Colloque international de Libreville sur « Les savoirs ancestraux : transmission et sauvegarde »
Lieu : École Normale Supérieure de Libreville (ENS)
Dates du Colloque : 28, 29 et 30 mars 2024.
Langues du colloque : français, espagnol ou anglais.
Calendrier
La date limite de soumission des propositions : le 31 décembre 2023.
La notification des propositions retenues : le 29 janvier 2024.
L’envoi des textes définitifs pour publication d’actes de colloque : le 30 mai 2024.
Argumentaire
1-Objet
Les savoirs ancestraux peuvent se définir comme un ensemble de connaissances ou aptitudes d'un peuple donné acquises au fil des ans par l'apprentissage, la répétition ou l'expérience. De fait, les savoirs ancestraux sont profondément enracinés dans les traditions culturelles, les pratiques locales habituelles propres à une communauté qui a la charge de transmettre ce que les ancêtres ont tenu à conserver de génération en génération. De ce qui précède, les savoirs ancestraux constituent le ciment de l'accomplissement de l’individu et le fondement d'une organisation, ce qui forge le corps, le cœur, l'esprit de l'homme. Par-dessus tout, ils constituent l'âme d'un peuple de par l'histoire qu'ils portent en eux. En clair, les savoirs ancestraux jouent le rôle de repère, de référence afin de valider non pas des normes mais des principes et des idéaux, qui ont conduit la société à un stade d'évolution respectable et considérable de par sa position privilégiée à l'échelle mondiale. C'est la raison pour laquelle chaque autochtone tient à sauver de l'oubli et de l'exportation les savoirs traditionnels non brevetés, considérés comme un héritage intellectuel de culture millénaire qui tend à disparaître. Concernant l’accès aux savoirs ancestraux, « l’expérience indienne joue un rôle d’entraînement au niveau international et nous impose une réflexion sur le rapport que le monde d’aujourd’hui, largement modelé par l’influence occidentale, entretient avec les cultures ancestrales, en les récupérant le plus souvent par fragment et sous l’angle strictement économique, tout en faisant croire qu’il les valorise » (Yann le Goater, 2007). Les savoirs ancestraux peuvent relever soit du domaine de la nutrition, la pratique de l'accouchement, la phytothérapie, l'enseignement, la formation de l'individu, l'agriculture, l'aménagement de l'espace, le traitement des déchets, les rituels, l'initiation ou de bien d’autres domaines encore. Toute société stable et équilibrée repose sur des savoirs ancestraux mais leur pérennité n'est pas souvent assurée du fait de la confidentialité qui entoure leur acquisition. Ainsi, pour assurer leur transmission et leur sauvegarde, les savoirs ancestraux méritent d'être vulgarisés et protégés au sein des institutions sociales qui les ont vu naître.
2-Questions
Après avoir essayé d'éclairer les notions de savoirs ancestraux, nous pouvons soulever ces questions : comment intégrer la classification des savoirs ancestraux dans des catégories de la recherche ? Pourquoi certaines sociétés se sont employées à transmettre et sauvegarder leurs savoirs ancestraux ? Dans quelle mesure les savoirs ancestraux peuvent-ils concourir au développement personnel, culturel, économique ou politique ? Quelle est la part de la pédagogie dans la transmission des savoirs ancestraux ? Qu'en est-il de l'usage ancestral du kévazingo (oveng en fang) ? Et si le bois, le meuble avait une âme et parlait comme dans Kétala de Fatou Diome ? Comment faire connaître, faire valoir et protéger (brevets, licences, appellations d'origine protégée ou contrôlée, inscription au patrimoine) ces savoirs ancestraux parfois méconnus ? D'autres questions pourraient survenir aux cours de nos recherches.
3-Objectifs
Nous voulons faire intervenir des chercheurs qui travaillent sur un objet de recherche lié aux savoirs millénaires ou ceux qui sont susceptibles de s’intéresser au sens, aux valeurs, aux symboles forts que représentent les savoirs ancestraux pour chaque peuple. Depuis des années, dans le monde, on n'arrête pas de se plaindre des mutations religieuses, culturelles, économiques, politiques et même scientifiques. Mais ces changements ne sont pas tous positifs. Actuellement, nous observons une décomposition voire une déstructuration de ladite société caractérisée par des phénomènes sociaux tels que la déchéance politique, le détournement des deniers publics, les crimes rituels, la perte des valeurs, la crise identitaire, la crise religieuse, la crise syndicale, la non-prise en compte de l’éthique en milieu professionnel, la promotion du novum à tout prix, etc. Cela se vérifie dans la transformation des rites traditionnels afin de servir les intérêts propres de celui qui choisit de contrevenir aux rituels institués depuis des âges (le règlement des palabres, le déroulement du mariage coutumier, la liste de la dot par exemple). D’ailleurs, il est loisible de constater que, dans différentes sociétés, on se plaît à revisiter les systèmes scolaires, la pédagogie des enseignants, les pratiques sociales, l'éducation des enfants, les rites des anciens, le compagnonnage des experts, la formation des aînés, l'apprentissage des maîtres ou des artisans ainsi que les divers modes de transmission par l'initiation au sein des familles. Le paradoxe est que les méthodes désavouées aujourd'hui ont parfois fait leurs preuves (en littérature, prenons le cas, de la grand-mère détentrice d'un savoir traditionnel dans Puzzle de Carnaud Atome Mengue, d'André, le grand-père du narrateur, tailleur de pierre dans La Gloire de mon père de Marcel Pagnol,). Il sied d'insister aussi sur les différentes traductions de l'ancestrale tradition orale : de la musicologie aux tentatives de traductions récentes. Face à cette problématique qui constitue un des enjeux du bon fonctionnement de la société, il convient tout de même de recueillir les divers apports dans chaque discipline. D’où la tenue d’un colloque international intitulé : « Les savoirs ancestraux : transmission et sauvegarde ». Les chercheurs, les enseignants-chercheurs, les encadreurs pédagogiques, les doctorants peuvent approfondir les questions posées plus haut. Toutes ces questions vont être débattues lors du Colloque par des participants qui apporteront leur contribution à la connaissance de certains savoirs ancestraux.
4- Axes du colloque
Les axes suivants peuvent être explorés sans aucune exhaustivité :
I- Culture et savoirs ancestraux
II-Éducation et savoirs ancestraux
III- Créativité artistique et savoirs ancestraux
IV-Littérature et savoirs ancestraux
V- Langues, traductions et savoirs ancestraux
VI- Médecine traditionnelle et savoirs ancestraux
VII- Histoire, aménagement des espaces, architecture et savoirs ancestraux
VIII- Société, psychologie et savoirs ancestraux
IX-Anthropologie et savoirs ancestraux
X-Philosophie et savoirs ancestraux
XI-Sciences et savoirs ancestraux
N.B :
-Le présent colloque s’articulera autour de plusieurs panels en fonction des thématiques prédéfinies (propositions à amender). Les articles retenus paraîtront dans la revue du GRALIFAH. Le protocole de rédaction est à consulter sur le site de la revue du GRALIFAH : Normes éditoriales - GRALIFAH (revuedugralifah.com)
Procédure de soumission
Les intentions de communication doivent obligatoirement contenir les éléments suivants :
✓ Le titre de la communication,
✓ Nom, prénoms(s), statut, institution d’attache, courriel, contact téléphonique,
✓ Le titre de l’axe auquel se rattache la communication,
✓ L’enjeu de la recherche, la problématique, le cadre théorique, la méthodologie.
✓ Un résumé en français et en anglais de 400 mots maximum accompagné d’une courte bio-bibliographie.
✓ Mots-clés : 5 mots maximum.
-Les propositions de résumé sont attendues au plus tard pour le 31 décembre 2023 (à minuit) : gralifah@gmail.com