John Dewey se confronte dans cet ouvrage de la maturité (1922) à ce qu’il considérait comme le problème philosophique majeur : les voies par lesquelles la conduite humaine est susceptible d’un progrès moral. Cela suppose de s’appuyer sur une description aussi objective que possible de ses éléments constitutifs, les habitudes, les impulsions et l’intelligence. Or l’analyse montre combien ces éléments sont engagés dans une négociation permanente avec les conditions sociales, historiques, économiques, culturelles qui composent leur environnement. Le vrai problème du progrès moral, par conséquent, est celui d’une meilleure adaptation de la morale à ses circonstances. Aussi convient-il pour ce faire de s’appuyer sur les enseignements rationnels des sciences humaines et sociales plutôt que sur les valeurs prétendument éternelles des morales anciennes se référant à des normes transcendantes détachées des réalités, qu’il s’agisse de Dieu, de la raison ou de la nature.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage…
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"La nature humaine selon Dewey", par Paul Walter (en ligne le 15 avril 2024)