
Parfaitement courante dans le lexique de nos études, la catégorie littéraire, stylistique et éditoriale d’"œuvres de jeunesse" n'a guère fait l'objet d'une élaboration théorique. Peut-on échapper à l’automatisme finaliste qui assigne les juvenilia à la marge du canon, en les réduisant au rang d’étape négligeable au sein d’une carrière d’écrivain, et essayer de retracer des tendances générales, des invariants, ou du moins certaines caractéristiques qui seraient propres à "l’écriture-de-jeunesse comme catégorie spécifique de l’écriture", selon le mot de Claude Duchet ? La question était au centre des journées d'étude tenues en juin 2022 à l'Université de Lausanne, à l'initiative d'Ilaria Vidotto, sous le titre Les "œuvres de jeunesse". Enjeux stylistiques et sociopoétiques d’une catégorie problématique. Les actes en sont désormais réunis sous le même titre dans une livraison de la revue Francofonia, dont Fabula donne à lire l'introduction : "Les œuvres de jeunesse : un impensé de la littérature ?", par Ilaria Vidotto. Dans le numéro de décembre d'Acta fabula, on pourra ligne sous la même signature un compte rendu du volume supervisé par Deborah Knop, Florence Lotterie et Jean Vignes, Juvenilia. Poétique et rhétorique de l'œuvre de jeunesse (XVIe-XVIIIe siècle) : "Ce sont œuvres de jeunesse : questionner un impensé des études littéraires".