivant.
Dans ce fourmillement d’œuvres et d’artistes repéré.e.s, les voix des contributeur.trice.s « peuplant » le numéro INCONNU.E.S structurent celui-ci autour de : REGARD(s) ET OBSERVATION(s), EXPÉRIENCE(s) DE VIE(s) ARTISTIQUE(s), ESSAI, un JOURNAL LITTÉRAIRE, DIALOGUE(s), mais aussi d’ŒUVRES (dramatiques) publiées en l’état.
Dans REGARD(s) ET OBSERVATION(s), en explorant le laboratoire Voice & Body, le chercheur Samuel Lhuillery met en lumière les difficultés pour des artistes et chercheur.se.s du spectacle vivant à créer en dehors des « cadres institutionnels ». Azin Mohammadali montre la mobilisation importante du « système d’amateurisme » théâtral au sein des politiques culturelles et développements politiques et en matière de guerre en Iran après 1979. Au Vietnam, les chercheur.e.s Tien Phat Nguyen et Huan Bui explorent les défis du théâtre étudiant des universités du pays, dans le contexte post- Đổi Mới, la « politique du renouveau » démarrée à partir de 1986. Les chercheures Nathalie Schieb-Bienfait et Pauline Boivineau clôturent la rubrique avec une étude à vocation socio-économique, située entre la création et la médiation, en se concernant sur un projet intitulé Le C(h)œur des femmes, porté par Vanille Fiaux, et qui s’adresse à la population et non plus à des publics traditionnels, relevant ainsi d’un « changement de paradigme du triangle artiste-œuvre-public ».
Dans EXPÉRIENCE(s) DE VIE(s) ARTISTIQUE(s), les artistes questionnent leur propre travail de création, ainsi que leur place dans nos sociétés d’aujourd’hui. Marie Bonnarme nous livre un sensible retour d’expérience dédié à son travail de collaboration et de cocréation avec Marylyse Magerotte, une artiste porteuse d’une trisomie 21. La cinéaste Lou-Andréa Désiré dresse l’intime portrait d’un chauffeur de taxi-photographe qu’elle a filmé dans le documentaire Sans influence, dont l’histoire de vie croise celle de la réalisatrice. Maxine Reys et Alexandre Montin déconstruisent la perception selon laquelle l’espace artistique suisse serait le lieu d’un épanouissement économique pour les créateur.trice.s, et dressent ainsi le récit de leur création « indisciplinée » intitulée Amazing Journey. Enfin, la chorégraphe-chercheuse Biliana Vassileva nous plonge dans la jungle balinaise, où elle documente, à travers la vidéo, son propre travail chorégraphique inspiré par le luwak, un petit animal menacé d’extinction puisque son système digestif a la capacité de transformer les grains de café dans des véritables « grains d’or » qui se vendent sur le marché à des prix exorbitants.
Dans un ESSAI visuel « ante-utopique », Mara Mbele explore le potentiel de création et de résistance des architectures nomades tel qu’émanant des ruines du capitalisme et du colonialisme en Afrique du Sud . En adoptant une autre méthodologie, celle du JOURNAL LITTÉRAIRE, Jean-Frédéric Chevallier nous partage les enjeux d’une « proposition théâtrale » réalisée dans un village tribal du Bengale-Occidental.
La rubrique des DIALOGUE(s), à son tour, conjugue des voix dans une liberté totale de partage d’expérience. Pauline Boivineau, doublement présente dans notre numéro, interroge Joséphine Boivineau au sujet des conditions de l’émergence des artistes-chorégraphes dans le contexte d’une culture économique de plus en plus resserrée. Alexandru Bumbas interviewe Karine Katia Bénac au sujet de l’écriture d’une pièce de théâtre inédite intitulée La Biquette d’El Biar (publiée dans ce numéro). Alexandru Bumbas dialogue également avec deux artistes colombiens – Adela Donadio, figure emblématique du théâtre colombien, et Leonardo Petro, son ex-étudiant et collaborateur artistique –, autour des conditions de création d’une œuvre sui generis réalisée avec trois femmes prostituées de Bogotá, Carolina Calle, Inés Durán et Jahira Quintero. Enfin, l’artiste Joé Lopes alias Dalidyke se confie à Youn Le Guern-Herry, en dressant peut-être l’anamnèse la plus poignante de ce numéro dédié aux INCONNU.E.S. : « finalement, le fait d’être connu.e ou inconnu.e renvoie aussi à la possibilité ou non de vivre de son travail… ».
Enfin, deux œuvres dramatiques inconnues complètent cette cartographie symbolique du spectacle vivant contemporain. La première, intitulée La Biquette d’El Biar et écrite par Karine Katia Bénac, est une œuvre de mémoire et d’autofiction inspirée par la vie de l’artiste et par la découverte d’une histoire familiale bouleversée par l’Histoire. La deuxième, intitulée Prestáme color et écrite par un jeune acteur colombien, Fabián A. Bonilla, est, selon les dires de son auteur, « une expérimentation sensible » basée sur la manipulation dans les relations interhumaines.
Nous invitons nos lectrices et lecteurs à découvrir ce numéro dynamisé exclusivement par un positionnement intime qui est, hélas, rendu extime, et qui s’évertue à transmettre des visions esthétiques nouvelles, à tirer des signaux d’alarme quant à la précarité des artistes, ou encore à faire un appel à la reconnaissance de ces dernier.è.s. Vivement les INCONNU.E.S !
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The renewal of the In Vivo Arts platform through a visual lens (thanks to visual artist Juan José Apolinar Romero, Colombia, and web designers Mauricio Daniel Herrera Mautino and Leticia Milagros Barboza Ayala, from Octo Estudio, Peru), and the addition of a thematic cluster addressing technological developments in the Performing Arts and Cinema—titled VIRTUALITY(es)—coincides with the launch of a polymorphic issue, conceived and organised around a concept as abstract as it is concrete: UNKNOWN(s).
While preparing this issue, we were deeply moved by the diversity and richness of the proposals—pervaded by an intimate desire to speak, to question, to show, and to present artistic experiences that exist “beneath the required level of knowledge and aesthetic formalisation,” or outside “systems of knowledge and power,” to borrow Michel Foucault’s terminology.
From Colombia to contemporary Iran, from Vietnam to the Jungle Mohol in India, and from Bali to France, Belgium and Switzerland—including a visual detour through South Africa—the contributions collected by the In Vivo Arts team clearly show that concerns surrounding “unknown” artistic creation are undeniably universal. Moreover, such concerns are deeply personal for the artist and the researcher—or the artist-researcher, as is often the case.
All the voices echoed in this issue reflect a necessity to create that defies aesthetic, socio-economic, and spatiotemporal norms, and perhaps suggest that the very notion of “amateur” creation has become obsolete. This term, after all, imposes an unjustly hierarchical “interpretation” of artistic work, stifling creative momentum and relegating the artist to an undefined space from which “upward” movement is scarcely imaginable. As a result, the contributors themselves have adopted—with sincerity and sensitivity—alternative terminologies such as “emergent,” “unclassifiable,” “unknown,” “lesser-known,” “undisciplined,” or even “utopian,” thus offering an inclusive and heterogeneous map of today’s Performing Arts and Cinema.
Amid this bustling network of unearthed works and artists, the UNKNOWN(s) issue is structured around the following sections: VIEWPOINT(s) AND OBSERVATION(s), EXPERIENCE(s) OF ARTISTIC LIFE(s), ESSAY, LITERARY JOURNAL, DIALOGUE(s), and PLAYS.
In PERSPECTIVE(s) AND OBSERVATION(s), researcher Samuel Lhuillery, exploring the Voice & Body creative laboratory, highlights the difficulties for performing artists and researchers to create outside “institutional frameworks”. Azin Mohammadali shows the significant mobilisation of the theatrical “amateur system” as part of cultural policies, politics and war developments in Iran after 1979. In Vietnam, researchers Tien Phat Nguyen and Huan Bui examine the challenges encountered by student theatrical representations, in the post-Đổi Mới era (the “renewal policy” initiated in 1986). Researchers Nathalie Schieb-Bienfait and Pauline Boivineau close the section with a socio-economic study straddling creation and mediation, focusing on a project titled Le C(h)œur des femmes, led by artist Vanille Fiaux. This initiative addresses the general population rather than traditional audiences, signalling a “paradigm shift in the artist-work-audience triangle.”
In EXPERIENCE(s) OF ARTISTIC LIFE(s), artists reflect on their own creative work and their place in today’s societies. Marie Bonnarme shares a touching account of her collaborative and co-creative work with Marylyse Magerotte, a Belgian artist with Down syndrome. Filmmaker Lou-Andréa Désiré paints an intimate portrait of a taxi driver and photographer, featured in her documentary Sans influence, in which the latter’s life story intersects with that of the director’s. Maxine Reys and Alexandre Montin dismantle the “myth” of Switzerland as an economic haven for artists, through the story of their “undisciplined” creation entitled Amazing Journey. Choreographer-researcher Biliana Vassileva takes us deep into the Balinese jungle, video-documenting her choreographic work inspired by the luwak—a small animal threatened with extinction because its digestive system has the ability to transform coffee beans into genuine “grains of gold” which sell at exorbitant prices.
In an “ante-utopian” visual ESSAY, Mara Mbele explores the potential for creativity and resistance of nomadic architectures, emerging from the ruins of capitalism and colonialism in South Africa. Using a different method, that of the LITERARY JOURNAL, Jean-Frédéric Chevallier shares with us the challenges of a “theatrical proposition” produced in a tribal village in West Bengal.
The DIALOGUE(s) section brings together voices eager to freely share their experiences. Pauline Boivineau, a second-time contributor to this issue, interviews Joséphine Boivineau about the conditions of emergence in choreographic art, in an increasingly constrained economic culture. Alexandru Bumbas interviews Karine Katia Bénac about her play La Biquette d’El Biar (published in this issue). Alexandru Bumbas also talks with two Colombian artists—Adela Donadio, a key figure in Colombian theatre, and Leonardo Petro, her former student and artistic collaborator—about the creation of a sui generis work with three sex workers from Bogotá: Carolina Calle, Inés Durán, and Jahira Quintero. Finally, artist Joé Lopes, also known as Dalidyke offers perhaps the most poignant reflection of the UNKNOWN(s) issue when confessing to Youn Le Guern-Herry that: “Ultimately, being known or unknown also comes down to whether or not you can make a living from your work…”
Finally, two previously unknown dramatic works complete this symbolic mapping of living arts today. The first, La Biquette d’El Biar by Karine Katia Bénac is a work of memory and autofiction inspired by the artist’s life and the discovery of a family history turned upside down by History. The second, Prestáme color by young Colombian actor and playwright Fabián A. Bonilla, is described by its author as “a sensitive experiment” based on the theme of manipulation in human relations.
We invite thus our readers to discover this issue driven entirely by revelations of intimate positions, which—alas—become thus extimate, striving to convey new aesthetic visions, raise alarms about artists’ precarity, and call for their recognition. Long live the UNKNOWN(s)!
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La renovación de la plataforma In Vivo Arts desde el prisma de lo “visual” (gracias al trabajo colaborativo con Juan José Apolinar Romero, artista visual colombiano, Mauricio Daniel Herrera Mautino y Leticia Milagros Barboza Ayala, diseñadorxs gráficxs peruanxs que lideran OCTO Estudio) y mediante la incorporación de un nuevo clúster temático que interroga la actualidad inmediata de las artes vivas y el cine – titulado VIRTUALIDAD(es) – coincide también con el lanzamiento de este número proteico, pensado y organizado en torno a un concepto tan abstracto como concreto: DESCONOCIDX(s).
Durante la preparación del número, nos conmovió profundamente la diversidad y la riqueza de las propuestas recibidas, caracterizadas especialmente por un deseo íntimo de decir, cuestionar, mostrar y exponer experiencias artísticas que se sitúan “por debajo del nivel de conocimiento y formalización estética requerida”, o incluso fuera de los “sistemas de saber-poder”, para retomar las palabras de Michel Foucault.
Desde Colombia hasta el Irán contemporáneo, desde Vietnam a la jungla Mohol en la India, o de Bali a Francia, Bélgica y Suiza, con una escala visual también en Sudáfrica, las contribuciones recibidas por el equipo de In Vivo Arts demuestran desde el inicio que las preocupaciones en torno a la creación artística “desconocida” son decididamente universales. Asimismo, estas preocupaciones tocan de manera muy íntima al artista y al investigador, o incluso al artista-investigador, en la mayoría de los casos.
Los ecos que se leen (y escuchan) en este número se caracterizan por una necesidad de crear que desafía las normas estéticas, socioeconómicas, e incluso espaciotemporales, y muestran – quizá – que la cuestión de la creación llamada “amateur” se ha vuelto obsoleta, ya que instaura de entrada una “lectura” injustamente jerarquizada de la creación, cortando el impulso creativo y arrojando al artista a un espacio indefinido del cual es difícil salir. Como resultado, lxs propixs colaboradorxs que respondieron a nuestra convocatoria adoptan con sinceridad y sensibilidad terminologías alternativas como “emergente”, “inclasificable”, “desconocidxs”, “invisibilizadxs”, “indisciplinadxs”, o incluso “utópicxs”, proponiendo así una cartografía inclusiva y heteróclita de las artes vivas y el cine.
En este abanico de obras y artistas descubiertxs, las voces de lxs colaboradorxs que “pueblan” el número DESCONOCIDX(s) lo estructuran en torno a: MIRADA(s) Y OBSERVACION(es), EXPERIENCIA(s) DE VIDA(s) ARTÍSTICA(s), UN ENSAYO, DIARIO LITERARIO, DIÁLOGOS, así como también OBRAS (dramáticas) publicadas tal cual.
En la rúbrica MIRADA(s) Y OBSERVACION(es), al explorar el laboratorio Voice & Body, el investigador Samuel Lhuillery destaca las dificultades que tienen lxs artistas escénicxs y lxs investigadorxs para crear fuera de los “marcos institucionales”. Azin Mohammadali muestra la importante movilización del “sistema amateur” teatral como parte de las políticas culturales, la política y los acontecimientos bélicos en Irán después de 1979. En Vietnam, lxs investigadorxs Tien Phat Nguyen y Huan Bui exploran los desafíos del teatro universitario del país en el contexto post-Đổi Mới, es decir la “política de renovación” iniciada en 1986. Las investigadoras Nathalie Schieb-Bienfait y Pauline Boivineau cierran la sección con un estudio de orientación socioeconómica, situado entre la creación y la mediación, centrado en un proyecto titulado Le C(h)œur des femmes; este proyecto, liderado por Vanille Fiaux, se dirige a la población general más que a públicos específicos, marcando así un “cambio de paradigma en el triángulo arte-artista-público”.
En la rúbrica EXPERIENCIA(s) DE VIDA(s) ARTÍSTICA(s), lxs artistas cuestionan su propio trabajo creativo, así como su lugar en nuestras sociedades actuales. Marie Bonnarme nos ofrece un sensible testimonio sobre su colaboración y co-creación con Marylyse Magerotte, una artista belga con trisomía 21. La cineasta Lou-Andréa Désiré traza el retrato íntimo de un taxista-fotógrafo a quien filmó en el documental Sans influence, en el que la historia de vida del protagonista se cruza con la de la realizadora. Maxine Reys y Alexandre Montin desmontan la idea de que el espacio artístico suizo sea un terreno fértil para el desarrollo económico de lxs creadorxs, narrando su creación “indisciplinada” titulada Amazing Journey. Finalmente, la coreógrafa-investigadora Biliana Vassileva nos sumerge en la jungla balinesa, donde documenta en video su propio trabajo coreográfico inspirado por el luwak, un pequeño animal en peligro de extinción cuyo sistema digestivo transforma los granos de café en verdaderos “granos de oro” vendidos a precios exorbitantes en el mercado.
En un ENSAYO visual “ante-utópico”, Mara Mbele explora el potencial de creatividad y resistencia de las arquitecturas nómadas, que surge de las ruinas del capitalismo y el colonialismo en Sudáfrica. Con una metodología distinta, la del diario literario, Jean-Frédéric Chevallier nos comparte los desafíos de una “propuesta teatral” realizada en una aldea tribal situada en Bengala Occidental.
La sección de DIÁLOGOS, a su vez, reúne voces en total libertad de intercambio de experiencias. Pauline Boivineau, presente por partida doble en este número, entrevista a la artista-coreógrafa Joséphine Boivineau sobre las condiciones de la emergencia artística en un contexto económico cada vez más limitado. Alexandru Bumbas entrevista a Karine Katia Bénac sobre la escritura de una obra inédita titulada La Biquette d’El Biar (publicada en este número). Alexandru Bumbas dialoga también con dos artistas colombianxs – Adela Donadio, figura emblemática del teatro colombiano, y Leonardo Petro, su exalumno y colaborador artístico – sobre la creación de una obra sui generis realizada con tres mujeres trabajadoras sexuales de Bogotá: Carolina Calle, Inés Durán y Jahira Quintero. Finalmente, el artista Joé Lopes alias Dalidyke se confiesa con Youn Le Guern-Herry, brindando quizás la anamnesis más conmovedora de este número dedicado a lxs DESCONOCIDX(s): “al final, el hecho de ser conocidx o desconocidx también remite a la posibilidad o no de vivir de tu trabajo”…
Finalmente, dos obras dramáticas desconocidas completan esta cartografía simbólica del cine y las artes vivas contemporáneas. La primera, titulada La Biquette d’El Biar y escrita por Karine Katia Bénac, es una obra de memoria y autoficción inspirada en la vida de la artista y el descubrimiento de una historia familiar violentada por la Historia. La segunda, titulada Prestáme color y escrita por un joven actor colombiano, Fabián A. Bonilla, es, según palabras del propio autor, “una experimentación sensible” basada en la manipulación dentro de las relaciones interhumanas.
Invitamos a nuestras lectoras y lectores a descubrir este número dinamizado exclusivamente por una postura íntima que, ¡ay!, se ha vuelto éxtima, y que se esfuerza por transmitir nuevas visiones estéticas, lanzar señales de alarma sobre la precariedad de lxs artistas, o hacer un llamado al reconocimiento de estxs. ¡Que vivan lxs DESCONOCIDX(s)!