Célébration du 110e anniversaire d’Albert Camus
« Redécouvrir Albert Camus, cet éternel contemporain »
Du 14 nov. au 18 nov. 2023
Manifestation scientifique, culturelle et artistique
Dans plusieurs établissements tunisiens de l’Enseignement supérieur + IFT + Espace 4e art Tunis (sous réserve de confirmation)
L’événement scientifique et culturel « Redécouvrir Albert Camus, cet éternel contemporain » se situe dans le cadre des célébrations du 110e anniversaire de la naissance du grand écrivain et philosophe Albert Camus (7 novembre 1913//4 janvier 1960). Cet événement qui se tiendra du 14 au 18 novembre (2023), dans plusieurs établissements universitaires et culturels à Tunis, se veut une occasion-célébration pour confirmer, encore une fois, le grand rayonnement mondial dont jouit Albert Camus, même 63 ans après sa mort soudaine et brutale (accident de voiture alors qu’il avait 47 ans).
L’importance centrale de cet événement scientifique-et-culturel, tel que nous le concevons, se situe dans le besoin de sensibiliser les jeunes (principalement les étudiants en humanités mais aussi les élèves de Terminale ainsi que le grand public des passionnés-et-curieux) aussi bien à la littérature et à la philosophie de Camus qu’à «l’engagement» intellectuel de l’auteur du Premier Homme.
Au-delà de l’aspect extrêmement protéiforme de la production philosophique-artistique de Camus et des débats infinis suscités par les positions de Camus autour de problématiques centrales ayant marqué l’actualité du jeune journaliste ou de l’Ecrivain-penseur mature, il est des questions plus ou moins réitérées autour de son œuvre philosophique et artistique qui n’ont jamais été réglées de façon définitive par les spécialistes de Camus.
1/ Les rapports --complexes et ambigus-- d’Albert Camus avec la question coloniale.
1/ Proximité et distance de Camus vis-à-vis des Arabes d’Algérie (Exemple : «L’Etranger» et la fameuse expression «arabe» pour désigner le personnage tué par Meursault. Pourquoi ce refus à donner un nom à ce personnage ?).
2/ L’ambiguïté de la position de Camus face à la question du colonialisme (avec tous les malentendus suscités) et face à la problématique de la décolonisation dans les années cinquante du siècle dernier.
3/ Les difficultés (et les ambiguïtés et les équivoques) à situer Camus par rapport à cette question : est-il un «néocolonialiste» ou avait-il été toujours mal compris ?
5/ Les divers défis esthétiques et herméneutiques posés par l’écriture camusienne jusqu’à aujourd’hui.
6/ Les résonances de l’écriture de l’Absurde à l’époque contemporaine. Pourquoi Camus suscite-t-il toujours tant d’intérêt dans le monde francophone et ailleurs. Pourquoi est-il toujours si lu, si joué, si étudié ?
7/ Les limites et la pertinence de l’absurde camusien dans la mouvance existentialiste du 20e siècle.
Ces questions, et bien d’autres, nous amènent à proposer ces trois journées d’étude :
** 1ère journée : Albert Camus, penseur/écrivain contradictoire ?
** 2ème journée : La présence de Camus (son style et/ou sa philosophie) dans la littérature contemporaine.
@ Exemple 1 : Dans quelle mesure les personnages camusiens seraient-ils considérés comme des précurseurs (rapport de filiation ?) du personnage post-moderne (le personnage de la littérature contemporaine) ?
@ Exemple 2 : En quoi la philosophie de l’absurde, telle qu’elle est conçue dans les fictions camusiennes, a-t-elle impacté/influencé la littérature contemporaine ? Y a-t-il un lien, par exemple, entre l’absurde camusien et la littérature documentaire ?
Mais aussi, où se situent les principales différences (bifurcations) entre le personnage camusien et le personnage de la littérature contemporaine ? (différence au niveau du profil ? différence au niveau de la valeur symbolique ? différence au niveau de la valeur ontologique/métaphysique ?)
** 3ème journée : Limites et performances (degré de pertinence) de l’absurde camusien ou la philosophie camusienne et les révolutions contemporaines : croisements et dissemblances.
A ces trois journées s’ajoutent trois autres événements culturels :
4 ) Camus et/dans le cinéma (modérateurs : Sihem Sidaoui et Mariem Azizi).
** Objectifs : Faire découvrir aux étudiants et aux curieux-passionnés des oeuvres cinématographiques dont le support est l’une des oeuvres de Camus. Nous cherchons également à familiariser les jeunes étudiants et les élèves de Terminale au débat et à la critique suscités par la visualisation d’un Film (comment réagir face à un Film ? comment le critiquer ? Quel est le jargon spécifique à la critique d’un film ? comment lire/comprendre un Film ? comment évaluer et comprendre le travail d’un réalisateur ? comment lire/critiquer le jeu des acteurs-interprètes ? etc.).
5) Camus et le théâtre : Depuis la libération de Paris jusqu’à sa mort, Camus a participé de manière remarquable à la mouvance théâtrale en tant que dramaturge et en tant que metteur en scène. S’il a pu être considéré, dans un premier temps, comme un théâtre d’idées où la philosophie de l’absurde prévaut sur le jeu scénique, le théâtre camusien s’inscrit dans un projet --sérieux et digne d’intérêt-- de rénovation de l’art dramatique où priment recherche du langage tragique moderne, actualisation des mythes et volonté de rapprocher les hommes ainsi que les valeurs humaines universelles ... La première question qui s’en suit : à quel degré le théâtre camusien a-t-il réussi à atteindre ces objectifs (artistiques principalement, mais également humanistes) ? Une deuxième question pourrait être posée : le théâtre camusien est un théâtre d’élite (avec sa philosophie de l’absurde, ses idées abstraites, etc.) ou bien un théâtre populaire (à la disposition de tout le monde) ? Pourquoi le théâtre de Camus est-il joué et/ou adapté dans plusieurs pays (y compris la Tunisie --Kaligula I et II de Fadhel Jaziri--) jusqu’à aujourd’hui ?
6) Concours d’expression écrite et/ou orale (deux catégories : A-Lycéens et B-Etudiants) : Lire Camus, faire parler le discours camusien (concours sous l’égide de l’Institut Français de Tunisie : l’appel sera lancé dans les départements de français en Tunisie ainsi que dans les deux Lycées français à Tunis --Lycée Pierre-Mendès France et Lycée Flaubert-- et d’autres établissements d’Enseignement public et privé.
@ Comité de Lecture : Mariem Azizi (U. Carthage), Houcine BOUSLAHI (U. Kairouan), Mohamed CHAGRAOUI (U. Tunis El-Manar), Philippe DAROS (U. Paris 3), Salah DEGANI (U. Carthage), Mohsen El KHOUNI (U. Tunis El-Manar), Samia KASSAB-CHARFI (U. Tunis), Fadhila LAOUANI (U. Manouba), Moez REBAI (U. Sfax), Bilel SALEM (U. Carthage), Sihem SIDAOUI (U. Manouba), Mustapha TRABELSI (U. Sfax), Farah ZAIEM (U. Manouba)
@ Comité de Lecture (Concours d’Ecriture et d’Expression orale) : Mariem AZIZI (U. Carthage), Rym BEN TANFOUS (U. Gafsa), Abdelhamid BOUGATF (Professeur principal/E. Secondaire/ et Docteur ès Lettres), Hatem BOURIAL (Journaliste & Ecrivain), Walid BOURAOUI (Professeur principal/ E. Secondaire/Kébili), Hakim BOUSLAHI (Professeur principal/E. Secondaire/Tozeur), Véronique DOUTRELEAU(Inspectrice de l’Education Nationale/IFT), Lobna GHEDIRA (agrégée de Lettres modernes/U. de Monastir), Walid SGHAIER (Inspecteur de l’Education Natioanle/Sousse), Sarra KHALED (U. Sfax), Mohamed NAOUAR (Professeur E. Secondaire/Bizerte et Docteur ès Lettres), Bilel SALEM (U. Carthage).
@ Comité d’organisation : Mariem AZIZI, Houda BEN HAMADI, Mouna BEN TAHER, Philippe DAROS, Salah DEGANI, Mohamed CHAGRAOUI, Sarra KHALED, Hassouna MANSOURI, Bilel SALEM, Sihem SIDAOUI.
@ Iniatiateur et Coordinateur de l'Evénement : Salah DEGANI
@ Responsables : Houda BEN HAMADI, Mohamed CHAGRAOUI, Philippe DAROS, Salah DEGANI, Ouannes El HAFIENE et Mohsen El KHOUNI
@ Laboratoires de recherche partenaires de l’événement :
I- LR «LFC» (ISLT/ U. Carthage)
II- LR «Lumières, Modernité et Diversité culturelle» (ISSHT/ U. Tunis El-Manar)
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Panel A : Camus et le théâtre
Modérateur : Salah DEGANI
** Si les pièces de théâtre de Camus sont jouées depuis les années 50 du siècle dernier (jusqu’à aujourd’hui), la grande « surprise » a été opérée récemment par Pierre Martot, comédien et metteur en scène français et ce, à travers sa mise en scène de «Le Mythe de Sisyphe» de Camus. La rencontre avec Pierre Marot consistera en une oralisation, commentée, de quelques extraits de cette adaptation théâtrale du Mythe de Sisyphe + présentation de l’oeuvre théâtrale en question devant un public de lycéens, d’étudiants, d’universitaires et de curieux + questions-réponses entre l’invité (P. Marot) et le public.
** NB. L’adaptation de Pierre MARTOT pourrait être jouée, à Tunis, durant la période en question (Célébration du 110e anniversaire de Camus) dans sa totalité (sous réserve de confirmation budgétaire).
---- Pour plus de précisions sur ce Panel, contacter : salah21degani@gmail.com
Panel B : Camus dans le cinéma (Adaptation de l’œuvre de Camus dans le cinéma)
Modératrice 1 : Mariem AZIZI (U. Carthage ; membre du Comité d’organisation)
** Nous prévoyons, dans ce Panel --central à plus d’un égard--, un volet autour des adaptations de l’oeuvre de Camus. Mariem AZIZI, Collègue spécialiste de la question, animera, avec la précieuse présence de Jean Cleder (U. Rennes 2), une séance autour des rapports entre la littérature et le cinéma.
** Invité : Jean Cléder (Univ. Rennes 2)
---- Pour plus de précisions sur cette partie du Panel B, contacter : meriamazizi@gmail.com
Modératrice 2 : Sihem SIDAOUI (U. de Manouba ; membre du Comité d’organisation)
** Sihem Sidaoui organisera la deuxième séance de ce Panel (B), entre autres, autour du livre de Saad Chakakli et d’Alexia Roux portant sur la série dont ils parlent (voir infra) et elle montrera des séquences où il y a des références à Camus qu’elle discutera avec les invités et, aussi, avec le public. Sihem Sidaoui va projeter le film de Djamel Karkar (projection dans les locaux de l’IFT, sous réserve de confirmation des autorités compétentes à l’IFT).
«L'œuvre d'Albert Camus laisserait peu d'espace au cinéma, souvent cantonné à la place du mauvais objet, la distraction des masses à laquelle s'oppose la littérature comme expérience de retrait nécessaire à penser la nouveauté de l'époque et sa fameuse absurdité. Le cinéma le lui aurait bien rendu, avec si peu d'adaptations malgré celle de L'Étranger par Luchino Visconti, significativement peu concluante. Albert Camus, il faudrait alors le chercher ailleurs, en tombant quelquefois sur lui par hasard. Sûrement du côté de son contemporain Michelangelo Antonioni (il y a de L'Étranger dans certains de ses films, exemplairement Profession : reporter) et ses suiveurs plus ou moins inspirés (le mexicain Michel Franco avec le récent Sundown). On relève aussi une proximité avec Guy Gilles, autre Français d'Algérie, une phrase souvent ruminée par Jean-Luc Godard et issue du Mythe de Sisyphe ("Le suicide est le premier problème philosophique sérieux"), une adaptation opaque et cryptée (Earth is Full of Ghosts de Djamel Kerkar, un court-métrage inspiré du Malentendu). »
« Camus et le cinéma ? Un malentendu réciproque. La présence d'Albert Camus surprend cependant dans une série télévisée étasunienne, l'une des meilleures des vingt dernières années, The Leftovers (2014-2017) de Tom Perrotta et Damon Lindelof. La référence est même assumée dès le premier épisode et son adolescent lecteur de L'Étranger. Elle fonctionne autrement, souterrainement et plus décisivement. D'un côté, elle se déploie sur le versant de la surdité, qui a affecté la mère et l'oncle de l'écrivain et si l'on sait que le motif travaille toute son œuvre, il hante aussi toute la série. De l'autre, la surdité en tant que sa question interroge ce qu'il y aurait fondamentalement de malentendu dans toute relation de communication, au risque de la mésentente, trouve moyen de converger vers une autre référence. Également présente dans le premier épisode, c'est une phrase signée celle-là de Ludwig Wittgenstein, issue du Tractatus logico-philosophicus (1921) et souvent traduite ainsi : "Ce dont on ne peut parler il faut le taire". Alors on pourrait prendre toute la mesure du silence, une mesure partagée par les auteurs de la série comme, déjà, par Albert Camus qui écrit dans La Peste (1947) : "C'est au moment du malheur qu'on s'habitue à la vérité, c'est-à-dire au silence". » (par Alexia Roux et Saad Chakali).
** Invités pour ce Panel : Saad Chakali et Alexia Roux
---- Pour plus de précisions sur cette partie du Panel B, contacter : ssidaoui@yahoo.fr
Panel C : Camus dans la chanson contemporaine
Modératrice : Sarra KHALED (U. de Sfax ; membre du Comité d’organisation)
Sarra KHALED pense qu'il serait intéressant, dans le cadre d’un atelier pratique d'écriture créative (universitaire) ou d'un club (scolaire), de mettre en chanson quelques textes inspirés ou extraits de l'œuvre de Camus par des étudiants et/ou des élèves (sous la forme d'un petit spectacle).
** Dernier titre en date inspiré de Camus (album «Aimer» --Serge Lama--, sorti en 2022).
---- Pour plus de précisions sur ce Panel, contacter : sarra.khaled.89@gmail.com
Panel D : Camus dans la bande dessinée
Modératrice : Rym BEN TANFOUS (U. de Gafsa ; membre du Comité d’organisation)
De son côté, Rym Ben Tanfous croit que ce Panel correspondrait à l'optique de médiation auprès des lycéens notamment : elle suggère un atelier d'adaptation de Camus en bande-dessinée. Le nom de Chakib Daoud vient immédiatement à l'esprit puisqu'il a fait ce genre d’exercice en collaboration avec l'art-rue et l'IFT.
---- Pour plus de précisions sur ce Panel, contacter : rym.bentanfous@yahoo.com
*** Pour plus de précisions sur le Concours d’expression écrite et orale, contacter : w.sghaier.ens@gmail.com
***** Dates à retenir :
1- Envoi des propositions (à l’adresse suivante : salah21degani@gmail.com) pour chacune des Journées d’étude : avant le 25 septembre 2023. Merci de mentionner dans l'objet du mail "110e anniversaire de Camus" + la Journée à laquelle vous voulez participer
2- Réponse du Comité de lecture : avant le 04 octobre 2023
3- le 110e anniversaire de Camus se tiendra à Tunis du 14 au 18 novembre 2023
NB. Les propositions de participation ne doivent pas dépasser une page A4 avec une brève Notice biobibliographique relative à l’auteur de la proposition.
** Conférencier invité (les trois Journées d'étude) : Michel MURAT (ENS rue d'Ulm et Sorbonne Université)