L'œuvre de Loránd Gáspár n'a cessé de circuler du domaine médical au domaine littéraire. Dès 1960, il a tenu des cahiers de notes, contenant ses réflexions, griffonnées sur papier, parfois sur une ordonnance entre deux patients, formant tour à tour des observations sur la médecine, la douleur ou encore la poésie. Resté inédit à la mort du poète, l'essai Feuilles d’hôpital que publient aujourd'hui les éditions genevoises Héros Limite est sans doute l’exemple le plus représentatif de ce dialogue entre les disciplines. Commencé dans les années 1970 et en continuel chantier depuis lors, cet ouvrage affirme et revendique son caractère composite, mêlant le style poétique et l’essai, la réflexion philosophique et le développement scientifique, en achevant de faire la preuve que la poésie est susceptible d’investir en tant que langage de la vie toutes les dimensions de l’existence humaine, y compris dans ses moments limites — la souffrance, la maladie, la guérison. Fabula vous propose par ailleurs de lire une version enrichie de l'introduction à l'ouvrage par Danièle Leclair.
On pourra (re)trouver dans Acta fabula le compte rendu proposé par Marie-Antoinette Bissay sur l'essai de Maxime Del Fiol, Lorand Gaspar. Approches de l’immanence (Hermann): "Lorand Gaspar ou le cheminement d’une pensée vivante" ; celui signé par Anne Gourio sur le livre de Patrick Née (Hermann également, mais que fait donc Gallimard ?), Lorand Gaspar. Une poétique du vivant : "Dans le tissage du vivant. Poésie & pensée chez Lorand Gaspar." ; ou encore la recension du collectif Lorand Gaspar, archives et genèse de l'oeuvre par Thomas Augais : ""La genèse placée en abîme : l’atelier perpétuel de Lorand Gaspar".