Appel à contributions (articles) pour une publication en 2026.
Directrices du numéro :
Carla Robison, doctorante en littérature comparée, CRLC, Sorbonne Université (carlarobison [@] gmail.com)
Aurore Turbiau, docteure en littérature comparée, Passages XX-XXIe, Université Lyon 2 Lumière (aurore.turbiau [@] zaclys.net)
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La question du corpus est récurrente au sein de la discipline comparatiste. Celle-ci oblige en effet systématiquement à définir, circonscrire, un objet de recherche, celui-ci ayant rarement la valeur d’évidence qu’il peut avoir souvent en littérature française par exemple (les critères monographiques simples — œuvre, auteur, etc. — ne suffisant jamais). Comme le rappelle Françoise Lavocat, “il n’est [...] pas de recherche comparatiste qui ne procède à la construction d’un objet original, qui n’exige un effort définitionnel et terminologique préalable1”. Chacun·e s’engage ainsi à justifier son corpus en le créant, et c'est de cette première conception que découlent des méthodes et outils propres à l'objet étudié qu'il ou elle entend questionner : tout·e comparatiste est en principe forcé·e de constater l’étroite intrication de ses choix méthodologiques et de ses positionnements scientifiques, aucun choix méthodologique n’apparaissant ni simple, ni anodin. De nombreux travaux existent sur cette question générale de la définition du corpus : citons pour exemple la référence que constitue depuis 1999 Le Comparatisme aujourd’hui, dirigé par Sylvie Ballestra-Puech et Jean-Marc Moura2, ou bien la parution prochaine du volume dirigé par Marie Kondrat et Matilde Manara, “Le corpus corps à corps”, qui établira un précieux état des lieux actuel de la question3. Il nous intéresse, en réactivant ces questions, de nous focaliser surtout sur les “grands” corpus. Car si la question de l’amplitude de l’objet de recherche — dans le temps et dans l’espace — est au cœur du programme de la discipline comparatiste, en revanche, comme a pu le remarquer Franco Moretti, “lire plus” n’est pas une méthode4. Le maniement de grands, voire de très grands corpus de textes, en littérature comparée, constitue à la fois une pratique de recherche courante, voire de plus en plus constitutive, et un lieu de persistantes questions, parfois d’impensés méthodologiques et scientifiques, dont ce volume voudrait s’emparer. Il s’agit ainsi pour nous d’ajouter une pierre à la réflexion scientifique propre à notre discipline en prenant pour point de départ une question qui exacerbe certaines de ses spécificités et enjeux les plus délicats.
1- Définir un (grand) corpus
Tout·e comparatiste se heurte à la question générale de savoir ce qu’est un corpus et comment l’on peut en discuter lorsqu’il s’agit de le définir : par l’établissement de critères d’inclusion ou d’exclusion, par une problématisation forte de leur pertinence, ou encore par la délimitation de l’extension de ce corpus (linguistique, générique, etc.). Qu’appelle-t-on exactement un “grand corpus” ? Un corpus qui couvre plusieurs aires culturelles ? Un corpus qui traverse plusieurs périodes historiques, sur la “longue durée5” ? Un corpus qui porte sur plusieurs auteur·ices ? Ces configurations posent déjà des défis de taille.
S'y ajoutent des questions linguistiques, lorsqu'une personne travaille par exemple avec une ou des langues dont elle n'a pas forcément la parfaite maîtrise : peu de chercheur·euses peuvent prétendre égaler l’ambition d’un René Étiemble, dont la thèse d’État mobilisait à elle seule une vingtaine de langues6. Les thèses de doctorat en mythocritique semblent pourtant s’y prêter particulièrement, comme en témoigne récemment le travail mené par Cassandre Martigny sur la construction du personnage de Jocaste et de son mythe de l'Antiquité à nos jours : comment écrit-on une thèse dont le corpus couvre ainsi non seulement vingt-neuf siècles d'histoire littéraire mais aussi sept aires culturelles différentes ?7 Un autre problème symétrique surgit : comment établir un corpus qui soit représentatif d’une question étudiée sans tomber dans la tentation trompeuse de l’exhaustivité ?
Le ou la chercheur·euse comparatiste se heurte aussi à l’accessibilité matérielle des œuvres étudiées. Quelles ressources et quelles stratégies peut-on développer pour identifier les œuvres pertinentes à une étude, lorsqu’on a l’ambition d’une lecture panoramique ? La thèse en cours de Carla Robison, qui porte sur l’écriture de l’avortement avant sa légalisation, pose ces questions à partir d’un objet qui a longtemps été considéré comme “invisible” dans la littérature. Trouver des œuvres sur un sujet prétendument absent de la littérature, avant même de pouvoir les étudier, relève d'une gageure typique des problèmes que l'on peut rencontrer en littérature comparée8.
2- Collecter, référencer, mettre en ordre: outils d’analyse et autres bricolages
Une fois les règles de constitution d’un corpus établies, il faut encore réunir celui-ci : collecter, référencer, mettre en ordre. Quels outils, quelles techniques pour engranger les éléments d’un corpus ? Ce travail préparatoire sur les textes les décroche de leurs contextes initiaux et démarre un travail d’analyse qui, par définition, met en péril leur qualité de signification synthétique : mises en fiches, écartelées dans des cartes mentales et autres constructions mémorielles, dispersées dans des bases de données, que deviennent alors les œuvres ? Lorsqu’on travaille avec un grand corpus, ces méthodes de collecte, d’organisation et de classification prennent une importance majeure. Rendre compte de la récurrence de certains phénomènes textuels, sans avoir nécessairement recours à des méthodes quantitatives, est l’une des formes d’administration de la preuve en littérature comparée. C’est ce qui peut permettre aux chercheur·euses d’identifier des moments de régularités ou de rupture — en cas d’approche diachronique —, de déterminer le degré d’homogénéité ou d’hétérogénéité d’un corpus — en cas d’approche synchronique.
Il faut parler entre autres de la conception, et souvent du “bricolage” plus ou moins tâtonnant et autodidacte, des outils propres à l’analyse de chaque corpus. L’angle numérique, de plus en plus incontournable de nos jours9, est ici particulièrement intéressant, précisément parce qu’il apporte cette notion de “données” : si c’est en cela que se transforme le texte, on tire alors les fils de quantité d'autres questions, aussi bien légales, qu'éditoriales, que poétiques ou encore qu'éthiques et politiques. L’expérience de programmation numérique que propose le logiciel Litote, développé par Aurore Turbiau pour accompagner sa thèse et qui suscite des interrogations sur les liens que peuvent entretenir recherche comparatiste et pratiques de science ouverte, apporte des éléments de réflexion intéressants10. Dans l’ensemble, ce débat anime les humanités numériques depuis leur naissance11 : les littéraires, et peut-être particulièrement les comparatistes en raison des spécificités méthodologiques de la discipline, ont sur ce point beaucoup d’éléments scientifiques à apporter à la discussion.
3- Rédiger : naviguer entre le micro et le macro, entre close reading et distant reading
Au moment de la saisie conceptuelle critique et problématisée d’un vaste corpus de textes, tout·e comparatiste se confronte aussi à la difficile question du lien à construire entre analyse panoramique et analyse de détail. Comment préparer l’écriture sans risquer de lisser les corpus, ni trahir la discipline, en évitant notamment de transformer ce qui doit être un examen littéraire des œuvres en analyse du discours ? En effet, la “masse” textuelle et la méthode de rédaction propre à notre discipline incite parfois les comparatistes à traiter leurs œuvres en vastes discours. Ce problème est sans doute là aussi redoublé par les évolutions numériques du contexte de la recherche ; comme le remarquent abondamment des études majoritairement anglophones12, l’accès à des plus grandes corpus à travers la numérisation d’œuvres et le développement de bases de données textuelles comme Gallica, Google Books, Internet Archive, etc., comme la diffusion croissante d’œuvres au format ebook, est à double tranchant et pose de vraies questions théoriques quant à l’avenir de la discipline comparatiste : à la fois cet accès permet de concevoir des projets de recherche ambitieux et de grande envergure et à la fois, comme le formule William Marx, il questionne de nouvelles manières, l’accomplissement et le sens de gestes aussi élémentaires que celui de la lecture13. D’autres remarquent en même temps qu’à l’ère du distant reading14, l’idée d’une lecture rapprochée semble revêtir un nouveau potentiel subversif15. Or, comme l’affirme Anne Tomiche dans son introduction au Comparatisme comme approche critique, les lectures appuyées sur de très vastes corpus, notamment lorsqu’ils sont numérisés, “n’ont de pertinence si elles ne s’appuient sur la close reading, lecture rapprochée qui respecte le détail du texte et tout particulièrement le détail ‘contradictoire’ et ‘dur à assimiler’16”. Comment alors structure-t-on une analyse à la fois transversale et précise ? Multi-focalisée et multi-contextualisée, et pourtant globale ?
On peut remarquer que cette hésitation ne concerne pas seulement la question de la numérisation croissante des outils et démarches des chercheur·euses : elle est fréquemment formulée aussi vis-à-vis d’autres proximités disciplinaires, et notamment par rapport aux gestes critiques accomplis en sociologie de la littérature. La question peut donc aussi être posée dans l’autre sens : lorsqu’on travaille sur de vastes corpus de textes, au moment de les réunir comme au moment de les traiter, qu’est-ce qui permet d’identifier la spécificité d’une analyse comparatiste par rapport à d’autres démarches de sciences sociales, notamment de l’analyse du discours, de l’histoire ou de la sociologie ? Des travaux tels que ceux qu’Anne Grand d’Esnon mène sur l'interprétation et la réception des violences sexuelles dans les récits de fiction, posent par exemple ces questions scientifiques et disciplinaires de fond, en même temps que, par la mise en place de méthodes numériques précises d'extraction et balayage de textes (puisque l'étude de la réception passe notamment par l'analyse d’interprétations réellement publiées sur Internet, ainsi "moissonnées" par la chercheuse), ils ne cessent de les lier à une réflexion sur les outils et techniques de la recherche. Ainsi, l’investigation franchement théorique — sur la notion d’interprétation — dépend d’un travail réflexif approfondi sur les dispositifs de l’écriture, du commentaire et de la recherche17.
Plus tard, lorsqu’il s’agit finalement de rédiger à partir de la saisie plus ou moins simultanée de vastes corpus d’œuvres et textes, comment organise-t-on un propos efficace et structuré sans tomber ni dans la superficialité (où le contexte et le sens des œuvres serait perdu), ni dans l'éparpillement (une œuvre étant prise et abandonnée, son suivi étant “lâche” dans l'ensemble de l'étude), ni encore dans le risque du catalogue ou, son corollaire peut-être particulièrement lié aux nouvelles ressources numériques, celui de la preuve excessive, trop exhaustive ou trop pinailleuse ?
4- Politiques de la recherche : ambiguïtés et enjeux épistémologiques des grands corpus
Au-delà des questionnements strictement liés à la rédaction individuelle, on peut s’interroger aussi sur les politiques de la recherche mises en œuvre. À l’ère de la “littérature mondiale18”, comment éviter le problème de l'homogénéisation en rendant compte des spécificités de chaque aire culturelle lorsque le “terrain” embrassé est “trop” large, ou “trop” divers et instable ? Des projets comme celui qu’a mené Natália Guerellus dans son ouvrage Colonialismes et colonialités, collaboratif, interactif et bilingue, articulent ces questions : le dispositif éditorial lui-même visibilise et problématise un enjeu de communication entre corpus et méthodes hétérogènes, parfois contradictoires. L’article d’Elena Brugioni sur le champ des études littéraires africaines à l’aune du débat sur la littérature mondiale pose notamment très clairement cette question des comparatismes “combinés et inégaux”, insistant sur l’instabilité même des concepts et textes mis en présence : elle entraîne des questionnements non seulement méthodologiques, mais aussi géo-politiques et épistémologiques19.
Ces réflexions invitent également à repenser fondamentalement ce que sont les canons littéraires : travailler avec des grands corpus doit forcément inciter à niveler les écarts établis au fil du temps et des enjeux d’influence culturelle qui se jouent à l’échelle mondiale20, entre littératures mineures et littératures majeures, comme entre marges et centres de l’espace littéraire. Si l’on peut craindre certains effets d’écrasement quant à la représentation de la “valeur littéraire” des œuvres — en raison des nivellements produits par les grands corpus, qui ne placent pas nécessairement l’examen de la valeur des textes en priorité de la réflexion littéraire —, cette dimension qu’on pourrait dire “inclusive” de la recherche sur les grands corpus permet cependant aussi de déplacer les intérêts et effets idéologiques des études comparatistes : elle choisit de parler d’ailleurs que du point de vue de la “valeur”, notion piégée à bien des titres lorsqu’on s’intéresse aux jeux de pouvoir qui s’établissent dans l’espace littéraire.
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Chacun de ces moments de l’usage critique et théorique des corpus (définition et problématisation, collecte et référencement, rédaction, engagement épistémologique et théorique) correspond à ce que l’on nomme, souvent sans bien saisir la diversité des gestes critiques et techniques à l’œuvre, “analyse” : en effet, à l’origine, le terme renvoie bien à ce geste multiple qui consiste à prendre un objet pour le décomposer, en défaire la trame, puis le re-trier, le recomposer en tâchant de l’expliquer. Le cas des grands corpus, en littérature générale et comparée, expose avec évidence la complexité de ce maniement, des allers-retours et divers jeux d’échelle qu’il impose. Les grands corpus paraissent à cet égard paradigmatiques des questions soulevées par les comparatistes, particulièrement difficiles à traiter : ils révèlent combien les choix méthodologiques que l’on opère induisent et traduisent en réalité toujours des positionnements scientifiques.
Nous appelons à des réflexions et propositions ancrées dans l’exposé des enjeux de travaux d’envergure en littérature comparée, de telle manière que ces exposés permettent de traiter ces questions de manière soit transversale, en les mettant en perspective les unes par rapport aux autres, soit au contraire de manière focalisée sur les enjeux d’une de ces étapes précises dans l’élaboration et l’analyse d’un corpus, à partir de cas d’étude particuliers.
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Les propositions d'articles (environ 2 000 signes hors bibliographie), accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique, sont à envoyer avant le 20 juin 2024 aux deux adresses suivantes : carlarobison [@] gmail.com et aurore.turbiau [@] zaclys.net. Nous encourageons particulièrement les propositions qui s'intéresseront à des corpus extra-européens et non anglophones.
Les contributeur·ices seront informé·es de la décision dans le courant du mois de septembre 2024 et les premières versions des articles à rendre en mars 2025, pour une publication courant 2026. Les articles seront soumis à un processus d’évaluation en double aveugle.
N’hésitez pas à nous contacter en cas de questionnement sur les orientations et modalités de ce projet.
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Bibliographie indicative
Sylvie Ballestra-Puech et Jean-Marc Moura (dir.), Le Comparatisme aujourd’hui, Villeneuve d’Ascq, Université Charles-de-Gaulle, 1999.
Sylvie Ballestra-Puech, “Longue durée et grands espaces : le champ mythocritique”, dans Sylvie Ballestra-Puech et Jean-Marc Moura (dir.), Le Comparatisme aujourd’hui, Villeneuve d’Ascq, Université Charles-de-Gaulle, 1999, p. 23-33.
Jenny Bergenmar et Katarina Leppänen, “Gender and Vernaculars in Digital Humanities and World Literature”, dans Anka Ryall et Anne Birgitte Rønning (dir.), Gender in Literary Exchange, Londres, Routledge, 2021.
Jean Bessière, “What Is Left of Comparative Literature and World Literature? Notes on International Literature, Its Concrete Universality and Enigmaticity”, Canadian Review of Comparative Literature, Jonathan Locke Hart (dir.), vol. 44, n° 3, “Literary Texts and Contexts: Comparing the World and the World of Comparison”, 2017, p. 407-419.
Elena Brugioni, “Comparativismes Combinés et Inégaux : repenser le champ des études littéraires africaines à l’aune du débat sur la littérature mondiale”, dans Natália Guerellus (dir.), Colonialismes et colonialités. Théories et circulations en portugais et en français, Lisbonne-Lyon, Éditions Theya Editores - Marge - MSH Lyon Saint-Étienne, 2022 (en ligne : https://01.cosr.org/fr/comparativismes-combines-et-inegaux-repenser-le-champ-des-etudes-litteraires-africaines-a-laune-du-debat-sur-la-litterature-mondiale/).
Maria de Jesus Cabral, Maria Herminia Amado Laurel et Franc Schuerewegen (dir.), Lire de près, de loin. Close vs distant reading, Paris, Classiques Garnier, 2014.
Silviano Carrasco, “Littératures e-comparées : trois défis”, TRANS-. Revue de littérature générale et comparée, n° 11, février 2011 (DOI : 10.4000/trans.461).
Pascale Casanova, La République mondiale des lettres, Paris, Seuil, 1999.
Yves Clavaron, “Littérature comparée et études culturelles”, Bibliothèque comparatiste, n° 13, 2020 (en ligne : https://sflgc.org/bibliotheque/clavaron-yves-litterature-comparee-et-etudes-culturelles/).
Marin Dacos et Pierre Mounier, Humanités numériques. État des lieux et positionnement de la recherche française dans le contexte international, Paris, Institut français, 2014.
René Étiemble, Ouverture(s) sur un comparatisme planétaire, Paris, Christian Bourgois, 1988.
Bernard Franco, “Between Waves and Trees: Digital Humanities and Comparative Reading of Texts”, dans Péter Hajdu et Xiaohong Zhang (dir.), Literatures of the World and the Future of Comparative Literature, Leyde, Brill, 2023, p. 28-36 (DOI : 10.1163/9789004547179_005).
Véronique Gély, “Comparaison et comparatismes : regards actuels”, Revue de littérature comparée, vol. 352, n° 4, 2014, p. 489-502 (DOI : 10.3917/rlc.352.0489).
Anne Grand d’Esnon, Interpréter des violences sexuelles dans les récits de fiction : discours de réception, problèmes théoriques et esthétiques, thèse de doctorat en littérature générale et comparée, Dijon, Université de Bourgogne, en cours.
Natália Guerellus (dir.), Colonialismes et colonialités. Théories et circulations en portugais et en français, Lisbonne-Lyon, Éditions Theya Editores - Marge - MSH Lyon Saint-Étienne, 2022 (en ligne : https://01.cosr.org/fr/).
Anne Herschberg Pierrot, “Style, corpus et genèse”, Corpus, n° 5, décembre 2006 (DOI : 10.4000/corpus.425).
Marie Kondrat et Matilde Manara, “Le corpus corps à corps”, colloque organisé à l’Université de Genève, 12-13 mai 2023.
Françoise Lavocat, “Roman, Histoire, Politique. Franco Moretti et le roman européen au XIXe siècle”, Revue de littérature comparée, vol. 373, n° 1, 2020, p. 93-105 (DOI : 10.3917/rlc.373.0093).
Françoise Lavocat, “Le Comparatisme comme herméneutique de la défamiliarisation », Vox Poetica, avril 2012 (en ligne : https://vox-poetica.com/t/articles/lavocat2012.html).
Cassandre Martigny, Devenir Jocaste. Naissances et renaissances du personnage de l’Antiquité à nos jours, thèse de doctorat en littérature comparée, mondes antiques et médiévaux, Paris, Sorbonne Université, novembre 2023.
William Marx, “Vivre dans la bibliothèque du monde”, lors de la rencontre leçon inaugurale au Collège de France, Paris, janvier 2020 (en ligne : https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/lecon-inaugurale/vivre-dans-la-bibliotheque-du-monde/vivre-dans-la-bibliotheque-du-monde).
Chiara Mengozzi, “De l’utilité et de l’inconvénient du concept de World Literature", Revue de littérature comparée, vol. 359, n° 3, 2016, p. 335-349 (DOI : 10.3917/rlc.359.0335).
Franco Moretti, “Conjectures on World Literature”, New Left Review, n° 1, février 2000, p. 54-68 (en ligne : https://newleftreview.org/issues/ii1/articles/franco-moretti-conjectures-on-world-literature).
Pierre Mounier, Les Humanités numériques. Une histoire critique, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2018 (en ligne : https://books.openedition.org/editionsmsh/12006?lang=fr)
Lou Quevauvillers, “Litote, de la gestion de corpus à l'aide à la rédaction : Une application pour de la littérature scientifique”, France Culture, “Lectures numériques”, 12 décembre 2023 (en ligne : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lectures-numeriques/litote-une-application-pour-produire-de-la-litterature-scientifique-9446122).
Gisèle Sapiro, “Créer un canon littéraire international. Roger Caillois et le programme des ‘Œuvres représentatives’ de l’UNESCO”, séminaire “Nouvelles recherches sur la littérature”, Collège de France, 21 mars 2023 (en ligne : https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/seminaire/nouvelles-recherches-sur-la-litterature/creer-un-canon-litteraire-international-roger-caillois-et-le-programme-des-oeuvres-representatives).
Haun Saussy, “La lecture, pratique dissidente”, dans Anne Tomiche (dir.), Le Comparatisme comme approche critique, tome 3 “Objets, méthodes et pratiques comparatistes”, Paris, Classiques Garnier, 2017, p. 59-73.
Carla Robison, Écrire l’avortement en Occident à la veille de sa légalisation (1920-1978), thèse de doctorat en littérature générale et comparée, Paris, Sorbonne Université, en cours.
Mads Rosendahl Thomsen, “Strangeness and World Literature”, CLCWeb: Comparative Literature and Culture, Marko Juvan (dir.), vol. 15, n° 5, “World Literatures from the Nineteenth to the Twenty-first Century”, décembre 2013 (DOI : 10.7771/1481-4374.2351).
Anne Tomiche, “Le comparatisme comme approche critique”, dans Anne Tomiche (dir.), Le Comparatisme comme approche critique, tome 3 “Objets, méthodes et pratiques comparatistes”, Paris, Classiques Garnier, 2017, p. 7-19.
Notes :
1. Françoise Lavocat, “Le Comparatisme comme herméneutique de la défamiliarisation”, Vox Poetica, avril 2012 (en ligne : https://vox-poetica.com/t/articles/lavocat2012.html).
2. Sylvie Ballestra-Puech et Jean-Marc Moura (dir.), Le Comparatisme aujourd’hui, Villeneuve d’Ascq, Université Charles-de-Gaulle, 1999.
3. Marie Kondrat et Matilde Manara, “Le corpus corps à corps”, colloque organisé à l’Université de Genève, 12-13 mai 2023, parution des actes prochaine. Programme : https://agenda.unige.ch/events/view/36289.
4. “World Literature ? Many people have read more and better than I have, of course, but still, we are talking of hundreds of languages and literatures here. Reading ‘more’ seems hardly to be the solution.” Franco Moretti, "Conjectures on World Literature”, New Left Review, n° 1, février 2000, p. 54-68, p. 55 (en ligne : https://newleftreview.org/issues/ii1/articles/franco-moretti-conjectures-on-world-literature).
5. Sylvie Ballestra-Puech, “Longue durée et grands espaces : le champ mythocritique”, dans Sylvie Ballestra-Puech et Jean-Marc Moura (dir.), Le Comparatisme aujourd’hui, op. cit., p. 23-33.
6. Voir René Étiemble, Ouverture(s) sur un comparatisme planétaire, Paris, Christian Bourgois, 1988, p. 17-18. Voir aussi ce qu’en dit Françoise Lavocat, à propos de la recherche comparatiste en France : “Les comparatistes français hésitent à embrasser le monde. Les immenses perspectives brossées par Etiemble font sourire ; il a eu peu d’émules (alors qu’il y a un centre de littérature comparée à Pékin qui porte son nom). Il recommandait sérieusement aux comparatistes de maîtriser une douzaine de langues !”. Françoise Lavocat, art. cit.
7. Cassandre Martigny, Devenir Jocaste. Naissances et renaissances du personnage de l’Antiquité à nos jours, thèse de doctorat en littérature comparée, mondes antiques et médiévaux, Paris, Sorbonne Université, novembre 2023. Voir https://www.theses.fr/s244782 et https://mythejocaste.hypotheses.org/27.
8. Carla Robison, Écrire l’avortement en Occident à la veille de sa légalisation (1920-1978), thèse de doctorat en littérature générale et comparée, Paris, Sorbonne Université, en cours. Voir aussi “Entretien avec Carla Robison, doctorante en littérature comparée”, août 2023, Sorbonne Université (en ligne : https://www.sorbonne-universite.fr/portraits/carla-robison).
9. L’AILC comporte par exemple, depuis 2006, un comité dédié à la prise en compte des questions numériques, le Research Committee on Comparative Literature in the Digital Age.
10. Voir Lou Quevauvillers, “Litote, de la gestion de corpus à l'aide à la rédaction : Une application pour de la littérature scientifique”, France Culture, “Lectures numériques”, 12 décembre 2023 (en ligne : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lectures-numeriques/litote-une-application-pour-produire-de-la-litterature-scientifique-9446122).
11. Voir notamment Pierre Mounier, Les Humanités numériques. Une histoire critique, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2018 (en ligne : https://books.openedition.org/editionsmsh/12006?lang=fr).
12. Voir notamment, au sujet de la “complexité” propre aux recherches comparatistes et de ses évolutions probables en fonction de l’histoire numérique, Mads Rosendahl Thomsen, Strangeness and World Literature”, CLCWeb: Comparative Literature and Culture, Marko Juvan (dir.), vol. 15, n° 5, “World Literatures from the Nineteenth to the Twenty-first Century”, décembre 2013 (DOI : 10.7771/1481-4374.2351).
13. “S’il ne saurait y avoir de sciences de l’esprit (Geisteswissenschaften) sans prise en compte des différences culturelles, si la nécessité s’impose de recenser toute la diversité des manifestations de l’esprit dans l’espace et dans le temps, les outils numériques suffiront-ils à la tâche ? Quoique utile à bien des égards, une abstraite cartographie universelle des littératures, établie par ordinateur, a l’inconvénient d’évacuer la fréquentation réelle des œuvres, sans laquelle il n’y a ni littérature ni science de la littérature qui vaille.” William Marx, “Vivre dans la bibliothèque du monde”, lors de sa leçon inaugurale au Collège de France, Paris, janvier 2020 (en ligne : https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/lecon-inaugurale/vivre-dans-la-bibliotheque-du-monde/vivre-dans-la-bibliotheque-du-monde).
14. Franco Moretti, “Conjectures on World Literature”, art. cit. ; voir aussi Maria de Jesus Cabral, Maria Herminia Amado Laurel et Franc Schuerewegen (dir.), Lire de près, de loin. Close vs distant reading, Paris, Classiques Garnier, 2014.
15. Haun Saussy, “La lecture, pratique dissidente”, dans Anne Tomiche (dir.), Le Comparatisme comme approche critique, tome 3 “Objets, méthodes et pratiques comparatistes”, Paris, Classiques Garnier, 2017, p. 59-73.
16. Anne Tomiche, “Le comparatisme comme approche critique”, dans Anne Tomiche (dir.), Le Comparatisme comme approche critique, op. cit., p. 7-19.
17. Anne Grand d’Esnon, Interpréter des violences sexuelles dans les récits de fiction : discours de réception, problèmes théoriques et esthétiques, thèse de doctorat en littérature générale et comparée, Dijon, Université de Bourgogne, en cours.
18. Pascale Casanova, La République mondiale des lettres, Paris, Seuil, 1999 ; voir aussi Chiara Mengozzi, “De l’utilité et de l’inconvénient du concept de World Literature”, Revue de littérature comparée, vol. 359, n° 3, 2016, p. 335-349 (DOI : 10.3917/rlc.359.0335) et Françoise Lavocat, “Roman, Histoire, Politique. Franco Moretti et le roman européen au XIXe siècle”, Revue de littérature comparée, vol. 373, n° 1, 2020, p. 93-105 (DOI : 10.3917/rlc.373.0093).
19. Elena Brugioni, “Comparativismes Combinés et Inégaux : repenser le champ des études littéraires africaines à l’aune du débat sur la littérature mondiale”, dans Natália Guerellus (dir.), Colonialismes et colonialités. Théories et circulations en portugais et en français, Lisbonne-Lyon, Éditions Theya Editores - Marge - MSH Lyon Saint-Étienne, 2022 (en ligne : https://01.cosr.org/fr/comparativismes-combines-et-inegaux-repenser-le-champ-des-etudes-litteraires-africaines-a-laune-du-debat-sur-la-litterature-mondiale/).
20. À cet égard, la réflexion menée par Gisèle Sapiro sur l’histoire de l’établissement des canons littéraires internationaux, telle qu’elle en rend compte notamment dans son cours du Collège de France, est très intéressante. Gisèle Sapiro, “Créer un canon littéraire international. Roger Caillois et le programme des ‘Œuvres représentatives’ de l’UNESCO”, séminaire “Nouvelles recherches sur la littérature”, Collège de France, 21 mars 2023 (en ligne : https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/seminaire/nouvelles-recherches-sur-la-litterature/creer-un-canon-litteraire-international-roger-caillois-et-le-programme-des-oeuvres-representatives).