Édition
Nouvelle parution
Claude Simon, Scénario de La Route des Flandres (éd. Mireille Calle-Gruber)

Claude Simon, Scénario de La Route des Flandres (éd. Mireille Calle-Gruber)

Publié le par Marc Escola (Source : F. Grosso)

Édition établie par Mireille Calle-Gruber.

On connaît l’immense écrivain, prix Nobel de littérature, mais on oublie trop souvent l’homme d’images, photographe, dessinateur, plasticien polyvalent et visionnaire qu’était Claude Simon.
Alors que La route des Flandres paraît en 1960, Claude Simon met au point, dès l’année suivante, le scénario de son grand roman choral. Ce texte, d’une écriture somptueuse et d’une précision incroyable, publié ici pour la première fois, donne littéralement à voir le film qu’imaginait l’écrivain. Comme l’écrit Mireille Calle-Gruber dans sa riche et passionnante postface, “la lectrice ou le lecteur du scénario émerge, abasourdi, écarquillé, comme halluciné, du vertige d’images ainsi mises en scène, que relient entre elles et les péripéties des émotions humaines et les mouvements de l’œil inhumain de l’objectif.”

En 1992, après l’échec d’une tentative en 1977 de réaliser lui-même le film, Claude Simon s’accorde avec la réalisatrice Michelle Porte pour donner vie au projet mais pose ses conditions : “Il est pour moi impensable qu’un film soit réalisé à partir de mon roman La route des Flandres sans ma participation et mon approbation à tous les niveaux : découpage, choix et direction des acteurs, décors, musique, tournage.” Face à ces impératifs et en dépit de nombreuses divergences, le film aurait vu le jour sans le refus de l’avance sur recettes qui oblige Michelle Porte à le redimensionner pour la seule télévision. Cela, Claude Simon ne peut l’accepter, ce serait “un peu comme si j’avais à écrire un roman dans un délai imparti, ou si un éditeur me demandait de condenser en cinquante pages un roman de quatre cents”.

Avec un cahier iconographique de 16 pages, une postface de Mireille Calle-Gruber, suivie des lettres inédites de Claude Simon à Michelle Porte.

“Non seulement j’ai écrit La route des Flandres, mais encore je l’ai vécue. Vous comprendrez alors mon souci que n’intervienne aucune altération de sorte que si je ne me trouvais pas en mesure de donner mon accord sur tous les points, même de détail, le film ne pourrait pas se faire.” — Extrait d’une lettre de Claude Simon à Michelle Porte.

Feuilleter les premières pages…

On peut lire sur Diacritik.com un entretien avec Mireille Calle-Gruber…