Actualité
Appels à contributions
De la madeleine au muffin. La mémoire involontaire après Proust

De la madeleine au muffin. La mémoire involontaire après Proust

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Ludovico Monaci)

De la madeleine au muffin. La mémoire involontaire après Proust

Colloque international

Université de Padoue (Italie), 4-5 juin 2025
Publication : Quaderni proustiani 2025

Appel à communication

La “mémoire involontaire”, fondée sur les sensations, est un phénomène mnémonique
universel, dont tout un chacun a pu faire l’expérience. Si les neurosciences permettent
aujourd’hui d’en décrire un peu mieux le mécanisme neurologique (Tadié & Tadié 1999,
Beaudry 2019 et 2020), nombreux sont les auteurs qui en ont raconté des épisodes dans leurs
écrits à travers les siècles, comme en témoignent les vastes fresques brossées par Laurichesse
2012, Perrin 2017 e 2018, Albers & Engel 2019, Laurichesse 2022. Mais Proust fut le premier
auteur à en faire un principe structurant de son roman, comme il apparait dans les ouvrages et
articles publiés sur le thème, en particulier par Henrot Sostero (1989-2019) : dans une optique
systémique héritée du structuralisme et selon une méthode de corpus avant-courrière en
littérature, la description qu’elle en fait et l’interprétation qu’elle en donne reposent sur un
recensement exhaustif des motifs (101) et sur une analyse linguistique et poétique de leur
fonctionnement. Partagée avec la perspective de Perrin 1996, l’anatomie du souvenir
involontaire semble en constituer le trait distinctif dans la fiction, qui permet de s’orienter dans
tous les types de mémoire au travail chez l’homme en général et chez l’écrivain en particulier.
Si Proust a eu bien des prédécesseurs, que son aura est venue éclairer à rebours, il a plus encore
influencé les écrivain.e.s qui l’ont suivi, suscitant des émules ou rencontrant des affinités
électives. C’est donc vers une écriture après-Proust que veut se tourner le présent appel à
communication, dans les littératures francophones et italienne, mais pas seulement.

Argumentaire

Axe 1 : neurosciences et mémoire des sens : un coup de phare sur les avancées des découvertes
scientifiques, et sur les lectures scientifiques de la mémoire involontaire appliquées à Proust
ou à d’autres écrivains.

Axe 2 : poétique de la mémoire : comment les auteurs et autrices d’aujourd’hui mettent-ils en

scène la réminiscence ? En décrivent-ils les mécanismes ? Quelle(s) fonction(s) lui réservent-
ils dans la fiction ?

Axe 3 : thématique : Proust a-t-il fait école quant au jeu de contraste entre les divers types de
mémoire ? À quel(s) thème(s) la mémoire involontaire vient-elle prêter son support et ses
pouvoirs ?
Axe 4 : intermédialité : la représentation de la mémoire involontaire au cinéma, au théâtre et
dans d’autres codes.

Calendrier

31 janvier 2025 : 1) résumé d’environ 1000 signes espaces comprises et bibliographie, 2) biographie
de l’auteur ou de l’autrice (800 signes espaces comprises) à renvoyer à genevieve.henrot@unipd.it.
4 et 5 juin 2025 : Journées d’étude à l’Université de Padoue
30 juin 2025 : article définitif, mis aux normes de la revue*, à renvoyer en version Word à
genevieve.henrot@unipd.it et ludovico.monaci@phd.unipd.it (*https://quaderniproustiani.
padovauniversitypress.it/)
15 septembre 2025 : retour de la révision en double aveugle
15 octobre 2025 : retour des articles dans leur version définitive à genevieve.henrot@unipd.it.
15 novembre 2025 : publication en ligne sur le site des Quaderni proustiani (Padova University
Press)

Bibliographie sélective

Abolgassemi, M. (2009), « Hasard objectif et mémoire involontaire. Solutions d’un même problème », Poétique, 2009/3, 159, 299-310.
Albers, I., Engel, Ph. (2019), « La poétique proustienne de la “mémoire affective” : perspectives historiques et actuelles », Revue d’études proustiennes, 1(9), 93-115.
Aristote (2000), « De la mémoire et de la réminiscence », Petits traités d’histoire naturelle, traduction et présentation par P.-M. Morel, Paris, Flammarion, « GF ».
Beaudry, M. (2019), « Proust était-il un neuroscientifique ? », in F. Boissiéras et R. Jomand-Baudry (dir.), L’énigme de la mémoire. Études pluridisciplinaires, Paris, CNRS Éditions, 75-84.
Beaudry, M. (2020), « Did Proust predict the existence of episodic memory? », Neurobiology of Learning and Memory, vol. 171, 107-191.
Bergognoux, P. 2000, La Puissance du souvenir dans l’écriture, Nantes, Éditions Pleins Feux.
Bidaud, S. (2019), « Lire Marcel Proust à la lumière de Gustave Guillaume : mémoire involontaire, temps opératif et tenseur binaire », L’Information grammaticale, 160, 16-23.
Bizub, E. (2006), Proust et le moi divisé, Genève Droz.
Bohler, D. (éd.) (2007), Le Temps de la mémoire. Le flux, la rupture, l’empreinte, P.U. Bordeaux, « Eidôlon », 72.
Calle, M. (éd.) (2008), Claude Simon. Les chemins de la mémoire, P.U. Grenoble, Éditions Le Griffon d’argile.
Cnockaert, V. (dir.) (2008), Émile Zola, mémoire et sensations, Montréal, éditions XYZ, coll. « Documents ».
Czoniczer, É. (1957), Quelques antécédents de À la recherche du temps perdu, Genève Droz.
Henrot-Sostero, G. (1991), Délits/Délivrance. Thématique de la mémoire proustienne, Padova, Cleup, «Letture e ricerche francesi 4».
Henrot-Sostero, G. (2019), «Proust e Ruiz: la memoria involontaria, dalla pagina allo schermo» Quaderni proustiani 2019, 13, 191-216.
Henrot-Sostero, G. (2018), « La mémoire involontaire dans la Recherche. Pour une fictiogenèse, du micro au macro-récit », Revue d’études proustiennes, 2(8), 211-228.
Henrot-Sostero, G. (2015), « Mnémosyne et le bruissement de la langue. Perspective formelle sur la mémoire involontaire », in K. Kolb et A. Kotin Mortimer, Revue d’études proustiennes, 2(2), 139-152.
Henrot-Sostero, G. (2013), « La réminiscence comme événement. Saillance, agentivité, transformation », in E. Ballardini, R. Pederzoli, S. Reboul-Touré et G. Tréguer-Felten (dir.), Les Facettes de l’événement. Des formes aux signes, Atti del Convegno Internazionale di Firenze, Villa Finaly, 31 marzo-1-2 aprile 2011, MediAzioni, 15, Università di Bologna.
Henrot-Sostero, G. (2005), « Mémoire et voix moyenne ou comment dire l’involontaire », Bulletin d’Informations Proustiennes, 35, 77-92.
Henrot-Sostero, G. (2004), « L’architexture du signe », in B. Brun (éd.) Marcel Proust 4, Proust au
tournant des siècles 1, Paris, Revue des Lettres Modernes, 2004, 273-291.
Henrot-Sostero (2004), « Réminiscence », in A. Bouillaguet et B. Rogers, Dictionnaire de Marcel Proust, Paris, Champion, 2004.
Henrot-Sostero, G. (2004), « Les surprises de la mémoire ou la boîte de Pandore », in R. Coudert et G. Perrier (éd.), Marcel Proust. Surprises de la Recherche, Actes du Colloque de Paris VII Denis Diderot, 27 et 28 mai 2004, Paris, Textuel, 45, 69-86.
Henrot-Sostero, G. (2004), «Le mille e una memoria di Marcel Proust», Memoria. Poetica, retorica e filologia della memoria. Atti del XXX Convegno Interuniversitario di Bressanone (18-21 luglio 2002), a cura di G. Peron, Z. Verlato, F. Zambon, Trento, Università degli Studi di Trento, Trento, “Labirinti”, 253-275.
Henrot-Sostero, G. (2003), «In Search of the Hidden Impression», in É. Johnes-Dezon & I. Wimmers (eds), Approaches to Teaching Proust’s Fiction and Criticism, Modern Language Association Ed.,105-115.
Henrot-Sostero, G. (2002), «Mnémosyne and the Rustle of Language. Proustian Memory Reconsidered», A. Kotin Mortimer & K. Kolb (ed.), Proust in Perspective: Visions and Revisions, Atti del Convegno Proust 2000, Università Urbana-Champaign, Illinois, 13-16 aprile 2000, Urbana, University of Illinois Press, 105-115.
Henrot-Sostero, G. (2000), « Poétique et réminiscence. Charpenter le temps », in B. Brun et Fr. Leriche (éd.), Nouvelles directions de la recherche proustienne, Colloque International de Cerisy-La-Salle, 2-9 juillet 1997, Paris, Minard, « Archives des Lettres Modernes », vol. I, 253-281.
Henrot-Sostero, G. (1999), « À propos d’“impressions”. Petite mise au point », Bulletin Marcel Proust, 49, 137-146.
Henrot-Sostero, G. (1998), « Le Fléau de la balance. Poétique de la réminiscence », Poétique, 113, 189-210.
Henrot-Sostero, G. (1995), « D’un bleu de cinéraire. Note sur un fragment de la Recherche », Bulletin d'Informations Proustiennes, 26, 127-143.
Henrot-Sostero, G. (1989), « Marcel Proust et le signe “champi” », Poétique, 78, 131-150.
Laurichesse, J.-Y. (2012), L’Ombre du souvenir. Littérature et réminiscence (du Moyen Age au XIIe
siècle), Paris, Classiques Garnier.
Laurichesse, J.-Y. 2022, L'Ombre de Proust et de Faulkner dans la littérature de langue française (XXe – XXIe siècles), en collaboration avec Patrick Marot, Littératures, n° 86, Presses Universitaires du Midi.
Léonard, M. 2003, Mémoire et écriture, Actes du colloque de Toulon, Paris, Champion.
Marcel Proust aujourd’hui, « Présence de Proust dans le roman français d’après 1945 », 2008, 6.
Perrin, J.-Fr. (1996), « La scène de la réminiscence avant Proust », Poétique, 102, 183-213.
Perrin, J.-Fr., (1996), « Romantisme et mémoire involontaire », Romantisme, 82, 73-81.
Perrin, J.-Fr. (1996), Le Chant de l’origine, la mémoire et le temps dans Les Confessions de J.-J. Rousseau, Oxford, Svec.
Perrin, J.-Fr. (2017), Poétique romanesque de la mémoire avant Proust, tome I Eros réminiscent (XVII-XVIII siècles), Paris, Classiques Garnier.
Perrin, J.-Fr. (2018), Poétique romanesque de la mémoire, tome II, De Senancour à Proust (XIXe siècle), Paris, Classiques Garnier.
Rabaté, D. 2010, « Après Proust. Stratégies de la mémoire aujourd’hui », in L. Carriedo et M.L. Guerrero (dir.), Marcel Proust. Écritures, réécritures, dynamique de l’échange esthétique, Bruxelles, Bern, Berlin, Peter Lang.
Richard, J.-P. (1974), Littérature et sensation, Paris, Seuil.
Serça, I. (dir.) (2022), Proust et le temps. Un dictionnaire, Paris, Éditions Le Pommier.
Tadié, J.-Y & Tadié, M. (1999), Le sens de la mémoire, Paris, Gallimard.