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Nouvelle parution
Jean Rolin, Les papillons du bagne

Jean Rolin, Les papillons du bagne

Publié le par Marc Escola

Mais qu’est-ce qui a bien pu entraîner Jean Rolin en Guyane à la chasse aux papillons (du genre Morpho) ? Il était pourtant parti, en souvenir de sa mère, sur la Côte d’Azur, depuis Bandol jusqu’à Menton, suivre à pied les traces de l’écrivaine britannique Katherine Mansfield. Mais son périple devait s’interrompre brutalement à Hyères, sur les différents lieux du tournage de Pierrot le Fou de Godard. Dans son hôtel, en proie au découragement, alors qu’il zappait sur les chaînes de son téléviseur, il tombe sur le film Papillon, adapté du roman d’Henri Charrière par Franklin J. Schaffner.

Et plus précisément sur la scène dans laquelle Steve McQueen et Dustin Hoffman s’efforcent avec maladresse de capturer des papillons du genre Morpho, avant de les remettre à un agent de l’administration du célèbre bagne de Cayenne. « Or le lien, écrit-il, que cette séquence faisait apparaître entre le bagne, soit la quintessence de la violence et du vice, pour parler un langage d’époque, et la chasse aux papillons, que le public se représente plutôt comme un loisir d’enfants sages ou de vieux cinglés, excita ma curiosité au point de m’inspirer un désir irrépressible d’y aller voir. »

Le voilà embarqué outre-mer, jusque dans la forêt amazonienne, sur la piste de ces fameux papillons. Il croise les ombres de célèbres explorateurs, naturalistes et lépidoristes, mais aussi bagnards, forçats et trafiquants. Son récit, d’une curiosité et d’une érudition insatiables, suit avec humour et ironie les tribulations contemporaines d’un écrivain entomologiste, traçant un itinéraire poétique à travers la géopolitique, l’histoire coloniale et les guerres, la littérature (avec Nabokov notamment), et donnant une magistrale illustration de son talent descriptif et narratif.

Feuilleter le livre…

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Cela relève d’une autre histoire", par Philippe Artières (en ligne le 9 mars 2024)

Il y a des écrivains dont on se méfie : avant de monter à bord de leur livre, on en inspecte les contours et souvent on y jette un œil. À Jean Rolin, on emboite immédiatement le pas, la confiance s’impose. De ses livres, on ne lit pas même le quatrième de couverture, on embarque comme sur un navire. Avec ici, comme seul indice, un titre : Les papillons du bagne.