Ce recueil inédit s’appuie sur la vaste enquête qu’Alphone Dupront conduisit dans les années 1960 et 1970 sur les pèlerinages. Il dévoile les résistances et les transformations des pratiques pèlerines dans une France catholique en évolution, marquée par le concile Vatican II et Mai 1968.
À partir de 1964, le célèbre historien commença à diriger une enquête sur les pèlerinages français contemporains. Après une vingtaine d’années de recherche, menée dans de très nombreux sanctuaires, avec de tout aussi nombreux collaborateurs, cette étude est demeuré à l’état d’une immense archive. Bien que sa valeur historique soit exceptionnelle, celle-ci est restée difficile d’accès. Dupront, lui-même, finira par considérer le dossier comme «toujours ouvert». Néanmoins, la numérisation d’une partie notable de ce fonds a désormais changé la donne.
Ce livre veut être une introduction à ce voyage dans «la France d’après Vatican II» que réalisa le chercheur. En réunissant des articles publiés dans diverses revues et une partie des archives numérisées, Dès pèlerinages redonne vie à ce travail inégalé et pourtant inconnu du public. Ainsi, l’œuvre du grand historien du mythe de la croisade s’enrichit avec la publication de cette enquête en train de se construire, sur la place des pèlerinages dans la société française moderne.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Des pèlerinages et de tout autres choses", par Maïté Bouyssy (le 19 août 2024).
Voici un ovni, texte et entreprise, écriture et réflexions à jamais singuliers, qui appartiennent à un auteur, Alphonse Dupront (1905-1990), universitaire insolite même au sein de l’université mandarinale antérieure à 1968. Ces écrits sont liés à la mise en place d’entreprises collectives dont le gigantisme n’effrayait pas. De l’examen de pèlerinages vestiges au lendemain de Vatican II à l’introduction de la sémantique historique alors innovante pour traiter les cahiers de doléances de 1789, tout ce qui agrège des mots et des maux, les espoirs et les pulsions d’avenir, tout ce qui faisait foi dans l’intermittence des choses fut la préoccupation d’un « maître » auprès de qui nombre d’historiens devenus majeurs firent leurs apprentissages premiers.