Dans les deux volets de ses Gremlins – qui sont tout à la fois conte de Noël, splatstick, film de monstres, horror movie et comédie familiale –, Joe Dante a réalisé la synthèse de deux esthétiques apparemment contradictoires, celle du cinéma bis, héritée de Roger Corman, d’une part, et celle du blockbuster inaugurée par Steven Spielberg de l’autre. Oscillant ainsi entre la protestation issue du Nouvel Hollywood et le merchandising qui s’impose, dans les années 1980, au cœur des années Reagan, cette franchise est aussi et surtout comme un long film portant sur les pouvoirs du cinéma et sur les rapports de domination qui s’exercent dans notre monde postmoderne.
Antonio Dominguez Leiva est professeur à l’UQàM (Montréal). Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la culture populaire contemporaine ainsi que l’histoire culturelle de la cruauté et de l’érotisme.
Sébastien Hubier enseigne les comparative cultural studies à l’université de Reims et au campus euro-américain de Sciences Po Paris. Il est l’auteur d'une dizaine d'ouvrages sur la pop culture.