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La réception de la théorie décoloniale d’Abya Yala / Amérique Latine dans le champ académique (Europe – Afrique)

La réception de la théorie décoloniale d’Abya Yala / Amérique Latine dans le champ académique (Europe – Afrique)

Publié le par Marc Escola (Source : Philippe Colin)

12-13 décembre 2023

University of Chicago Center in Paris

Comité d’organisation : 

Lissell Quiroz (CY Cergy Paris Université, AGORA EA 7392, IUF)

Philippe Colin (Université de Limoges, EHIC UR 13334). 

Au cours des dernières décennies, différents courants « post-eurocentriques » de la pensée critique ont entamé une profonde révision des sciences sociales, en intégrant à leurs analyses une réflexion sur les asymétries persistantes qui traversent nos mondes dits « post-coloniaux » et en mettant l’accent sur la géopolitique du savoir et du pouvoir qui en découle. L’un de ces courants de pensée est la pensée décoloniale. Originellement elaborée par des chercheurs et chercheuses latino-américain·es ou issus de la diaspora latino-américaine aux Etats-Unis dans le cadre du projet Modernité/Colonialité/Décolonialité, les analyses et concepts qu’elle a développés – notamment ceux de colonialité, transmodernité ou de pluriversel  – ont largement essaimé hors de d’Abya Yala/Amérique latine et font aujourd’hui partie intégrante du débat universitaire global. L’ancrage latino-américain des réflexions proposées par ce courant de pensée, loin de constituer une limite épistémologique, a contribué à remettre au centre des débats la question du positionnement et du lieu d’énonciation dans la construction des savoirs sociaux. C’est en effet cet ancrage revendiqué dans l’espace inaugural du déploiement colonial occidental, qui lui permet d’articuler une analyse généalogique des effets de la colonialité du pouvoir, du savoir, de l’être et du genre sur le sujet colonial global. 

A la suite de la parution cette année de l’ouvrage Pensées décoloniales. Une cartographie de la pensée critique d’Amérique latine (Philippe Colin, Lissell Quiroz, Zones), nous souhaitons inviter des chercheuses et chercheurs européen·nes et africain·es à réfléchir aux circulations et la productivité interprétative de la critique décoloniale en dehors de ses espaces académiques d’émergence, plus spécifiquement, dans un sens Sud-Sud (Abya Yala/Amérique latine – Afrique) et Sud-Nord (Abya Yala/Amérique latine – Europe). Quelle est la réception de la théorie décoloniale dans les universités européennes et africaines ? Comment est-elle reçue, utilisée, resémantisée dans l’enseignement et la recherche ? Quelles réélaborations/traductions/hybridations de ses modèles théoriques ou de ses méthodes rendent possible sa réimplantation ? Plus largement, le colloque, que nous voulons ouvert à des approches et disciplines diverses, a pour ambition de dégager et d’élargir les liens et articulations entre les différentes pensées critiques universitaires post-eurocentriques - en l’occurrence les études subalternes et postcoloniales, ou la perspective africana, mieux connues en Europe et en Afrique. Dans ce dernier continent, les problématiques et les questionnements autour de la colonialité sont nombreux, anciens et possèdent leurs propres spécificités. Ils appellent de manière forte et accrue la circulation des savoirs Sud-Sud. En Europe, ce sont surtout les descendant·es des colonisé·es qui interrogent le fait colonial tant dans leurs recherches que dans leurs enseignements.

Ce colloque, le premier de ce genre en France, cherche également à constituer un réseau de recherche international sur les questions de (dé)colonialité. Il souhaite notamment participer au développement d’une recherche critique, située et engagée dans la dissolution de la colonialité dans un monde globalisé.

Les axes envisagés (mais on exclusifs) sont les suivants : 

·       Où s’implante cette pensée et qui les portent ? (Quels champs disciplinaires, facultés, enseignant·es)

·       Quelles formes de diffusion ? (Dans l’enseignement, les syllabus, la recherche)

·       Quelles adaptations aux contextes locaux ?

·       Quelles reconfigurations du corpus théorique ?

·       La colonialité du savoir dans les espaces académiques européens et africains.

·       Les tensions dans les espaces académiques.

·       Les résultats de ces recherches.

Les propositions (500 mots max) accompagnées d’un bref CV sont à envoyer jusqu’au 1er novembre 2023 aux adresses suivantes : philippe.colin@unilim.fr et lissell.quiroz@cyu.fr

Les communications pourront se faire en français, en anglais ou en espagnol.

Les frais d’inscription s’élèvent à 80 euros pour les participant·es (à 50 euros pour les doctorant·es et postdocs).