Édition de Gérard Gengembre et Jean Goldzink (1991), mise à jour pour la bibiographie (juin 2024)
1800. La Révolution a retourné toute sa violence contre la philosophie et la littérature qui l’ont préparée. La pensée et le goût sont menacés. L’homme de lettres a perdu son statut. Mais la fille de Necker n’entend pas céder à la tentation du désenchantement : elle croit à la perfectibilité des ouvrages de l’esprit et au triomphe du goût ; elle sait quelle est la tâche dévolue à ce siècle neuf : explorer le champ de la sensibilité et de la psychologie, réconcilier vérité et langage des sentiments et œuvrer ainsi pour le progrès de la société.
L’ouvrage qu’elle fait alors paraître ne se réduit pas, comme on a pu le croire, à un manifeste romantique ou à une nouvelle définition de la littérature : histoire de la pensée dans ses œuvres en même temps que plaidoyer pour les intellectuels, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales est un texte philosophique majeur.