
Ça y est, la couture faite main des 50 répliques dont pas une n'est cependant identique à l'autre, papier plié, déchiré oblige, la couture à l'aiguille pour ne pas dire en forme de radiole d'oursin sans dé, fût-il mallarméen, le fil de lin teint à l'encre de galle de chêne dans laquelle Victor Hugo plongeait sa plume quand ce n'était pas le pinceau, Toute la lyre oblige, la fabrication DE L'OURSIN : JOURNAL est désormais terminée et l'ouvrage de Jean DAIVE est prêt à toute la lire.
DE L'OURSIN, JOURNAL est la réplique d'un carnet d'aquarelles rempli par Jean Daive à Golfe-Juan, un carnet de révision, de re-vision de l'Histoire de l'art au XXe siècle en quatre mots : FUNERAL, GUINÉE, GHANA, GNAOUA..
Il y a les peintres que Jean Daive a connus, aimés, dont il fut l’ami, a interviewés pour la radio, regardées, regardées, regardées encore, des œuvres aux horizons artistiques tourneboulants, au sujet desquelles il s’est exprimé par transitivité avec des mots dans ses poèmes, ses livres et désormais en langue des signes imageants..
Il y a des ressouvenances de Paul Klee, Vassily Kandinsky, Joseph Beuys parmi d’autres, Eugène Delacroix ou Henri Matisse retour du Maroc, les trouvailles archéologiques de Cy Twombly en Italie, ses retrouvailles avec Robert Rauchenberg sur l’île de Captiva, les deux amis que Jean Daive peint se parler en silence, les paupières contractées par le soleil radiolaire de Golfe-Juan..
Une longue Note de l'auteur ajoutée sous la forme d'un encart sous rabat ne résoudra pas l'énigme que ces quatre mots suscitent au-delà d'une parentèle étymologique, sinon de nous faire quelques révélations, des tracés de perspectives bouleversées et bouleversantes..