Agenda
Événements & colloques
Programme de la résidence INHA Lab de l'association F.A.R. (Femmes artistes en réseaux)

Programme de la résidence INHA Lab de l'association F.A.R. (Femmes artistes en réseaux)

Publié le par Marc Escola (Source : Eva Belgherbi)

L’association FAR est lauréate de la bourse INHA Lab 2024 et bénéficie à ce titre d’une résidence de six mois dans les locaux de l’Institut National d’Histoire de l’Art, galerie Colbert (2 Rue Vivienne, Paris 2e). Cette résidence comprend d’une part des tables-rondes avec des chercheuses, artistes, professionnelles du milieu de l’art, des projections, des permanences de notre association à l’intention des jeunes chercheurs (Master, Doctorat), et des ateliers pratiques méthodologiques. D’autre part, quatre expositions thématiques sont prévues dans la salle Labrouste de la bibliothèque de l’INHA (5 rue Vivienne, Paris 2e) dans lesquelles seront présentés des documents provenant des archives de la bibliothèque de l’INHA, associés à ceux d’autres fonds patrimoniaux et de diverses collections privées que nous avons pu découvrir au cours de nos recherches personnelles.

Programmation janvier-mai 2024 :

Jeudi 18 janvier, 18h-20h, salle Vasari [format hybride] : Table-ronde. Ce que l’étude des réseaux féminins et féministes fait à la recherche en histoire de l’art.
Intervenantes : Catherine Gonnard (INA), Diana Quinby (artiste et historienne de l’art), Barbara Caspers (Université libre de Bruxelles), et Charlotte Foucher Zarmanian (LEGS – Laboratoire d’études de genre et de sexualité, UMR 8238).

Dans cette séance introductive, l’association FAR présente son programme pour la résidence INHA Lab 2024. Cette table-ronde inaugurale est destinée à lancer des pistes de réflexion pour appréhender une histoire de l’art des réseaux de femmes artistes et réfléchir à des méthodologies communes. L’étude des réseaux permet de révéler les dynamiques collectives des artistes et de restituer leur inscription dans les milieux artistiques mixtes et non-mixtes. Cette approche entend ainsi dépasser les stéréotypes des «pionnières » et des « femmes exceptionnelles », faussement isolées dans leurs trajectoires individuelles respectives, pour mettre au jour la complexité et la richesse de leur histoire collective.

Jeudi 1er février, 18h-20h, auditorium Jacqueline Lichtenstein : Projection du documentaire L’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs (2007) de Catherine Gonnard et Anne-Marie Gourier.
Intervenantes : Catherine Gonnard (INA) et Anne-Marie Gourier (réalisatrice).

Réalisé par Catherine Gonnard et Anne-Marie Gourier, le documentaire L’Union des Femmes peintres et Sculpteurs retrace l’histoire du premier groupe d’artistes femmes créé par Hélène Bertaux en 1881, qui a lutté pour une reconnaissance institutionnelle des créatrices et qui a organisé à partir de 1882 un Salon annuel. Alors que les archives de l’Union ont pour la plupart disparu ou ont été dispersées, les témoignages des artistes participantes et organisatrices, telles que Doune Tissot, Geneviève Zondervan ou Andrée Marquet, permettent de reconstituer la mémoire collective de l’association. La projection du documentaire sera suivie par une discussion avec les réalisatrices.

Jeudi 8 février, 17h30-20h, salle Vasari [format hybride] : Table-ronde. Archives de créatrices : collecte, valorisation, transmission.
Intervenant·es : Mica Gherghescu (Bibliothèque Kandinsky) et Guillaume d’Enfert (Archives Louise Hervieu). 

Cette table-ronde propose une réflexion autour des enjeux que représentent la collecte, la conservation, le classement, la valorisation et la transmission des archives concernant les créatrices et  leurs associations. Guillaume d’Enfert, créateur des Archives Louise Hervieu, Fonds de recherche – Mémoire de l’œuvre, évoquera ainsi la collecte et la transmission du fonds d’archives d’une artiste en particulier. Mica Gherghescu, responsable de la programmation scientifique de la Bibliothèque Kandinsky, présentera, quant à elle, l’actualité de la recherche dédiée aux artistes femmes présentes dans le fonds de la bibliothèque.

Jeudi 29 février, 18h-20h, salle Vasari [format hybride] : Table-ronde. 2007, un tournant pour l’histoire de l’art en France ?
Intervenantes : Catherine Gonnard (INA) et Elisabeth Lebovici (historienne de l’art et critique d’art). 

Dès l’année 2007, des publications majeures sur le sujet des femmes artistes précédent l’accrochage elles@centrepompidou (2009-2011), dans les revues scientifiques Perspective, Cahiers du Genre, Multitudes, ou encore Histoire de l’art. C’est aussi en 2007 que Catherine Gonnard et Elisabeth Lebovici publient Femmes artistes/artistes femmes à Paris, de 1880 à nos jours (Hazan, 2007). Quels regards portent aujourd’hui les deux autrices sur cet ouvrage majeur, 17 ans après sa première publication ? Est-il possible de dresser un état des lieux, afin de mieux comprendre les prochains chantiers de la recherche, pour sortir de la rhétorique redondante de l’oubli et des redécouvertes des mêmes sujets et artistes ?

Jeudi 21 mars, 18h-20h, salle Vasari [format hybride] : Atelier pratique méthodologique. 
Cet atelier pratique propose une historiographie de l’approche des études de genre en histoire de l’art et se veut comme un moment d’échanges et d’accompagnement à la méthodologie de la recherche sur des problématiques communes. Dans quelle mesure la recherche sur les femmes artistes nécessite une méthodologie spécifique ? Comment pallier le manque d’archives inhérent à nos sujets ? Comment prouver la légitimité de nos recherches souvent considérées comme marginales, à contre-courant des « grands artistes » ? L’association FAR invite les étudiantes et étudiants de Master et Doctorat dont les travaux portent sur des femmes artistes ou des réseaux de femmes artistes à mettre en commun leurs expériences et à tisser une constellation de recherche autour de ces sujets.

Jeudi 28 mars, 18h-20h, salle Vasari, [format hybride] : Table-ronde. Réseaux en regard des musées et expositions.
Intervenantes : Cécile Bertran (Musée Camille Claudel, Nogent-sur-Seine), Camille Belvèze (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Alice Fleury (Palais des beaux-arts, Lille), et Zoé Marty (Musée d’art moderne et contemporain, Saint-Etienne Métropole).

Les travaux sur les collections publiques et les expositions valorisent de plus en plus les femmes artistes en France. L’enjeu de cette table-ronde est d’interroger des professionnelles de musées sur leurs pratiques : quel est le bilan de l’exposition Où sont les femmes ? en 2023-2024 au Palais des beaux-arts de Lille ? Comment présenter Camille Claudel au musée de Nogent-sur-Seine ? Comment inclure des réflexions sur le genre dans son travail de conservatrice ? Comment montrer une histoire collective des réseaux de femmes artistes ? Comment faire ressortir les réseaux dans la médiation écrite et orale, la scénographie, l’accrochage des collections permanentes ?

Jeudi 18 avril, 18h à 20h, salle Vasari [format hybride] : Réseaux et création contemporaine, carte blanche à Lili Reynaud-Dewar.
Intervenante: Lili Reynaud-Dewar (artiste).

Cette séance propose un dialogue avec l’artiste Lili Reynaud-Dewar, qui danse, écrit, enseigne, réalise des objets, des installations vidéo et des films. La nature, la forme et l’organisation même des réseaux propres à la création contemporaine seront interrogées à la lumière de sa pratique d’artiste et d’enseignante. Son expérience en tant que cocréatrice et collaboratrice de la revue féministe d’art et de culture Pétunia, autant que ses réflexions sur l’incursion des questions politiques et sociales dans le champ esthétique ainsi que ses références à des figures transgressives du XXe siècle nourriront cet échange traversé par les notions d’influence, de création collective et de transmission.

Lundi 29 avril, 18h-20h, auditorium Jacqueline Lichtenstein : Projection en partenariat avec l’Institut National de l’Audiovisuel, Les femmes artistes dans la culture audiovisuelle depuis les années 1950.
L’Institut National de l’Audiovisuel (INA), créé en 1975, a pour but de conserver et de valoriser les productions audiovisuelles, télévisées ou autres, afin de les rendre accessibles au public et d’encourager leur étude. Il conserve une bibliothèque de vidéos considérable dans laquelle on trouve certaines traces de l’activité des différents groupes d’artistes femmes tout au long du XXe siècle. En parallèle des archives matérielles, les archives audiovisuelles permettent d’avoir une approche différente et passionnante de l’histoire de l’art. Cette séance sera l’occasion de visionner une sélection d’archives télévisées commentées qui portera sur le thème : « Les femmes artistes dans la culture audiovisuelle depuis les années 1950 ».

Jeudi 16 mai, 18h-20h [uniquement en distanciel] : Table-ronde. Historiennes féministes de l’art en réseaux.
Intervenantes : Charlotte Foucher Zarmanian (LEGS – Laboratoire d’études de genre et de sexualité, UMR 8238), Laura Iamurri (Università Roma Tre) et Émilie Oléron Evans (Queen Mary, University of London). 

La notion de réseaux apparaît aussi dans les parcours des historiennes de l’art s’étant intéressées aux artistes femmes. Pour explorer les liens qui peuvent se tisser – ou non – entre elles ainsi que la question de l’engagement féministe – ou non – dans l’écriture de l’histoire de l’art, nous accueillerons Charlotte Foucher Zarmanian qui a exploré ces questions de son HDR intitulée « Femmes et Histoire de l’art : Créations, représentations, transmissions », Emilie Oléron Evans qui prépare une biographie intellectuelle de Linda Nochlin, et Laura Iamurri dont les recherches sur Carla Lonzi et Lea Vergine rejoignent ces problématiques.

Les tables-rondes et projections se déroulent à l’INHA. Sauf mention contraire et projections, tous les évènements sont retransmis en direct via Zoom [format hybride] (inscriptions ouvertes deux semaines avant l'évènement sur notre adresse mail far.recherche@gmail.com, lien envoyé par mail la semaine de l'évènement), enregistrés puis versés sur la chaine YouTube de l’INHA.

Porteuses du projet, organisatrices et modératrices : Franny Tachon (Biennale de Lyon), Clémence Rinaldi (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Eva Belgherbi (Université de Poitiers – École du Louvre), Camille Philippon (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Catherine Gonnard (INA) et Anouk Chambard (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).