Mallarmé au-delà du silence est la première confrontation d’Henri Meschonnic avec le mythe de Mallarmé et la lecture qui en avait été faite par une génération de poètes nourris, jusqu’à la nausée, des vers du ‘prince des poètes’, et qui, emboîtant le pas à Jean-Paul Sartre, avait transformé «l’échec de la poésie en poésie de l’échec». Ce qui a empêché, écrit ici Meschonnic, «d’entendre un Mallarmé réellement en train de parler». Ainsi, c’est le «travailleur de l’idée», le poète de «l’affirmation d’une oralité» oubliée par la poésie du second vingtième siècle, que met en lumière cet essai reproposé aujourd’hui, trente sept ans après sa première publication en préface aux Écrits sur le livre de Mallarmé parus aux Éditions de l’éclat en 1986.
Henri Meschonnic (1932-2009), théoricien du langage, a laissé une œuvre considérable, depuis le cycle Pour la poétique (5 vol., Gallimard, 1970-1978), jusqu’à ses traductions de la Bible (5 vol., Desclée de Brouwer, 2001-2008), ponctuée par une production poétique, récompensée par plusieurs prix, dont le Prix Mallarmé pour son Voyageur de la voix en 1986.