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"Jérôme Garcin lâche les rênes du Masque", par Pierre Assouline (larepubliquedeslivres.com)

Publié le par Marc Escola

Pierre Assouline rend hommage à Jérôme Garcin pour sa dernière émission du Masque et la Plume

"Tous les radiophiles, radiolâtres, radiomanes et radiologues vous le diront : la radio à son meilleur peut créer des fidélités avec le public dont on imagine mal la profondeur, l’intensité et la durée. Seules les plus anciennes émissions du service public peuvent s’enorgueillir d’un tel phénomène. Parmi elles, classique au succès jamais démenti, le « Masque et la plume » chaque dimanche à 20h sur France-Inter. Rêvée puis imposée à la RTF en 1955 par un immense poète et dramaturge (cela ne s’invente pas) du nom de Jean Tardieu, elle fut successivement animée par des chefs d’orchestre/chefs de gare/chefs de gang nommés  Michel Polac, François-Régis Bastide, Pierre Bouteiller et Jérôme Garcin. Celui-ci y fit ses premiers pas à la tribune des critiques littéraires à l’âge de 23 ans. Puis on lui en confia les rênes. C’était il y a trente-quatre ans.

Mille neuf cents épisodes après, il vient de les tendre à son tour à Rebecca Manzoni. Le passage de relais s’est déroulé vendredi en présence d’un public aussi considérable que survolté, ouvrant et fermant la soirée, au cours de laquelle fut enregistrée la der des der de de son producteur-animateur, par de longues ovations debout comme on en réserve d’ordinaire aux rockstars. Ses larmes et son émotion difficilement contenues confirmèrent qu’il n’en était pas. Cet ultime « Masque », comme disent les habitués, est diffusé ce dimanche 31 décembre et réécoutable en podcast jusqu’à la consommation des siècles. Jérôme Garcin lâchera également la bride des pages culturelles de l’Obs qu’il tenait sous sa vigilance éclairée depuis 1996, pour se consacrer pleinement aux siens dans sa retraite près de Blangy-le-Château, dans le pays d’Auge. Entendez : sa famille, ses chevaux, ses livres. Mais le “Masque” continuera car the show must go on. Surtout lorsqu’il s’agit d’une institution de plus en plus plébiscitée malgré son âge vénérable. […]"

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