
Colloque international
15 et 16 mai 2025, École Normale Supérieure (ENS), Lyon
Bastien Mouchet (dir.)
Une initiative soutenue par
Université de Lyon – Communauté d’universités et établissements du site académique Lyon-Saint-Étienne
LabEx COMOD – Constitution de la Modernité. Raison, Politique, Religion
UMR IHRIM – Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités
Dans le sillage ou aux côtés des peace and conflict studies qui se développent ces dernières années, l’histoire de l’antimilitarisme attire de plus en plus l’attention. Les décennies qui nous séparent des derniers conflits armés sur le territoire hexagonal et de la suppression du service national offrent du recul pour mieux identifier et comprendre les formes d’hostilité envers l’armée qui se sont diversifiées depuis la fin du dix-neuvième siècle. Tirant les bénéfices de l’historiographie qui le précède, l’ouvrage collectif À bas l’armée ! L’antimilitarisme en France du XIXe siècle à nos jours, publié en 2023 sous la direction d’Éric Fournier et Arnaud-Dominique Houte, déclinait de nombreuses manifestations de l’antimilitarisme tout en rappelant le rôle de personnalités marquantes. Dans une perspective plus restreinte, les deux journées d’étude organisées les 15 et 16 mai prochains à l’École Normale Supérieure de Lyon se focaliseront sur la figure du réfractaire. L’enjeu est d’éclairer le rapport complexe que déserteurs, mutins, insoumis ou objecteurs de conscience entretiennent avec l’écriture, afin de montrer comment les partis pris antimilitaristes s’inscrivent dans des polémiques intellectuelles et génèrent de nouvelles pratiques discursives.
Les réfractaires se distinguent par des faits de contestation de l’autorité de l’armée. L’insoumis ne se rend pas à la destination indiquée sur un ordre de mobilisation qu’il a reçu, le déserteur abandonne son poste, l’objecteur de conscience refuse d’accomplir ses obligations militaires par respect de convictions religieuses, philosophiques ou politiques et s’oppose, par exemple, au port d’un uniforme ou d’une arme. Nombre de ces indisciplinés, dont les trajectoires se découvrent notamment dans les archives des tribunaux militaires ou dans les pages du dictionnaire biographiques du Maitron[1], se risquent à des peines de prison ou se condamnent à l’exil. Certes, les motivations d’un témoin de Jéhovah qui ne se présente pas au service militaire au nom de sa « neutralité chrétienne » sont difficilement comparables à celles d’un groupe de mutins de 1917 qui s’organise pour « marcher sur Paris ». Le choix de passer à l’ennemi, comme ces soldats français qui rejoignirent le FLN en 1956, relève d’une logique dissemblable de celle qui consiste à se mutiler volontairement pour ne plus participer à aucun conflit armé. Il existe néanmoins dans toutes ces trajectoires un commun « refus de la guerre[2] », selon l’expression d’André Loez.
Les revendications écrites de ces refus témoignent de la variété des regards qui ont pu être portés sur les mutations des institutions, du service militaire, de la relation des citoyens à l’autorité ou à la violence, parfois jusqu’à exprimer des positions ouvertement polémiques. Les réfractaires à l’armée et à la guerre ne défendent pas systématiquement des positions favorables à la paix ou à la non-violence. Ils expriment une multitude de représentations de rapports aux conflits, qui peuvent être issues d’une « culture de paix » aussi bien que d’une « culture de guerre ». Ces échanges de points de vue sont tributaires des évolutions des événements géopolitiques et des réformes économiques et sociales, c’est pourquoi il convient de les considérer dans leurs spécificités et de rappeler le contexte dans lequel ils émergent. Ainsi, la période concernée s’étend de la modernisation de la conscription, marquée par les lois de 1872, 1889 et 1905, jusqu’à la suppression du service national en 1997. Cent vingt-cinq années pendant lesquelles se succèdent de nombreuses « affaires » et controverses, autour de Dreyfus, Albert Aernoult, la « loi des Trois ans », Louis Lecoin, les « fusillés pour l’exemple », les mutins de la mer Noire, l’objection de conscience, les maquisards, le Manifeste des 121, le Larzac, etc., et des conflits majeurs : les deux guerres mondiales, les guerres du Rif, de l’Indochine, de l’Algérie, etc. Autant de faits et de situations qui conditionnent les écrits dont il sera question.
Si des travaux plus ou moins récents, aux approches parfois divergentes, s’efforcent bien de replacer ces refus dans leurs contextes politiques et sociaux et dans des espaces géographiques précis[3], aucun ne s’attarde sur la façon dont ils influencent le champ littéraire. En dehors du fait que les réfractaires deviennent des personnages à part entière dans de nombreuses fictions[4], ce qui ne sera pas immédiatement notre objet, il n’est pas rare qu’ils prennent directement la parole avec le désir de justifier leurs décisions. Quelques-uns débutent même une carrière d’écrivain à partir d’une réflexion sur les motifs de leur contestation[5]. Qu’il s’agisse d’autobiographies, de mémoires, de manifestes, de pamphlets, de tracts, etc., les textes qui blâment ou défendent les réfractaires participent au devenir de la littérature d’idées. Cependant, ces productions ne relèvent pas d’une idéologie unifiée, et ce serait une impasse de les envisager uniquement au prisme des revendications qu’elles énoncent. Comme le soutiennent Éric Fournier et Arnaud-Dominique Houte, l’antimilitarisme est surtout « un ensemble de pratiques et de sensibilités[6] ». C’est pourquoi nous invitons les participant.es de ces journées à se pencher sur les quatre axes de réflexion suivants :
I. Itinéraires d'écrivains réfractaires
Il est des écrivains réfractaires célèbres, comme Rimbaud, qui s’engage dans l’armée à Java avant de la quitter, ou Arthur Cravan, qui fuit la guerre en Europe puis disparaît, dont nous ne savons rien, ou presque, des circonstances de leurs échappées. En revanche, il en est d’autres dont on pourra supposer que l’expérience de l’insoumission marque leurs œuvres, à l’instar de Jean Genet, Jacques Prévert, Philippe Sollers, Serge Valletti ou René Frégni, qui ont chacun réussi à éviter le service militaire. Alain-Fournier, plus malheureux, décrit dans sa correspondance sa détestation de la conscription. D’autres changent de fusil d’épaule, pour reprendre une expression consacrée, à l’image de Charles Péguy dont le rapport à l’armée évoluera d’une opposition ouverte à une franche adhésion. En temps de guerre, les formes de désertion sont très variables : Jean-Paul Samson s’exilera définitivement en Suisse, quand Jacques Vaché développera ce que Breton appelle une forme de « désertion à l’intérieur de soi-même[7] ». L’expérience du refus est parfois si forte qu’elle imprègne en profondeur certaines pensées, comme celle de Giono qui sera traversée, après la Grande Guerre, par la notion de désertion. L’auteur de Refus d’obéissance deviendra en outre membre d’honneur d’un comité de soutien à l’objection de conscience avec notamment Breton et Camus, et comme avant eux Barbusse ou Duhamel. En ce qui concerne Camus, il corédigera pendant la guerre d’Algérie, avec les célèbres insoumis et pamphlétaires Louis Lecoin et Alexandre Croix, une « proposition de statut pour les objecteurs de conscience ». De tels témoignages de fraternité avec les hommes qui s’opposent à la guerre sont partagés et relayés par de nombreuses femmes révolutionnaires : Louise Michel dans les pages du Libertaire, la militante anarcho-syndicaliste et directrice du journal Le Réfractaire May Picqueray, les essayistes Marceline Hecquet, Marianne Rauze ou Madeleine Vernet, etc. Comment l’expérience personnelle, intime, voire charnelle, de l’insoumission influence-t-elle cet antimilitarisme de papier ?
II. Fabriquer et diffuser des textes sur la désobéissance militaire
L’immense majorité des réfractaires ne prend pas la parole. Comme ils sont issus pour la plupart des classes populaires, la possibilité de s’exprimer publiquement leur est rarement offerte. Dès la fin du XIXe siècle, les idées antimilitaristes vont pourtant se déployer autour d’organes de presse, principalement anarchistes ou socialistes, souvent satiriques, parfois illustrés, de plus en plus préoccupés par leur sort. Si des journaux comme Le Conscrit sont créés dans l’objectif de réclamer l’« exonération du service militaire », d’autres intègrent le combat des réfractaires dans un ensemble de revendications plus larges, à l’image du Semeur, crée par le déserteur Alphonse Barbé, ou du Cri du peuple, des Temps Nouveaux, de L’anarchie, du Libertaire, auxquels participent des figures de l’anarchisme ou de l’insoumission comme Élisée Reclus, Jean Grave, Henry Fèvre notamment, et plus tard L’Assiette au beurre, Le Canard enchaîné, Le Réfractaire, CQFD, La Vague, La Caserne, L’Union pacifiste, Charlie Hebdo, Alternatives non violentes, Le Monde libertaire, etc. Un éditeur majeur comme François Maspero, cosignataire avec de nombreux intellectuels du Manifeste des 121 titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », édite d’abord des ouvrages qui dénoncent les crimes de guerre, et lance ensuite une revue, L’Alternative, ayant pour objectif de donner la parole aux « dissidents ». Défendre une telle ligne éditoriale, comparable à celle des éditions de Minuit nées pendant l’occupation allemande, revient à défier la censure, à se voir accuser de délit d’opinion, et à risquer l’emprisonnement. Elle est également exemplaire du mouvement de solidarité à l’égard des objecteurs qui se développe après la Seconde Guerre mondiale. Dans plusieurs régions, des CLO (Comités de Lutte des Objecteurs) publient tracts, affiches, manifestes ou brochures dans lesquels les réfractaires peuvent s’exprimer à la première personne. Ces méthodes de sensibilisation s’inscrivent dans une dynamique de circulation des textes brefs qui remonte au début de la Troisième République, quand se propageaient des manifestes comme « Bravo ! L’armée antimilitariste ! », l’« Affiche rouge » de l’AIA (Association Internationale Antimilitariste) destinée aux « Conscrits », le Nouveau manuel du soldat, la patrie, l’armée, la guerre de la Fédération des bourses du travail, ou dans l’entre-deux-guerres la brochure Les Anarchistes et le cas de conscience, ou le tract « Paix immédiate ! ». Quel est le rôle des réfractaires dans cette histoire des conditions matérielles de la propagation des idées antimilitaristes ?
III. Les valeurs du témoignage
Les témoignages des réfractaires charrient des valeurs morales ou politiques qui interrogent les relations du citoyen à l’état et à la communauté, le plus souvent à travers une dialectique du rejet et de l’intégration. Les types de publications eux-mêmes, loin d’être neutres, favorisent la polémique. En effet, l’impact de la dénonciation des conditions de vie des bagnards à Biribi n’est pas le même selon que l’attaque est portée par le condamné Georges Darien dans son récit autobiographique Biribi en 1890, ou par Albert Londres dans son récit d’enquête Dante n’avait rien vu en 1924. D’autres témoignages de prisonniers détenus pour insoumission, désertion ou objection, comme Sous la casaque de Gaston Dubois-Desaulle, Le Cachot de Denis Langlois, Mutinerie à Montluc de Maurice Joyeux, Le disciplinaire dans un camp de rééducation de la légion étrangère en Corse d’Olivier Orban ou L’épreuve. Le Bagne de la Légion d’Henry Allainmat recherchent l’efficacité et tentent, avec plus ou moins de succès, de susciter le débat. Quand cela fonctionne, c’est parfois au prix d’une importante censure, comme ce fut le cas pour nombre de textes pointant du doigt les sévices perpétrés pendant la guerre en Algérie. Les mémoires des engagés déserteurs ou insoumis Noël Favrelière (Le Désert à l’aube), Benoist Rey (Les Égorgeurs), Henry Alleg (La Question) ou Maurice Maschino (Le Refus et L’engagement. Le dossier des réfractaires) forment, a posteriori, un front commun de résistance avec celles du général Jacques Pâris de Bollardière (Bataille d’Alger : bataille de l’homme), ainsi qu’avec les chroniques d’Alban Liechti (Le Refus) et Dimitri Davidenko (Chouf !), le manifeste de Maurienne (Le Déserteur) ou encore les articles et plaidoiries de l’avocat Jean-Jacques de Felice, malgré des intentions et des effets qui pourraient paraître difficilement conciliables. Ces enjeux de classe et de mémoires, mêlés à des revendications politiques, s’ils ne sont pas toujours portés par les premiers concernés peuvent être défendus par d’autres, de Mirbeau qui dénonce les méfaits de la conscription dans sa préface à Un an de caserne, jusqu’à Didier Daeninckx rendant hommage à son aïeul déserteur de la Première Guerre mondiale dans ses nouvelles, en passant par Émilie Carles qui témoigne dans Une soupe aux herbes sauvages de la détermination des jeunes ruraux à éviter le service militaire, à la manière d’autres textes écrits par des femmes, qui cherchent à dénoncer l’impact de la mobilisation des jeunes hommes. Au nom de quoi et pour qui les acteurs témoignent-ils ? Dans quelle mesure les formes d’intervention littéraire dans la sphère publique choisies par les réfractaires ou leurs défenseurs sont-elles déterminées par leurs positions sociales et leurs valeurs personnelles ?
IV. Des enjeux stylistiques
De nombreux textes résistent à une classification générique, si bien qu’il faudrait se pencher sur les façons dont s’énoncent les refus des institutions militaires. S’ils s’imposent avec les accents du pamphlet, de la parodie, du pastiche ou même de la caricature, par exemple dans les brûlots d’Auguste Blanqui (L’Armée esclave et enchaînée, etc.), Charles Péguy (« Service militaire »), Han Ryner (Le Crime d’obéir), Émile Armand (Le Refus du service militaire et sa véritable signification), Manuel Devaldès (La Chair à canon, Les Raisons de mon insoumission, etc.), Alain (Mars ou la guerre jugée), Barthélemy de Ligt (Contre la guerre nouvelle, etc.), Gérard Leretour (Soldat ? Jamais !), Roger Monclin (Les Damnés de la Guerre) Louis Lecoin (De prison en prison, Le cours d’une vie, etc.) ou Bernard Rémy (L’Homme des casernes), il arrive qu’ils soient présentés sur des modes mineurs, peut-être pour éviter la censure, les poursuites pénales, pour s’en distancier ou mieux les comprendre, entre autres motifs. Pour s’en rendre compte, il paraît nécessaire d’étudier les procédés qui visent à convaincre ou à persuader dans des articles et des essais marqués non plus par la thématique de l’antimilitarisme mais par celles du pacifisme ou de la non-violence, ceux de Jaurès ou de Lanza del Vasto par exemple, ou alors, au-delà du corpus militant, dans des études historiques qui prétendent à l’objectivité. En quoi la langue mobilisée par les réfractaires, leurs opposants ou leurs observateurs, développe-t-elle les potentialités du texte argumentatif ?
D’autres axes de réflexions peuvent être envisagés.
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Bibliographie :
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Simonin, Anne, Les Éditions de Minuit, 1942-1955. Le devoir d’insoumission, Paris, IMEC, 2002.
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Calendrier :
Les propositions de communications d’une quinzaine de lignes, accompagnées d’une notice bio-bibliographique, devront être adressées au plus tard le 20 décembre 2024 à :
Bastien Mouchet : bastien.mouchet@ens-lyon.fr
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Comité scientifique :
Sarah Al-Matary, Université Lumière Lyon 2
Laurence Campa, Université Paris Nanterre
Éric Fournier, Université Panthéon-Sorbonne
Arnaud-Dominique Houte, Sorbonne Université
André Loez, Sciences Po Paris
Bastien Mouchet, LabEx COMOD
Odile Roynette, Université de Bourgogne
Emmanuel Saint-Fuscien, EHESS
Rencontres organisées sous la supervision de Sarah Al-Matary.
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[1] Autre exemple : dans le Dictionnaire des militants anarchistes disponible en ligne, 195 articles correspondent à la recherche « réfractaire ».
[2] André Loez, 14-18, les refus de la guerre. Une histoire des mutins, Paris, Gallimard, 2010.
[3] À l’image d’Objecteurs, insoumis, déserteurs. Histoire des réfractaires en France de Michel Auvray, Une guerre sans non ? Insoumission, refus d’obéissance et désertion de soldats pendant la guerre d’Algérie (1954-1962) de Tramor Quémeneur, À vos ordres ? La relation d’autorité dans l’armée française de la Grande Guerre d’Emmanuel Saint-Fuscien, 1914-1919. Ceux qui protestaient de Galit Haddad, Résister à la militarisation. Le Groupe d’action et de résistance à la militarisation, Lyon 1967-1984 de Maurice Balmet et al., entre autres volumes.
[4] Voir notamment la thèse de Christian Charron, L’Antimilitarisme et son expression littéraire à la fin du XIXe siècle en France. (1886-1902), Simon Jeune (dir.), Université Bordeaux III, 1977.
[5] Le tout premier texte publié par Daniel Pennac est un essai intitulé Le Service militaire au service de qui ?, paru en 1973.
[6] Éric Fournier et Arnaud-Dominique Houte (dir.), À bas l’armée ! L’Antimilitarisme en France du XIXe siècle à nos jours, Paris, Éditions de la Sorbonne, « Histoire contemporaine », 2023, p. 10.
[7] André Breton, Anthologie de l’humour noir dans Œuvres complètes, t. II, Marguerite Bonnet, (dir.) avec la collaboration de Philippe Bernier, Étienne-Alain Hubert et José Pierre, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », n° 392, 1992, p. 1128.