
"Pour chaque mot j’ai fait un long voyage", confiait Shumona Sinha dans L'autre nom du bonheur était français (Gallimard, 2022) : née à Calcutta, l'écrivaine a appris le français à l’âge de vingt-deux ans. Depuis, elle considère cette langue comme sa "langue vitale", celle qui lui a permis de renaître. Au lendemain d'un colloque sur son œuvre romanesque et à l'initiative de Marina Ortrud M. Hertrampf et Diana Mistreanu, un volume collectif lui est aujourd'hui consacré sous l'intitulé Postcolonialisme, femmes et migration dans l’œuvre de Shumona Sinha (Munich, AVM.ed.). Les contributions montrent comment politisation, francité, indianité, engagement, "embarquement" (Huppe 2023), translinguisme, migration, postcolonialisme et identité féminine s’articulent chez Shumona Sinha, d’un texte à l’autre, à travers le corps et l’esprit d’héroïnes traversant villes, pays et continents, mais aussi questionnements intérieurs et obstacles sociaux et culturels. On pourra également lire au sommaire du colloque Fiducia. Crédibilité, confiance, crédit dans les récits de soi accueilli parmi les Colloques en ligne de Fabula l'article de Tiphaine Samoyault "La fiction et le droit d’être vrai".