André Gide, Les Nourritures terrestres, suivi de Les Nouvelles Nourritures, préface d'Olivier Barbarant
Les Nourritures terrestres, texte majeur du jeune Gide, a été méprisé lors de sa parution en 1897 : « À quel point ce livre heurtait le goût du jour, c'est ce que laisse voir son insuccès total. Aucun critique n'en parla. En dix ans, il s'en vendit tout juste cinq cents exemplaires », écrit l'auteur dans sa préface de 1926.
Le poète et critique littéraire Olivier Barbarant, récipiendaire du Prix Guillaume-Apollinaire, donne aux Éditions des Lumières une préface qui restitue toute la force de cet évangile du désir : « L'ouverture aux paysages, aux êtres comme aux choses, le soulèvement de la joie, l'imprévisible des rencontres, le choc d'être au monde, l'éblouissement des contacts, la splendide nudité des matières, des ciels et des peaux constituent un idéal, pour lequel il s'agit de « s'user d'amour ». »
Il s'agit bien selon lui de poésie : « La langue de Gide, mince, assumant le ras de prose dans des vers un peu ténus, a la beauté des fleurs sauvages, des fruits âpres. Elle a l'acidité un peu grêle des sons du clavecin. »
Cette nouvelle édition est suivie des Nouvelles Nourritures, où Gide se retourne avec sagesse et lucidité sur sa propre jeunesse.