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Dire et faire la

Dire et faire la "nature". Récits, images, théories et pratiques au prisme de la crise environnementale (Lausanne)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne

Vendredi 12 mai 2023 - 08h00- 17h00 - Université de Lausanne, Château de Dorigny, Salle 106

Depuis deux décennies au moins, de très nombreux travaux ont contribué à réviser nos conceptions de la «nature». La conception «naturaliste» de la modernité occidentale, qui fait des non-humains une ressource muette à l’usage exclusif des humains, est aujourd’hui interrogée par nombre de réflexions (sur l’«anthropocène», la soutenabilité) et de crises (l’urgence climatique, la sixième extinction de masse des espèces). Pensons aux ouvrages de l’anthropologue Ph. Descola (2005), du sociologue B. Latour (1999, 2017), des philosophes V. Despret (2016) et B. Morizot (2018), des poéticiens L. Ruffel (2019), M. Macé (2019) et P. Schoentjes (2020), des historiens E. Baratay (2012) et F. Jarrige (2014).

Les sciences de la « nature » ne sont pas les seules interlocutrices dans ce débat. Les sciences humaines apportent des contributions variées à la pensée et aux imaginaires à travers les langues et littératures, les arts, l’histoire, la philosophie, l’archéologie, etc. Dans les arts en général se forgent des propositions de mondes, mondes fictifs, représentations et notions renouvelant la vision des formes de vie. De leur côté, les sciences humaines ont élaboré des modèles d’interprétation des activités humaines, qu’il s’agisse de l’histoire des arts, de l’herméneutique (écocritique, écopoétique), de la philosophie politique et bien sûr des disciplines environnementales, comme la géographie humaine ou l’esthétique paysagère.

Sur les diverses conceptions de la «nature», les arts et les sciences humaines constituent des espaces d’invention et de débat, des réservoirs d’attention, de perception et d’interprétation qui rendent plus denses nos rapports au monde (Macé 2019). Ils mettent en scène des régimes de valeurs, des modes d’action et d’organisation incluant aussi ce qui se noue entre animaux humains et non-humains («espèces compagnes», choix alimentaires), par exemple dans les propositions écoféministes (Hache 2016). Ils esquissent, de manière parfois conflictuelle, de nouveaux biens communs.

Romans de la crise climatique aux imaginaires collapsologiques (A. Rychner, W. Delorme), art d’intervention écologique (J. Beuys, Th. Saraceno, O. Eliasson), BD militante (A. Pignocchi), chanson engagée (Zoufris Maracas, La Rue Kétanou), « artivisme » environnemental (Ai Weiwei), autant de modes de représentation et de réflexion sur l’urgence des enjeux environnementaux et la nécessité d’imaginer les futurs possibles. C’est la diversité de ces savoirs et de ces créations que le colloque se propose d’examiner dans une perspective résolument interdisciplinaire.

Programme de la journée, résumés des communications, présentation des intervenants…