Appel à contribution pour Albineana 37 (2025),
dirigé par Mathilde Bernard, Nadine Kuperty-Tsur et Alicia Viaud
Le rapport d’Agrippa d’Aubigné aux femmes n’est pas simple ; l’enfant aegre partus ne doit sa vie qu’à la mort de l’une d’entre elles, ce qui peut expliquer une tendance à la mise à distance. De nombreuses femmes sont ainsi présentées comme des incarnations d’une altérité radicale : la mère, cette figure qui, pour absente qu’elle soit, hante l’entièreté de l’œuvre, sous des dehors la plupart du temps peu rassurants, mais néanmoins ambivalents[1] ; l’amante, qui revêt des habits pétrarquistes aux chatoiements inquiétants et qui, jeunesse éclatante a son double dans les vieilles repoussantes du Printemps[2] ; les femmes « détestées », qui sont présentées comme des symboles de débauche[3] ; les reines qui deviennent sorcières sous sa plume[4] ; les parangons bibliques de l’impiété – Jézabel[5] et autres Athalie – ; ou les femmes mythiques venues du monde gréco‑romain pour faire du poète une proie, Diane la chasseresse[6], qui bien sûr se cache dans la belle Salviati, autre menace de mort.
À côté de ces femmes si diverses en possibilité d’anéantissement du corps et de l’âme de l’écrivain – car ces figures sont avant tout littéraires –, Agrippa d’Aubigné offre aux lecteurs de nombreux exemples de femmes admirables, qui dans leur grandeur n’en sont pas moins pour la plupart également mises à distance. Au rang de ces femmes viennent en premier lieu les martyres : les sœurs Foucaude – des enfants –, Jane Grey, jeune, reine, vertueuse et pieuse[7]… Puis les reines protestantes qui ont su gouverner en homme, éloge équivoque s’il en est : Elizabeth, Jeanne d’Albret[8], figurant de nouvelles Deborah.
Enfin viennent d’autres femmes, plus accessibles sans doute, celles qui se sacrifient pour leur parti, comme Catherine de Bourbon[9], nouvelle Esther, des femmes poètes et salonnières comme les dames des Roches[10] ou, plus proches encore du peuple, ces figures de la dévotion, jeune fille allaitant le vieillard et à l’inverse femme âgée (aux mamelles taries) allaitant un nourrisson. Quelques‑unes enfin, bien réelles celles‑là, tissées à la vie d’Agrippa d’Aubigné et présentes en ses écrits : ses femmes, ses filles.
Comment dès lors concilier ce mélange d’attirance et de répulsion dont le Printemps se fait l’écho, d’admiration pour des femmes qui sont le lieu et la preuve de la grâce suprême de Dieu, n’agissant jamais tant que lorsqu’elle élève la faiblesse, et de mépris horrifié pour la putain et la sorcière, de connivence[11] et de hiérarchisation des rapports[12] ? Comment comprendre que la femme soit le plus souvent tenue à distance respectable : faut‑il en chercher les raisons dans les structures patriarcales d’une société qui n’assigne pas aux femmes un rôle de même importance qu’aux hommes, dans la vie d’un enfant à qui a manqué une présence féminine, d’un amant éconduit, d’un veuf éploré, d’un sujet méfiant d’une souveraine aux finesses italiennes ? Quel est le sens de la parole ou du silence des femmes dans l’œuvre d’Agrippa d’Aubigné ? Comment les voix féminines et les voix de l’énonciateur se mêlent‑elles et dans quelle optique[13] ? Quelle possibilité les femmes protestantes ont‑elles de se faire entendre[14] ? Peut‑on, avec Catharina Randall Coats[15], penser un « parler mystique » de la femme albinéenne, qui l’élèverait à un statut équivalent à celui de l’énonciateur de la fin des Tragiques, « extatique », « au giron de son Dieu » ?
Les articles s’intéresseront aux différents aspects de la présence des femmes dans la vie et dans l’œuvre d’Agrippa d’Aubigné. Ils pourront adopter un angle biographique, interrogeant le rôle des amants, des épouses et des filles dans l’existence de l’écrivain, et croiser cette approche avec une analyse des représentations des figures féminines dans l’œuvre. On pourra également axer sa réflexion sur la dimension symbolique et mythique de la représentation des femmes admirées ou honnies, sur la trace, l’inflexion féminine de l’écriture ; considérer la question politique, la résistance, le zèle des femmes ; voir comment en elles réside paradoxalement la plus grande fiance d’Agrippa (les plus zélés sont pour beaucoup des femmes) et son plus grand effroi (les plus machiavéliques sont sans doute des femmes). Les articles se demanderont comment concilier les rapports de l’homme avec les personnes et les rapports de l’écrivain avec les êtres de papier, afin de rendre compte d’une vision des femmes plus riche que les passages canoniques offrant à les voir victimes ou démons nous laissent augurer. Le volume s’ouvrira à des articles présentant la place particulière de la femme protestante à cette époque, ainsi qu’à des réflexions plus larges sur la représentation des femmes à la Renaissance.
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Les propositions de contribution, de quelques lignes, sont à rendre avant le 31 mai 2024 aux adresses suivantes :
bernardm@parisnanterre.fr, alicia.viaud@umontreal.ca, kuperty@tauex.tau.ac.il.
Après acceptation de la proposition de contribution, les articles d’environ 30 000 signes, en français ou en anglais, seront à rendre pour le 1er mars 2025.
(Illustr. : The Streatham Portrait of Lady Jane Grey, v. 1590, huile sur bois, 85,6 x 60,3 cm, National Portrait Gallery, Londres, NPG 6804. Source : Wikimedia)
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Bibliographie
Perspectives générales sur l’histoire des femmes et leurs représentations
Broomhall Susan, Winn Colette H. (dir.), Les Femmes et l’histoire familiale (xvie‑xviie siècle). Renée Burlamacchi, Descrittione della Vita del Sig Michele Burlamachi (1623), Jeanne du Laurens, Genealoie de Messieurs du Laurens (1631), Paris, Classiques Garnier, 2022.
Chaudet Élodie, « Où sont les femmes dans les mémoires militaires du xvie siècle ? » Nicolas Handfield, Julie Le Gac, Chloé Poitras‑Raymond (dir.), Femmes en guerre, de l’époque médiévale à nos jours, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2022, p. 41-70.
Duby Georges, Perrot Michelle (dir.), Histoire des Femmes en Occident, Paris, Tempus, 2002.
Farge Arlette, Zemon Davis Nathalie (dir.), Histoire des femmes en Occident, XVIe-XVIIIe siècles, Paris, Plon, 1991.
Finley-Croswhite Annette, « Engendering the Wars of Religion: Female Agency during the Catholic League in Dijon », French Historical Studies, vol. 20, 2, 1997, p. 127-154.
Lazard Madeleine, Images littéraires de la femme à la Renaissance, Paris, Presses universitaires de France, 1985.
Mentzer Raymond A., « La place et le rôle des femmes dans les Églises réformées », Archives de sciences sociales des religions [en ligne], 113, 2001, p. 119‑132 : http://journals.openedition.org/assr/20192
Roelker Nancy L., « Les femmes de la noblesse huguenote au XVIe siècle », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, Actes du colloque L’Amiral de Coligny et son temps, 1974, p. 227-250 : https://www.jstor.org/stable/24297204
Viennot Éliane, « Les femmes dans les "troubles" du XVIe siècle », Clio. Histoire, femmes et sociétés [en ligne], 5, 1997 : https://doi.org/10.4000/clio.409
Zemon Davis Natalie, « Women’s history in transition: the european case », Feminist studies, vol. 3, 3-4, 1976, p. 85-103.
—, « Gender and genre: women as historical writers, 1400-4820 », dans Patricia H. Labalme (dir.), Beyond their sex: learned women of the european past, New York, New-York University Press, 1980, p. 153-182.
Perspectives biographiques
Fragonard Marie-Madeleine, « Le testament d’Agrippa d’Aubigné », Albineana, 32, 2020, p. 221-237 : https://doi.org/10.3406/albin.2020.1730
Schrenck Gilbert, notices en ligne sur les femmes d’Agrippa d’Aubigné dans le Grand Dictionnaire des Femmes de l’Ancien Régime (www.siefar.org), 2005 : Aubigné (Michèle), Burlamacchi (Renée), L’Estang (Catherine de), Lezay (Suzanne de), Limur (Anne de), Salviati (Diane).
Lectures croisées au sein de l’œuvre d’Agrippa d’Aubigné
Closson Marianne, « Le trompeur trompé : la représentation du diable dans l’œuvre d’Agrippa d’Aubigné », Albineana, 21, 2009, p. 97-113 : https://doi.org/10.3406/albin.2009.1125
Crouzet Denis, « Catherine de Médicis Tested by the Virtue of Charity (1533-1559). Discourse and Metadiscourse », dans Susan Broomhall (dir.), Women and Power at the French Court, 1483-1563, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2018.
Junod Samuel, « Voix féminines dans l’œuvre d’Aubigné », Women in French Studies, 11, 2003, p. 25-37 : https://doi.org/10.1353/wfs.2003.0006
Mathieu-Castellani Gisèle, Agrippa d’Aubigné. Le corps de Jézabel, Paris, Presses universitaires de France, 1991.
Perry Kathleen A., « Motherhood and Martyrdom in the Poetry of Théodore Agrippa d’Aubigné », Neophilologus, 76, 2, 1992, p. 198-211 : https://doi.org/10.1007/BF00210169
Randall Catharine, « La femme : un prétexte silencieux dans l’œuvre d’Agrippa d’Aubigné », Albineana, 7, 1996, p. 63-76. https://doi.org/10.3406/albin.1996.1362
—, « Shouting Down Abraham: How Sixteenth Century Huguenot Women Found Their Voice », Renaissance Quarterly, vol. 50, 2, 1997, p. 411-42, https://doi.org/10.2307/3039185
Surget Éric, « Les épiphanies structurantes de la mère, du démon et de l’homme de Dieu dans la mise en mémoire de la jeunesse du poète Agrippa d’Aubigné et leur topique poitevine », Tirages, 15, 2003, p. 21-33.
Femmes admirables
Graves-Monroe Amy, « L’amitié féminine et Agrippa d’Aubigné », Albineana, 25, 2013, p. 45-60 : https://doi.org/10.3406/albin.2013.1495
Huchard Cécile, « Jeanne d’Albret, Élisabeth d’Angleterre, reines, et héroïnes protestantes ? », dans Gilbert Schrenck, Anne-Elisabeth Spica, Pascale Thouvenin (dir.), Héroïsme féminin et femmes illustres (XVIe-XVIIe siècles). Une représentation sans fiction, Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 91-105.
Lazard Madeleine, « Deux féministes poitevines au XVIe siècle : Les dames des Roches », Albineana, 3, 1990, p. 143-153. https://doi.org/10.3406/albin.1990.1290
—, « Femmes combattantes dans l’Histoire universelle d’Agrippa d’Aubigné », Albineana, 19, 2007, p. 143-151 : https://doi.org/10.3406/albin.2007.1097
Moins Catherine, « Le lit conjugal comme temple. Une représentation militante du mariage réformé », dans Richard Crescenzo, Marie Roig Miranda et Véronique Zaercher (dir.), Le mariage dans L’Europe des XVIe et XVIIe siècles : réalités et représentations, Nancy, Université de Nancy II, 2003, p. 43-56.
Les Tragiques
Bernard Mathilde, « "Ton sang retournera où tu as pris le laict". La figure de la mère cannibale, du siège de Jérusalem au siège de Paris (Flavius Josèphe, Jean de Léry, Simon Goulart, Agrippa d’Aubigné) », dans Sandrine Dubel et Alain Montandon (dir.), Mythes sacrificiels et ragoûts d’enfants, Clermont-Ferrand, Presses de l’université Blaise Pascal, 2012, p. 423-437
Fanlo Jean-Raymond, Tracés, ruptures. La composition instable des Tragiques, Paris, Champion, 1990, chap. I, 3.2, « Les figures ambivalentes de la mère », p. 83-87 ; sur Catherine de Médicis, p. 113-116 ; chap. VI, 2.3, « Douceur féminine », p. 406-411.
—, « Catherine de Médicis, monstre femelle. Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques, livre I », dans Régis Bertrand et Anne Carol (dir.), Le « monstre » humain : Imaginaire et société [en ligne], Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2005 : https://doi.org/10.4000/books.pup.6835
Fragonard Marie-Madeleine, La pensée religieuse d’Agrippa d’Aubigné et son expression, Paris, Champion, 2004 [1986], chap. V, III.3, « La substitution de la femme à Dieu », p. 364-371 ; chap. VI, II.4, « La sorcière mythique », p. 396-400.
—, « L’éloge d’Elisabeth », dans François Charpentier (dir.), Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné. Actes de la journée d’étude Agrippa d’Aubigné, 9 nov. 1990, Cahiers Textuel, 9, 1991, p. 39-52.
Fragonard Marie-Madeleine, Lestrigant Frank, Schrenck Gilbert, La justice des princes. Commentaires des Tragiques (livres II et III), Mont-de-Marsan, Éd. InterUniversitaires, 1990, « La généalogie du mal : la mère et ses trois fils » (II, 755-930), p. 63-113.
Gimaret Antoinette, « "Ses gants et son livret pour faire testament". Le récit de la mort de Jane Grey dans l’Histoire des Martyrs de Jean Crespin et les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné », dans Line Cottegnies, Anne-Marie Miller-Blaise et Christine Sukic (dir.), Objets et anatomie du corps héroïque dans l’Europe de la première modernité, Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 25-45.
Long Kathleen A., « L’épopée au féminin : Les Tragiques de Théodore-Agrippa d’Aubigné », Albineana, 20, 2018, p. 141-155 : https://doi.org/10.3406/albin.2018.1602
Moins Catherine, « Le héros dans Les Tragiques : dénégation et résurgence, Jane Grey et César », dans Jeanne Dionne (dir.), Le paradoxe du héros, ou d’Homère à Malraux, Nancy, ADRA, 1999, p. 173-179.
Montfort Catherine, « Les images féminines dans Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné », Albineana, 8, 1997, p. 97-109 : https://doi.org/10.3406/albin.1997.1377
Nelson Sarah, « "The poet’s war on mothers": iconoclasm in Agrippa d’Aubigné’s Tragiques », Cincinnati Romance Review, 20, 2011, p. 91-103.
Prat Marie-Hélène, Les mots du corps. Un imaginaire lexical dans Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Genève, Droz, 1996, chap. V, 4.2., « Les limites du corps. Entre le corps et le vêtement : corps masculin, corps féminin », p. 153-155.
Schrambach Bendi Benson, « The Female Martyrs of Agrippa d’Aubigné’s Les Feux », The French Review, 93, 1, 2019, p. 125-140.
Le Printemps
Fanlo Jean-Raymond, Legrand Marie-Dominique (dir.), Le mythe de Diane en France au XVIe siècle, Albineana, 14, 2002.
Ferrer Véronique, L’amoureuse rage. Agrippa d’Aubigné poète profane, Genève, Droz, 2022, chap. IV, « Diane ? Figures de femme ».
Gusai Grace, « La figure de la femme-pierre dans Le Printemps d’Agrippa d’Aubigné », Albineana, 7, 1996, p. 77-86 : https://doi.org/10.3406/albin.1996.1363
Legrand Marie-Dominique, « Note sur les démons dans Le Printemps d’Agrippa d’Aubigné », Albineana, 21, 2009, p. 75-96 : https://doi.org/10.3406/albin.2009.1124
Murphy Stephen, « Diane et la Disperata », Albineana, 14, 2002, p. 119-129 : https://doi.org/10.3406/albin.2002.932
Nakam Géralde, « Métamorphoses d’un mythe amoureux, métamorphoses de l’amour : "Diane", de la Délie de Scève au Printemps d’Aubigné », dans id., Chemins de la Renaissance, Paris, Champion, 2005, p. 149-162.
Silver Susan K., « Demonic Possession and Poetic Exorcism in Early Modern France », Neophilologus, 89, 1, 2005, p. 23-39 : https://doi.org/10.1007/s11061-004-5654-z
Marguerite de Valois
Fanlo Jean-Raymond, « Fausses attributions. Le Divorce satyrique » [en ligne], sur le site de l’Association des Amis d’Agrippa d’Aubigné, http://www.agrippadaubigne.org/fausses_attributions_divorce.html (consulté le 9 février 2024).
Rouget François, « Agrippa d’Aubigné et le cercle des poètes dans l’entourage de Marguerite de Valois d’après son album de vers manuscrit », Albineana, 22, 2010, p. 405-420 : https://doi.org/10.3406/albin.2010.1158
—, « Agrippa d’Aubigné, poète à la cour de Nérac d’après L’album de vers de Marguerite de Valois », Albineana, 24, 2012, p. 291-305 : https://doi.org/10.3406/albin.2012.1239
Viennot Éliane, « Agrippa d’Aubigné, Marguerite de Valois et le Divorce satyrique », Albineana, 7, 1996, p. 87-111 : https://doi.org/10.3406/albin.1996.1364
Catherine de Bar et la « Lettre à Madame »
Ertlé-Perrier Barbara, « La Lettre à Madame d’Agrippa d’Aubigné : de la lettre personnelle au traité d’édification à l’usage des coreligionnaires », Revue d’histoire et de philosophie religieuses, 4, 2006, p. 497-506 : https://doi.org/10.3406/rhpr.2006.1210
Schrenck Gilbert, « La "chambre confessante". Agrippa d’Aubigné et Catherine de Bourbon : la Lettre à Madame et la Conférence de Nancy (1600-1601) », dans France Marchal-Ninosque, Lise Sabourin et Éric Francalanza (dir.), De l’éventail à la plume. Mélanges offerts à Roger Marchal, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 2007, p. 61-73.
—, « Rhétorique de l’affliction : Catherine de Bourbon, Agrippa d’Aubigné et la Conférence de Nancy (1600) », dans Claude La Charité et Roxanne Roy (dir.), Femmes, rhétorique et éloquence sous l’Ancien Régime, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2012, p. 299-310.
—, « Catherine de Bar et le retentissement de la Conférence de Nancy : le cas d’Agrippa d’Aubigné », Annales de l’Est, 1, 2014, p. 121-132.
Lettre « À mes filles » et éducation
Ertlé-Perrier Barbara, Agrippa d’Aubigné épistolier : des lettres à l’œuvre, Paris, Champion, 2008, chap. IV, 1.3, « Un hommage aux femmes », p. 339-346.
Kuperty-Tsur Nadine, « Rhétorique parentale et religieuse : les voies de la transmission des valeurs de la Réforme aux enfants », dans Ilana Y. Zinguer et Myriam Yardeni (dir.), Les deux réformes chrétiennes : Propagation et diffusion, Leyde, Brill, 2004, p. 153-171 : https://doi.org/10.1163/9789047413868_012
Pedrazzini Sabine, « Agrippa d’Aubigné, Lettre VIII : "À mes filles touchant les femmes doctes de nostre siecle" : pédagogie, éloge et paradoxe », dans Francine Wild et Danielle Morali (dir.), De l’instruction des filles dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles, Nancy, Presses universitaires de Nancy II, 2006, p. 59-79.
Corpus
Les Œuvres complètes d’Agrippa d’Aubigné sont en cours de publication aux éditions Classiques Garnier, sous la responsabilité scientifique de Jean-Raymond Fanlo, Marie-Madeleine Fragonard et Gilbert Schrenck.
Œuvres complètes, t. I : Petites Œuvres meslees suivies du Recueil de vers de Monsieur d’Ayre, éd. Véronique Ferrer, Paris, Champion, 2004 ; réimpr. Paris, Classiques Garnier, 2020.
Œuvres complètes, t. II : La Responce de Michau l'aveugle au premier livre de Monseigneur Jules Cæsar Boulanger, suivi de La Replique de Michau l'aveugle, avec les pièces catholiques de la controverse, éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Classiques Garnier, 2022.
Œuvres complètes, t. III : Traitté des douceurs de l’affliction. À Madame, éd. Gilbert Schrenck, Paris, Classiques Garnier, 2014.
Œuvres complètes, t. IV : Correspondance, éd. Marie-Madeleine Fragonard, Paris, Classiques Garnier, 2016.
Œuvres complètes, t. V : Les Tragiques, éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Classiques Garnier, 2020, 2 vol.
Œuvres complètes, t. VI : Écrits politiques, éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Classiques Garnier, 2020.
Œuvres complètes, t. VII : Les Avantures du baron de Fæneste, éd. Jean-Raymond Fanlo, Marie-Madeleine Fragonard, Gilbert Schrenck, Marie-Hélène Servet, Paris, Classiques Garnier, 2020.
Œuvres complètes, t. VIII : Les Avantures du baron de Fæneste, éd. Jean-Louis Charlet, Béatrice Charlet-Mesdjian, Jean-Raymond Fanlo, Paris, Classiques Garnier, 2022.
Œuvres complètes, t. IX : Le Printemps, éd. Julien Gœury, Paris, Classiques Garnier, 2023.
Le Printemps, éd. Véronique Ferrer, Genève, Droz, 2020.
Les Tragiques, trad. anglaise de Valérie Worth-Stylianou, Tempe, Arizona Center for Medieval and Renaissance studies, 2020.
Sa vie à ses enfants, éd. Gilbert Schrenck, Paris, Société des Textes Français Modernes, n° 183, 1986 ; réimpr. Paris, Classiques Garnier, 2001.
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[1] Voir Jean‑Raymond Fanlo, Tracés, ruptures. La composition instable des Tragiques, Paris, Champion, 1990, chap. I, 3.2, « Les figures ambivalentes de la mère », p. 83‑87.
[2] Voir Véronique Ferrer, L’Amoureuse rage. Agrippa d’Aubigné poète profane, Genève, Droz, 2022 et Le Printemps, Julien Goeury (éd.), Paris, Classiques Garnier, 2023.
[3] Voir Éliane Viennot, « Agrippa d’Aubigné, Marguerite de Valois et le Divorce satyrique », Albineana, 7, 1996, p. 87-111.
[4] Voir Jean‑Raymond Fanlo, « Catherine de Médicis, monstre femelle. Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques, livre I », dans Régis Bertrand et Anne Carol (dir.), Le « Monstre » humain : Imaginaire et société [en ligne], Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2005.
[5] Voir Gisèle Matthieu‑Castellani, Agrippa d’Aubigné. Le Corps de Jézabel, Paris, Presses universitaires de France, 1991.
[6] Voir Jean‑Raymond Fanlo et Marie‑Dominique Legrand (dir.), Le Mythe de Diane en France au xvie siècle, Albineana, 14, 2002.
[7] Voir Antoinette Gimaret, « “Ses gants et son livret pour faire testament”. Le récit de la mort de Jane Grey dans l’Histoire des Martyrs de Jean Crespin et les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné », dans Line Cottegnies, Anne‑Marie Miller‑Blaise et Christine Sukic (dir.), Objets et anatomie du corps héroïque dans l’Europe de la première modernité, Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 25‑45.
[8] Voir Marie‑Madeleine Fragonard, « L’éloge d’Elisabeth », dans François Charpentier (dir.), Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné. Actes de la journée d’étude Agrippa d’Aubigné, 9 nov. 1990, Cahiers Textuel, 9, 19 1, p. 39-52 ; Cécile Huchard, « Jeanne d’Albret, Élisabeth d’Angleterre, reines, et héroïnes protestantes ? », dans Gilbert Schrenck, Anne-Elisabeth Spica, Pascale Thouvenin (dir.), Héroïsme féminin et femmes illustres (xvie‑xviie siècles). Une représentation sans fiction, Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 91‑105.
[9] Voir le Traitté des douceurs de l’affliction, Gilbert Schrenck (éd), dans Œuvres, t. III, Paris, Garnier, 2014.
[10] Voir Madeleine Lazard, « Deux féministes poitevines au xvie siècle : Les dames des Roches », Albineana, 3, 1990, p. 143‑153.
[11] Cette connivence et cette proximité confiante furent semblent‑ils au fondement des liens conjugaux qui unissait Agrippa d’Aubigné tant à Suzanne de Lezay qu’à Renée Burlamacchi (voir Gilbert Schrenck, notices en ligne sur les femmes d’Agrippa d’Aubigné dans le Grand Dictionnaire des Femmes de l’Ancien Régime, 2005 : Aubigné (Michèle), Burlamacchi (Renée), L’Estang (Catherine de), Lezay (Suzanne de), Limur (Anne de), Salviati (Diane)). Elle marque aussi la couleur de la relation qu’il a entretenue avec Catherine de Bourbon, mélange de respect, d’admiration et d’amitié (outre son introduction de l’édition du Traitté des douceurs de l’affliction, on pourra consulter l’article suivant de Gilbert Schrenck : « Rhétorique de l’affliction : Catherine de Bourbon, Agrippa d’Aubigné et la Conférence de Nancy (1600) », dans Claude La Charité et Roxanne Roy (dir.), Femmes, rhétorique et éloquence sous l’Ancien Régime, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2012, p. 299‑310).
[12] Rare sont les femmes qui peuvent gouverner et il semble clair par ailleurs qu’Agrippa d’Aubigné n’assigne pas le même rôle aux femmes qu’aux hommes, comme en témoigne la Lettre à ses filles.
[13] Voir Samuel Junod, « Voix féminines dans l’œuvre d’Aubigné », Women in French Studies, 11, 2003, p. 25‑37.
[14] Catharina Randall Coats, « Shouting Down Abraham: How Sixteenth Century Huguenot Women Found Their Voice », Renaissance Quarterly, vol. 50, 2, 1997, p. 411‑442?
[15] Catharina Randall Coats, « La femme : un prétexte silencieux dans l’œuvre d’Agrippa d’Aubigné », Albineana, 7, 1996, p. 76.