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Sang pour sang vampires. Étude d’une figure littéraire entre angoisse et fantasme

Sang pour sang vampires. Étude d’une figure littéraire entre angoisse et fantasme

Étymologie :

À la racine du mot « vampire » on trouve, selon Frank Miklosich (19e siècle) dans Etymologie der Slavischen Sprachen, les formes slaves « upior », « uper », « upyr » qui dérivent du turc « uber » (sorcière). Selon Summers et Harenberg (18e siècle) le mot vampire pourrait aussi venir du verbe grec « boire », voir le mot lituanien « wempti » (boire). Les plus vieux documents où apparaissent le mot « vampire » sont en français, anglais et latin, mais en Pologne, Russie et Macédoine apparaît aussi le thème du vampirisme. Le terme refait surface entre 1725-1732 dans des rapports rédigés en français, anglais et allemand, concernant l’épidémie de vampirisme serbe. C’est à ce moment que le mot est popularisé. Les superstitions concernant les vampires se sont ainsi généralement développées en Europe de l’Est.

En Littérature :

Si les premières traces paralittéraires sur les vampires remontent à 1748, année à laquelle Heinrich Augustin von Ossenfelder écrit Der Vampyr, le récit de vampire n’apparaît réellement que dans les années 1810, avec The Vampyre de John Stagg et Le Vampire de John William Polidori. Le thème du vampirisme devient alors un incontournable littéraire auquel s'essaient notamment Théophile Gauthier avec La Morte Amoureuse, Braham Stocker avec Dracula, ou encore Sheridan Le Fanu avec Carmilla.

Anne Rice contribuera à donner une seconde jeunesse au mythe des buveurs de sang avec ses Chroniques des vampires, qui débutent en 1976 avec l'opus Entretien avec un vampire.

Dans Je suis une légende, Richard Matheson met en scène un humain vivant dans un monde peuplé de vampires, tout en prétendant apporter une explication scientifique à l'existence de ces derniers.

Vers la fin des années 1990 et vers le début des années 2000, Charlaine Harris a écrit une saga qui apporta énormément à l'univers Vampirique, La Communauté du Sud. Les vampires ont, dans ce monde, une sexualité épanouie et se nourrissent de sang synthétique. En effet, dans ce monde, tous les humains connaissent leur existence. Plus récemment, dans la saga Twilight initiée en 2005 par Stephenie Meyer, la même année Octavia E. Butler écrit Novice, roman de vampires avec une héroïne noire.

Le cinéma donne également un essor remarquable au mythe avec Louis Feuillade et ses Vampires en dix épisodes (1915), Murnau (Nosferatu le Vampire, 1922), Roman Polanski (Le Bal des Vampires, 1967) et Werner Herzog (Nosferatu, Fantôme de la nuit, 1979) - ces derniers étant issus d’une tradition artistique germanique ou d’Europe centrale. La bande dessinée avec notamment Joann Sfar, entre Petit Vampire et Grand Vampire, pousse le mythe dans ses retranchements sensibles et comiques, mettant l’objet Vampire à la portée des plus jeunes.

Une partie des recherches culturelles de l’université de Limoges, au sein du laboratoire EHIC (Espaces humains et interactions culturelles) se concentrent depuis des années sur la littérature populaire et ses grands archétypes modernes (Fantômas, la figure du détective, les super-héros… notamment grâce aux travaux de Loïc Artiaga, Natacha Levet, Jacques Migozzi, Frédérique Toudoire-Surlapierre). Il était naturel que les étudiant.e.s du Master FABLI (Fabrique de la Littérature) s’emparent du personnage du

Vampire à l’occasion de la sixième édition de leur journée d’étude annuelle, afin de mettre en perspective les nouveaux travaux, découvertes, usages artistiques liés à cette figure.

Ce mythe essentiel de la culture savante et populaire, personnage à la fois bon et méchant (voir la précédente édition de notre journée d’étude consacrée à “L’Autopsie du méchant” : https://www.unilim.fr/flamme/1264), aurait en effet beaucoup à dire sur notre époque contemporaine, en termes de complexité générique et d’ambiguïté sexuelle, de cruauté mentale et de symbolisme social.

Nous explorerons ainsi la figure du vampire comme incarnation des multiples angoisses humaines à travers l’évolution de ses représentations, ses clichés et ses métamorphoses.

Nous invitons les chercheur.e.s, universitaires ou artistes, à intervenir sur ce thème, et de façon non exclusive, en fonction des axes de réflexion suivants : 

Axes de réflexion proposés :

1. Origines du mythe du vampire.

2. Évolution de la figure du vampire (dark romance) ; dimension fantastique et romantique. 

3. Rapport au genre/sexe : le vampire comme figure criminelle masculine, celle du violeur ; évolution des formes de personnages féminins : la frêle victime, la vampiresse, la femme fatale.

4. Genres littéraires et artistiques : Le vampire en littérature et en peinture, au cinéma, dans le jeu vidéo, la comédie musicale. 

5. Psychologie et psychanalyse : les personnes vampiriques ou toxiques (Gérard Lopez, Le Vampirisme au quotidien, 2004). 

Calendrier :

Soumission des propositions : jusqu’au 5 janvier 2025

Réponse du comité : à partir du 10 janvier 2025

Journée d’étude : jeudi 27 février 2025

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Soumission :

Les propositions de communication (1500 signes environ) ainsi qu’une courte notice bibliographique (CV) sont à envoyer jusqu’au 5 janvier 2025 aux deux adresses suivantes : fabli.master2@gmail.com; odile.richard@unilim.fr

La journée d’étude se déroulera en français.

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Comité scientifique :

Loïc ARTIAGA, Flavie FALAIS, Romain GARNIER, Antoinette GIMARET, Cécile KOVACSHAZY, Natacha LEVET, Jacques MIGOZZI, Chloé OUAKED, Odile RICHARD, Bertrand ROUBY.

Master FABLI :

Pôle Recherche : Alex DAGESTAD, Noémi FRESSLE, Grégoire MONTARSOLO, Léa ONFRAY, Eli ROLLET.

Pôle Communication : Bell DANIEL, Nemo GEFFROY, Charlie HOUEL, Zoé VAREILLAUD, Claudina ZAMMIT.

Pôle Logistique : Nahele COTTA, Charlotte DUBOILLE, Thomas MORLON, Raphaël VICH.

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Bibliographie indicative

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· Arata Stephen D., « The Occidental Tourist: “Dracula” and the Anxiety of Reverse Colonization », Victorian Studies 33 (4), 1990, pp. 621-645.

· Avdikos, Evangelos, “Vampire Stories in Greece and the Reinforcement of Socio-Cultural Norms », Folklore 124 (3), 2013, pp. 307-326.

· Backstein Karen, « (Un)safe Sex: Romancing the Vampire », Cinéaste 35 (1), 2009, pp. 38-41.

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