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Projet d'ouvrage collectif sur une pièce inédite de Georges Darien, La Viande à feu (1907)

Projet d'ouvrage collectif sur une pièce inédite de Georges Darien, La Viande à feu (1907)

Publié le par Marc Escola (Source : Aurélien Lorig)

Projet d’ouvrage collectif sous la direction d’Aurélien Lorig

dans la Collection Héritages critiques dirigée par Jean-Louis Haquette et Bernard Teyssandier

aux Éditions et Presses Universitaires de Reims (ÉPURE), à paraître en 2025

Projet soutenu par le Centre de Recherche Interdisciplinaire sur les Modèles Esthétiques et Littéraires (CRIMEL)

Volume consacré à une pièce inédite de Georges Darien : La Viande à feu (1907)


Le roman réaliste et naturaliste représente souvent le monde du travail (ateliers, machines, conditions de travail de l’ouvrier, salaires, grèves etc.) Ainsi les romans d’Émile Zola accordent-ils une place importante à la description du travail manuel. Des mineurs dans Germinal au mécanicien et conducteur de locomotives dans La Bête humaine, sans oublier les travailleurs de L’Assommoir, « premier roman sur le peuple qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple », le personnage du travailleur est récurrent.  Bien souvent, le roman confronte la situation dudit personnage à l’exploitation de la main-d’œuvre ouvrière (voire enfantine) par les patrons. 

Pour le lecteur qui découvre ces univers fictifs où le labeur devient le terrain d’une bataille idéologique, il y a bien ce que Roland Barthes appelle un effet de réel permettant la vraisemblance. Dans le second dix-neuvième siècle, alors que la parution de La Terre de Zola en 1887 marque l’essoufflement du naturalisme, les écrivains de sensibilité anarchiste vont à leur tour s’emparer d’un motif emblématique de ceux qui les ont précédés : le travail. Dans L’Encyclopédie anarchiste, Sébastien Faure affirme justement que « le travail est une exploitation de l’homme par l’homme. L’ouvrier n’est qu’un manœuvre, au lieu d’être un créateur. Le capitalisme en a fait une machine dont il se sert pour satisfaire des fantaisies ». Cette condamnation d’un système est le sujet abordé par certaines pièces dans les années 1890-1910. En 1890, Louise Michel écrit La Grève, drame en cinq actes et un prologue qui dénonce le système capitaliste ainsi que la nécessité de la révolte pour le peuple des travailleurs. En 1897, Octave Mirbeau écrit Les Mauvais Bergers, tragédie en cinq actes et en prose qui retrace l’histoire tragique d’une grève ouvrière lancée par Jean Roule, ouvrier anarchiste. En 1907, Georges Darien écrit La Viande à feu, drame en quatre actes qui s’intéresse aux conditions de travail dans les verreries au début du XXe siècle. 

Cette dernière pièce mérite l’attention de la recherche car, jusqu’à ce jour, aucune édition de ce texte n’a pu être proposée, faute de manuscrit original ou de copiste. Or, la découverte d’un manuscrit de copiste chez H. Compère (Rue Hippolyte-Lebas à Paris) permet aujourd’hui d’étudier un texte anarchiste qui trouverait parfaitement sa place dans la bibliothèque des écrits sur le travail. Alors même que cet enjeu est déjà central dans les romans de Darien, auteur révolté de la Belle Époque à l’origine d’un roman loué par les lettrés en 1897 et intitulé Le Voleur, La Viande à feu consacre une pièce entière à cette question et à ses enjeux. 

À la lecture de la pièce inédite, plusieurs problématiques apparaissent et mériteraient d’être explorées dans le cadre d’une édition critique : questions génériques (drame,  théâtre naturaliste, théâtre social (idée défendue par Darien dans sa correspondance), théâtre de mœurs (dans la continuité du roman de mœurs) ; questions politiques (anarchisme, socialisme, poids du capitalisme) ; questions stylistiques (effet de réel, descriptions, rôle des didascalies) ; exogénèse (bibliothèque virtuelle, posture de dramaturge, réécritures).  Ces pistes ne sont pas exhaustives mais donnent à voir une partie des problématiques qui pourront être abordées dans le cadre des études critiques qui seront proposées.

La Viande à feu contient toutes les étapes de la pensée de l’auteur qui se sert de la dramaturgie comme d’un outil au service de sa vision révoltée du monde, vision qui s’exprime à la fin des années 1900 presque exclusivement via le théâtre, puisque Darien a décidé de ne plus écrire de roman après L’Épaulette qui paraît chez Fasquelle en 1905.



Modalités de participation à cet ouvrage collectif. Date de tombée : 29 mai 2023

Si vous souhaitez participer à cet ouvrage et proposer une étude critique de la pièce, vous enverrez un mail à l’adresse suivante : aurelien.lorig@univ-reims.fr avant le lundi 29 mai 2023. Vous joindrez à votre mail une courte notice bio-bibliographique.

Concernant le calendrier, voici quelques informations

 Envoi du texte intégralement retranscrit et des consignes aux auteurs le 15 juin 2023

Envoi de votre proposition d’étude critique (titre + résumé d’environ ½ page) pour le lundi 16 octobre 2023

Étude critique à envoyer pour la fin du mois de mars 2024, au plus tard

Publication de l’ouvrage collectif en 2025 (premier semestre).