À l’occasion du centenaire de la mort d’Henri Roorda (1870-1925), l’université de Lorraine (LIS) et l’université de Lausanne (Centre des littératures en Suisse romande, Section de français, École de français langue étrangère, Institut d’études politiques, Centre Walras Pareto) organisent en collaboration avec l’Association des Amis d’Henri Roorda un colloque international qui se tiendra du 6 au 8 novembre 2025 à l’université de Lausanne.
Comité d’organisation :
Gilles Losseroy, Daniel Maggetti, Anne-Lise Delacrétaz, Alain Ausoni, François Allisson.
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Le 7 novembre 1925, le professeur de mathématiques lausannois Henri Roorda met fin à ses jours, après avoir préparé l’édition de Mon suicide, publié six mois plus tard. Souvent réédité et traduit en plusieurs langues, ce texte lui vaut une discrète reconnaissance posthume. Mais de son vivant, Roorda a développé une intense activité littéraire. Enseignant apprécié, il a profondément remis en question les programmes et les méthodes de l’apprentissage scolaire, en particulier dans Le pédagogue n’aime pas les enfants (1917) et dans Avant la grande réforme de l’an 2000 (1925). Passionné par le théâtre, il est l’auteur de plusieurs pièces qui égratignent les normes et la routine de la vie bourgeoise. Sa veine satirique et son extraordinaire sens de l’humour se manifestent dans sa production de chroniqueur. Qu’il s’agisse des articles qu’il donne à des journaux romands, et dont il publie des recueils (À prendre ou à laisser, 1919 ; Le Roseau pensotant, 1923), ou de ses Almanach Balthasar (1923-1926), Roorda apparaît comme un animateur hors pair des mécanismes du rire, qu’il examine par ailleurs d’un point de vue théorique dans Le Rire et les rieurs (1925).
Le colloque du centenaire se veut l’occasion d’explorer les différentes facettes d’une œuvre stimulante et multiple, partiellement rassemblée dans des Œuvres complètes en 1969-1970, et mieux diffusée depuis un quart de siècle grâce notamment à l’activité de l’Association des Amis d’Henri Roorda et à la parution de nombreuses traductions. Cette rencontre entend aussi revenir sur les aspects saillants d’une trajectoire biographique singulière. Celle-ci a été marquée par la fréquentation des milieux anarchistes : le père de Roorda, Sikko, Néerlandais critique du colonialisme, a été proche d’Élisée Reclus et des milieux libertaires. L’écrivain a ensuite participé à la création de l’École Ferrer de Lausanne, et il a adhéré aux idéaux pacifistes, à contre-courant du bellicisme répandu à la veille de la Grande Guerre. Marginal jusque dans ses relations avec les Cahiers vaudois où il publie, Henri Roorda est un écrivain qui nous interroge. C’est cette puissance de questionnement que le colloque du centenaire d’Henri Roorda voudrait considérer, selon les axes suivants :
– Pédagogie
– Humour
– Anarchisme
– Colonialisme
– Francophonie
– Satire sociale
– Genres littéraires (chronique, théâtre, essai)
– Posture d’écrivain
– Traduction et réception
– Pacifisme
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Les propositions de contribution, rédigées en français et ne dépassant pas les 5000 signes, sont à envoyer avant le 30 novembre 2024 à
Gilles.Losseroy@univ-lorraine.fr