RÉSONANCES
(Revue internationale des lettres et sciences sociales de l'ACEL)
Appel à contribution pour le numéro 3
LE GENRE EN QUESTION (S)
Sous la coordination de Solange MEDJO ELIMBI et Salomé Chantal NTSAMA ESSENGUÉ
Concept culturel et sociologique, le genre renvoie aux processus et aux rapports sociaux qui divisent, polarisent et organisent l’humanité en différentes catégories. Né des mouvements féministes aux États-Unis dans les années 1970, sa première acception s’appuie sur le principe de l’inclusion pour rendre compte des clivages et des relations inégalitaires entre hommes et femmes. Dans les années 1980, une deuxième approche prend corps : celle de « Genre et Développement » (GAD). Menée par Moser (1993), puis par Razavi et Miller (1995), elle met l’accent sur les relations entre hommes et femmes comme objets, les inégalités sociales comme problème, le développement durable et équitable comme objectif et le pouvoir des groupes désavantagés, en se concentrant sur les besoins stratégiques liés au genre.
En tant que construction interactive, culturelle et transversale, le genre est souvent perçu comme le sexe social qui a pour support le sexe biologique. Ses caractéristiques héréditaires et génétiques organisent les êtres humains en deux catégories : mâle et femelle. Fort de cela, il est légitime de s’insurger, depuis Virginia Wolf (1929), Simone de Beauvoir (1949) et les adeptes des mouvements féministes, sur le fait de considérer le genre masculin comme générique, dominant. Dans cette logique, la littérature féministe, ferment de l’émancipation et de la résistance, continue de s’investir dans la lutte pour l'égalité des genres et pour la transformation des structures sociales. Elle dénonce et combat les diverses formes de violence sexuelle et de genre, tout en promouvant des visions positives et égalitaires de la sexualité. Dans cette perspective, les questions y relatives demeurent et continuent de se renouveler. Elles s’ouvrent à de nombreux champs disciplinaires (sociologie, anthropologie, linguistique, sciences politiques, sciences de la communication, histoire, etc.), et s’actualisent au regard des préoccupations contemporaines.
L’une de ces questions, explorée dans Études Littéraires (2024), vise à redéfinir la littérature, et plus spécifiquement le roman, comme un instrument de mise en discours du sexe et du genre, en examinant les tabous qui les entourent. La littérature s’y envisagerait comme un « jeu » (Ducrot) de sur-signification /silenciation du sujet genré. Cette réflexion s’intéresse à la manière dont le genre se construit entre les lignes, s’imposant comme un principe de différenciation qui structure les rôles sexués dans des rapports de pouvoir (Zanone). Elle interroge également les représentations du corps et la construction des rôles et des identités sexués, en considérant leur impact sur les structures sociales, économiques et culturelles.
Le contexte postmoderne, marqué par de nouvelles formes de militantisme, favorise cette fragmentation. Les débats récents sur l’affirmation d’identités personnelles en dehors des normes traditionnelles de genre ainsi que la reconnaissance des diverses identités de genre exigent une attention particulière. Ils mettent en lumière des questions sur l’acceptation de soi et la construction d’une identité authentique. Comment cerner l’identité véritable d’un individu, si la sexualité se manifeste à travers des actions récurrentes ou des attitudes sociales codifiées (dans le texte) ? Quels modèles de genre définissent les individus et comment ceux-ci sont-ils analysés en termes de normes et d’imaginaires ?
Sur le plan linguistique, la féminisation remet en question le machisme inhérent à la langue et contribuant à l’invisibilisation des femmes. Le langage, en entretenant et en structurant des stéréotypes sexistes à travers « la règle de proximité », influence et manipule profondément notre conception du monde. Une attitude discriminatoire que soulignait déjà Hubertine Auclert (1898), martelant que l’émancipation par le langage ne devrait pas être négligée : la féminisation de la langue, étant donné son évolution synchronique et diachronique, est donc urgente pour rectifier les usages et promouvoir l’égalité des deux sexes.
La question a été examinée dans le numéro 34 d’ANADDISS (2022) : Féminisation linguistique ou usage féminin de la langue française dans les discours et les médias. Les variantes féminines marquées et les représentations de la féminisation y ont été particulièrement scrutées. De plus, l’usage croissant des formes féminines, là où les règles grammaticales classiques préconisent le masculin, en appelle à une réflexion sur leur normalisation, dans une perspective d’aménagement linguistique. Des questions subsistent : quelles sont les dynamiques linguistiques et discursives liées à la féminisation et à l’égalité des genres ? Comment les pratiques langagières évoluent-elles pour refléter et promouvoir l’égalité des sexes, la diversité des identités de genre, l’hybridation des corps et/ou l’écriture, le style bigenre ou transgenre ? Quels sont les impacts culturels, linguistiques et sociaux de ces métamorphoses linguistiques ?
Les études proposées dans le cadre de cette thématique pourraient s’intéresser à la construction des identités sexuées dans les arts, la littérature, les civilisations, etc., tout en s’ouvrant aux forces sociales, aux œuvres, aux théories… qui prônent le croisement des disciplines pour dépasser les clivages traditionnels. Les contributrices et les contributeurs de cet appel sont invité(e)s à développer leurs analyses et leurs réflexions sur les axes indicatifs suivants, sans prétention à l’exhaustivité :
Axe 1 : Le genre : formes, représentations et perspectives
- Genre et postmodernité ;
- Relations, disparité, équivalence entre le masculin et le féminin ;
- Perceptions institutionnelles du genre et des discriminations ;
- Sexe, travail et rapports sociaux ;
- Style bigenre ;
- Désexisation et parité linguistique ;
- Subversion des modèles.
Axe 2 : Le féminisme : pratiques littéraires et identités féministes
- Féminisme et intersectionnalité ;
- Féminisme, femmes et littérature ;
- Féminisme, sexualité et violence de genre ;
- Imaginaire (du) féminin et espace littéraire ;
- Représentation des corps féminin et masculin.
Axe 3 : La féminisation : dynamiques linguistiques et transformations sociétales
- Féminisation : structures sociales, économiques et culturelles ;
- Féminisation de la langue et des pratiques discursives ;
- Écriture inclusive ;
- Créativité lexicale, masculin générique et féminisation syntaxique ;
- Féminisation et modernité ;
- Hybridation des corps et de l’écriture.
Axe 4 : Le genre et les médias
- Le genre dans et à travers les médias ;
- Présence féminine dans les médias ;
- Impact des représentations du genre dans les médias.
Axe 5 : Le genre et l’éducation
- Accès à l’éducation ;
- Promotion de l’égalité et de l’équité ;
- Impact de l’éducation sur les représentations du genre.
Axe 6 : Le genre et le pouvoir
- Le sexe de l’État ;
- Dynamiques de pouvoir entre genres ;
- Figures féminines du pouvoir ;
- Normes, anomie et hétéronomie ;
- Construction d’une citoyenneté intégrée.
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Les propositions d’articles, rédigées suivant les normes de rédaction ci-après, doivent parvenir au plus tard le 31 janvier 2025, à l’adresse unique atelier.critique@falsh-uy1.cm.
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Normes
Police standard (Times New Roman), taille 12.
Proscrire toute autre mise en forme de styles et de paragraphes ; en particulier :
- Ne pas utiliser la touche majuscule (sauf à l’initiale d’une phrase ou d’un mot).
- Ne pas écrire de mot entier en majuscules.
- Utiliser des majuscules accentuées (ex. : É, À, etc.).
- Ne pas employer de tabulations (sauf tableaux éventuels).
- Utiliser des espaces insécables devant tous les signes doubles de ponctuation ( : / ; / ! / ?).
- Utiliser le tiret demi-cadratin (–).
- Réserver les italiques aux titres d’ouvrages et aux mots étrangers, sauf si ceux-ci sont francisés ; dans ce cas, ne pas les présenter en italiques mais les accorder normalement. Le privilège est toujours accordé à la graphie la plus française lorsque le choix est possible.
- Toujours utiliser les guillemets français, ouvrants ou fermants. S’il y a des guillemets dans une citation entre guillemets, utiliser les guillemets anglais (ex. : « son “dynamisme” était intéressé »).
- Toute coupure de citation s’indique au moyen des crochets : […].
- Après les deux-points, si la citation commence au début d’une phrase, on maintient la majuscule de la première lettre ; si la citation est tronquée en début de phrase, on l’indique par la minuscule à la première lettre. Ex. : Dans Confidences, Max Lobe écrit : « À cette époque, les femmes se trouvaient toujours l’après-midi […] ». – Dans Confidences, Max Lobe écrit : « les femmes se trouvaient toujours l’après-midi […] ». – Dans Confidences, Max Lobe écrit que « les femmes se trouvaient toujours l’après-midi […] ».
- Lorsqu’un mot ou des mots figurent en caractères italiques dans une citation, toujours préciser qui souligne après le numéro de la page. Ex. : (p. 37 ; nous soulignons) – (p. 37 ; l’auteur souligne).
- Toutes les citations dans une langue autre que le français doivent être traduites dans le texte ou en note.
- La mise en pages des articles
- Le titre : la première lettre commence par une majuscule.
- Le(s) prénom(s) et nom(s) de ou des auteurs, ainsi que son ou leurs attachement(s) institutionnel(s), est/sont placé(s)sous le titre de l’article.
- La police recommandée est Times New Roman format word.
- La taille de texte est 12, interligne simple.
- Les marges du texte sont les suivantes : H : 2,5cm, B : 2,5cm, G : 2,5cm et D : 2,5cm.
- Le nombre de pages : le texte ne devrait pas excéder 15 pages.
- Les titres sont numérotés en chiffres arabes selon les niveaux et les tailles suivants :
ü 1 (en gras) : taille 12
ü 1.1. (en gras) : taille 11
ü 1.1.2. (en gras) : taille 10
- L’introduction et la conclusion (en gras, taille 12) ne sont pas numérotées.
- Citations et les notes de bas de pages
Les citations sont présentées sous deux formes selon le cas :
ü citation courte (3 lignes et moins) : elle est incorporée dans le texte et entre guillemets, suivie ou précédée des références bibliographiques des références. Ex1 « citation » (Blanchet, 2000 : 10), Ex2 Blanchet (2005 : 10-12) « citation ».
ü une citation excédant 40 mots (plus de 3 lignes) : elle est mise en retrait, sans guillemets et centrée, sans italiques. La taille à appliquer est 10, interligne simple.
ü les auteurs peuvent utiliser les notes de bas de pages pour faire des précisions utiles
NB : L’usage de Op. cit., Idem, etc. est proscrit.
- Bibliographie
- Ne faire figurer que les textes cités dans l’article sous la rubrique Ouvrages cités (en gras, taille 12) ;
- Bien vouloir regarder et appliquer les formes.
- Document imprimé
- Nom, prénom (Année). Titre : Sous-titre. Lieu d’édition : éditeur.
Ex. Ntsobe, André-Marie (1993). Bug-Jargal de Victor Hugo. Paris : ABC.
- Ouvrage électronique
- Bernaud, Jean-Luc, & Lemoine, Claude (éds.). (2012). Traité de psychologie du travail (3e édition). Paris : Dunod. En ligne sur le réseau UCO http://srvext.uco.fr:2069/bibliotheque/uco/fiche_livre.asp?idprod=186277, consulté le 28 août 2024.
- Article de périodique électronique
- Feuvrier, Marie-Pierre (2014). « Bonheur et travail, oxymore ou piste de management stratégique de l’entreprise ? ». In Management & Avenir, 68, 164-182.
- Article dans une encyclopédie en ligne
- Comte-Sponville, André (s. d.). « Bonheur ». In Encyclopædia Universalis. En ligne sur le réseau UCO http://srvext.uco.fr:2062/encyclopedie/bonheur/, consulté le 28 octobre 2014.
- Travaux universitaires en ligne
- Mutabazi, Eric (2010). Histoire savante, histoire enseignée dans une nation multiethnique et conflictuelle. Le cas du Rwanda. (Thèse de doctorat en sciences de l'éducation non publiée. Université de Nantes, Nantes). En ligne sur le réseau UCO http://www.etud.uco.fr/portaildoc/memoires-des-etudiants, consulté le 17 juillet 2024.
- Texte règlementaire en ligne
- Arrêté du 9 septembre 1997 relatif aux décharges existantes et aux nouvelles installations de stockage de déchets ménagers et assimilés. (1997). Journal officiel, 2 octobre, p.14292. En ligne sur Légifrance http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000568897&categorieLien=id, consulté le 18 juillet 2024.
- Page web
- Fédération des cégeps (2015). Stabilité du nombre d’étudiants au Cégep [Communiqué du vendredi 28 août 2015]. En ligne sur le site de la Fédération des cégeps http://www.fedecegeps.qc.ca/salle-de-presse/communiques/2015/08/stabilite-du-nombre-detudiants-au-cegep-2/, consulté le 15 juillet 2024.