Que l’écrivain se retranche dans son journal ou qu’il y commente ses relations avec autrui, la dialectique du Moi et de l’Autre est au cœur du genre diaristique. Afin de comprendre le paradoxe d’une écriture du Moi qui ne cesse de renvoyer à l’Autre, cet essai analyse la complémentarité du Moi et de l’Autre, ainsi que les différents visages que ces deux notions prennent dans les journaux. Il examine comment les relations entre le Moi et l’Autre sont capables de perturber le genre du journal, au point de le pousser parfois au-delà de ses propres limites. Il montre enfin comment la présence d’un autre lecteur que le diariste remet en question la dialectique du Moi et de l’Autre au sein de ce genre littéraire.
« Il n’y a d’art que pour et par autrui », disait Sartre. Quelle est donc la part de l’Autre dans le journal, cet écrit pour soi et par soi ? C’est à cette question que s’efforcent de répondre ces études explorant des journaux de diaristes célèbres (Stendhal, Amiel, les Goncourt, Régnier), des écrits intimes de grands écrivains (Baudelaire, Flaubert, Sand, Daudet, Loti), des journaux de femmes (Pozzi, Hoppenot, Azar du Marest), des journaux inédits (Kalinowska, Grégoire de Blésimare) ou encore des journaux de ghetto (Sierakowiak, Rudashevski).
Avec le soutien de l'université de Bretagne occidentale.