On trouvera dans ce livre une comparaison inédite entre deux pandémies fin de siècle : celle de la syphilis, au XIXe, et celle du sida, à la fin du siècle suivant. Celles-ci ont non seulement causé des ravages chez leurs victimes, mais ont semé le chaos dans les discours culturels, politiques et scientifiques et favorisé la résurgence de mythes et de phobies. De fait, l’expérience de ces maladies désoriente les corps et théâtralise l’environnement dans lequel ils évoluent. C’est ainsi que Jean Floressas des Esseintes, l’antihéros syphilitique du roman culte À Rebours de Joris-Karl Huysmans, et le personnage qu’Hervé Guibert devient dans ses écrits du sida entrent ici en dialogue.
Mobilisant les théories queers, l’auteur analyse les concepts du « symptôme » et de la « survivance » au prisme de l’histoire de l’art et montre comment l’œuvre littéraire transforme la douleur, la maladie et la mort en moteurs de création singuliers, voire en œuvres d’art. Une approche où l’éthique et le politique ne supplantent pas l’esthétique.
TABLE DES MATIÈRES
Prologue : Deux fins de siècle pandémiques
Introduction : Forces entropiques, phobiques et anachroniques de la syphilis et du sida
1. Survivances queers des esthètes
2. Origines, hystéries et mythographies sexuelles
3. Les corps queers de Des Esseintes et de Guibert
4. Décors et fenêtres hétérotopiques : théâtres de survivances queers
5. Et si mourir était un art queer ?
Conclusion / Bibliographie