Collectif
Nouvelle parution
Martine Hennard Dutheil de la Rochère, Alberto Roncaccia (dir.), Traduire, illustrer, réécrire, mettre en scène / Translate, illustrate, rewrite, stage

Martine Hennard Dutheil de la Rochère, Alberto Roncaccia (dir.), Traduire, illustrer, réécrire, mettre en scène / Translate, illustrate, rewrite, stage

Publié le par Marc Escola (Source : M. Hennard Dutheil)

Un volume trilingue : italiano, inglese e francese sui temi della traduzione, della trasposizione e della riscrittura.

Dai manoscritti medievali agli album contemporanei. Dalle proiezioni poetiche nei libri illustrati di Colette con la fauna sottomarina del mare aperto, alla lettura olfattiva dei libri profumati tra conservazione e transcreazione (XIX-XXI secolo); sino alla pratica della riscrittura di Giorgio Orelli in Rosagarda. Con incursioni nelle traduzioni di Roald Dahl, Oscar Wilde e Fëdor Dostoevskij.

Indice / Table des matières

Martine Hennard Dutheil de la Rochère, Alberto Roncaccia, Introduction. De la transtextualité à la transcréation

 Duncan Large, Tradurre filosofia, tradurre poesia. Affinità e divergenze

(trad. Riccardo Lombardo)

I. ILLUSTRER, REECRIRE, METTRE EN SCENE / ILLUSTRATE, REWRITE, STAGE

Philippe Kaenel, Grandville, Swift et l’imagination des voyages

Marie-Charlotte Quin, Poétique du paysage dans les livres illustrés de Colette, du grand large à la faune sous-marine

Hélène Cordier, Du manuscrit médiéval à l’album contemporain: trajectoires transformationnelles du Roman de Renart

Sophie-Valentine Borloz, Lire avec son nez: le livre parfumé, entre préservation et transcréation (XIXe-XXIe siècles)

Florence Casulli, Anne Krief, ou la traduction comme transcréation métafictionnelle dans Un conte peut en cacher un autre de Roald Dahl

Cristian Rossatti, «Chi scrive non è morto». La pratica della riscrittura di Giorgio Orelli in Rosagarda

Ioanna Solidaki, «Love is a River», tout contre Platonov? La mise en scène contemporaine au-delà de l’adaptation

II. TRANSPOSER, TRADUIRE, TRANSCREER / TRANSPOSE, TRANSLATE, TRANSCREATE

Juliette Loesch, Staging the dance of the seven veils. Three variations on Oscar Wilde’s Salome by Maurice Béjart

Martine Hennard Dutheil de la Rochère, Rousseau in the jungle. Angela Carter’s translational poetics from a discarded poem to “Penetrating to the Heart of the Forest”

Marie Emilie Walz, “This entire dream, in fact, was custom-made and hand-built”: Angela Carter’s transcreative experiments with Max Reinhardt and William Dieterle’s A Midsummer Night’s Dream

Kirill Melnikov, Marie Emilie Walz, “In judging him, [we] judge ourselves”: Murder, morality, and femininity in Fyodor Dostoevsky’s Crime and Punishment and Angela Carter’s “Elegy for a Freelance”.

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Extrait de l'introduction :

Le volume porte sur des démarches littéraires et artistiques qui puisent dans la traduction, l’adaptation, la transposition et la transmédiation, autant de procédés qui permettent de revisiter et de réinterpréter les œuvres du passé afin d’en éclairer un aspect inédit ou d’en renouveler le sens, en les faisant résonner dans un contexte historique, culturel et social différent ; il s’agit de réaliser quelque chose de nouveau (éternel défi et éternel paradoxe) à partir d’une source vive qui a suscité la réflexion, la réponse, ou la re-création dans une autre langue, un autre genre, medium ou forme artistique, de façon plus ou moins manifeste ou avouée. Au-delà des résultats de l’analyse et de l’interprétation de ces phénomènes, l’enjeu est de mettre en évidence la « fabrique » de l’œuvre nouvelle, les contraintes, les stratégies, les enjeux et les implications d’un processus à la fois critique et créatif, dans le jeu infiniment renouvelé de la répétition et de la différence.

Les pratiques transformationnelles se prêtent à une approche interdisciplinaire qui ne se satisfait pas des idées reçues, des fausses certitudes, des discours d’autorité, des lieux communs critiques ou autres théories en vogue. Car sortir de son cadre de référence, de sa langue, de sa discipline, c’est faire l’expérience que rien ne va de soi et qu’il faut tout « repenser ». C’est aussi accepter de se laisser guider par l’objet lui-même: qu’a-t-il à nous dire qui résiste au discours critique ou théorique qui prétend le circonscrire et l’enfermer? Que peut-on apprendre de lui et non pas seulement sur lui?

Les contributions examinent des pratiques transformationnelles qui relèvent du domaine de l’intertextualité et de la transtextualité, et plus largement de la transmédialité. Ainsi, au-delà de la sphère strictement littéraire, ces pratiques concernent toutes les formes artistiques, qu’elles entretiennent ou non une relation directe avec la littérature: art figuratif, théâtre, danse, photographie, cinéma, mais aussi discours philosophique, historiographique et critique. L’observation des phénomènes de transfert, traduction, transposition et transmédiation ne se limite pas ici à l’identification de relations de dépendance ou d’influence, figées dans une sorte de spécularité plus ou moins manifeste ou revendiquée, mais vise plutôt à saisir la dynamique, à la fois créative et critique, de réorientation des œuvres, des formes et du sens. Cette dynamique permet de redéployer, ailleurs et autrement, les hypotextes sous-jacents, à partir de démarches parfois combinées ou déployées successivement de traduction, illustration, réécriture, mise en scène, transmédiation, visant à faire œuvre à son tour en vue d’une réception nouvelle. Le concept de « transcréation » est ainsi mobilisé afin de saisir les stratégies transformationnelles à l’œuvre et documenter leurs effets.