Science-fiction et politique en littérature et dans les arts
L’objectif de ce séminaire filé du laboratoire LLA-Créatis de l’Université Toulouse Jean Jaurès est de développer une réflexion ouverte sur les questionnements « politiques », au sens le plus large du terme, que permet la narration de science-fiction. Divers types de récits pourront être envisagés, dans les différents genres littéraires ou dans le cinéma, les séries vidéo et la bande-dessinée. Ils pourront être étudiés et questionnés dans une optique historique, politique, sociologique en faisant intervenir le cas échéant les apports possibles de différentes analyses (anthropologie, sémiotique, études féministes, postcoloniales etc.), l’approche interdisciplinaire ouvrant ainsi à des réflexions croisées, à la mesure de la diversité des perspectives et des questionnements que le genre propose.
Toute la période du XXe siècle a produit des œuvres de SF marquées par des idéologies comme le capitalisme et son pendant, le « communisme », mais également par les menaces liées au nucléaire civil et/ou militaire, les dérives liées aux religions, les racismes, les luttes d’émancipation des minorités, la pollution, etc. Ces représentations ont persisté, mais, dans l’intervalle allant des vingt dernières années du XXe siècle aux vingt premières années du XXIe siècle, se sont exprimées d’autres préoccupations : écocides, crise climatique, crises démographiques, épuisement des ressources, ou dérives dangereuses des potentiels scientifique et technique (transhumanisme, « intelligence artificielle », etc.).
La mise en rapport avec les réalités d’une époque (comme cela est fait synthétiquement dans la collection « Le Passager Clandestin / Dyschroniques ») peut bien sûr s’appuyer sur un ou plusieurs auteurs, et prendre en compte une œuvre ou en comparer plusieurs (en particulier dans le cas des récits brefs et des films courts). Une perspective plus large consistera à considérer les idéologies sous-jacentes, soit en rapport avec les prix littéraires décernés, soit en rapport aux œuvres elles-mêmes, la sémantique de celles-ci se présentant d’emblée parfois comme critique, parfois comme propagande, les deux pouvant se combiner selon des modalités tendant au cynique, à l’ironique, au disruptif, etc.
Dans tous les cas, il s’agira de mettre en lumière le « potentiel heuristique » dans ces œuvres, d’y déterminer les « dispositifs de problématisation » et de rendre productives du point de vue de la théorie politique « les idées avancées sous forme fictionnelle » (Y. Rumpala).
Il est bien entendu souhaitable de mettre en jeu des œuvres appartenant à différents champs géographique et linguistique afin que le panorama de cette recherche soit suffisamment pragmatique.
Calendrier prévisionnel des séances (des ajustements de date sont envisageables)
20 Octobre, 14h-16h / 17 Novembre, 14h-16h / 15 Décembre, 14h-16h / 19 Janvier, 14h-16h / 9 Février, 14h-16h / 15 Mars, 14h-16h / 31 Mai, 14h-16h
Les propositions de contribution sont à envoyer avant le 1er octobre 2023 aux adresses suivantes : fredericsounac@aol.com, yves.iehl@univ-tlse2.fr, jean.nimis@univ-tlse2.fr