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Pierre Bayard au XXIe siècle. Pour un usage transversal d'une œuvre décalée (Chicago)

Pierre Bayard au XXIe siècle. Pour un usage transversal d'une œuvre décalée (Chicago)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Loriane Lafont)

 

Appel à communications pour un colloque international 

Pierre Bayard au XXIème siècle.

Pour un usage transversal d’une œuvre décalée

The University of Chicago (RLL department) & The Divinity School/Marty Martin Center EPHE/LEM (UMR 8584)

Paris VII/Centre Roland Barthes/Intercripol

Chicago, les 14 & 15 Octobre 2024 

Traduite dans plus de trente langues, l’œuvre de Pierre Bayard, située à la croisée de la psychanalyse, de la critique, de l’histoire et de la théorie littéraire, est l’objet d’une réception désormais importante. Jouissant d’un succès public incontestable, elle commence à faire l’objet d’études spécifiques et se trouve reprise, dans sa démarche ou ses propositions, par un certain nombre d’autres travaux. C’est un tel mouvement qu’il s’agira d’amplifier, tout particulièrement du côté des usages transversaux – dans d’autres disciplines – de cette œuvre.  

La démarche théorique de Pierre Bayard est volontairement décalée — pour reprendre l’épithète choisie en 2010 pour l’ouvrage collectif dirigé par Laurent Zimmermann, consacré aux travaux de P. Bayard, et comportant des contributions de Gérard Genette, Umberto Eco, Christine Montalbetti, Jean-Philippe Toussaint ou François Bon. Lieu d’invention de la critique policière et plus largement, interventionniste, elle a permis d’établir dernièrement la non-culpabilité d’Œdipe dans la pièce éponyme de Sophocle ou de débusquer, dès 1998, l’erreur commise par Hercule Poirot dans Le meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie, entre autres exemples emblématiques. Lieu d’une mise en question d’une histoire littéraire figée dans le temps et l’espace, elle a déplacé les limites théoriques communément admises dans des essais joyeusement provocateurs tels que Et si les œuvres changeaient d’auteurs ?, Demain est écrit ou Le plagiat par anticipation. Plus profondément, par l’intervention de l’humour, elle a inventé et systématisé une nouvelle énonciation théorique, à la fois déroutante et porteuse d’une grande fécondité.

Partant du constat que la réception universitaire de l’œuvre de Pierre Bayard doit être encore développée, notamment aux États-Unis, où elle peut incarner un chemin de traverse pour aborder les études littéraires autrement, aussi bien qu’être utile à des juristes, des talmudistes ou à des historiens des religions, ce colloque international vise à démontrer que cette œuvre devrait devenir académiquement incontournable. Sa souplesse théorique, le large empan chronologique qui est le sien, la variété de ses intérêts (loin d’être circonscrite à la littérature française, elle prend aussi en compte, entre autres, les œuvres de Tolstoï/Dostoïevski, Shakespeare, Steinbeck, Oscar Wilde, Virginia Woolf, ou plus récemment celle des Kinks et de Camille Claudel) et l’agilité intellectuelle dont elle fait preuve, sont une force pour un chercheur désireux d’appréhender à nouveaux frais ses objets d’étude. En effet, au-delà du best-seller et souvent mal compris Comment parler des livres qu’on n’a pas lus ?, les notions mises au point par Pierre Bayard telles « l’histoire littéraire mobile », « la réattribution d’œuvres dans d’autres arts [que la littérature] » ou celle de « littérature appliquée à la psychanalyse » ont un potentiel heuristique qui ne demande qu’à être sollicité au-delà même du champ littéraire et artistique.

Ce colloque a précisément pour ambition de mettre en lumière des travaux qui ont tiré profit et parti, de manière inédite, de la lecture des ouvrages de Bayard tant dans le champ des études littéraires qu’en dehors d’elles – des chercheurs dans des domaines aussi variés que le droit, la philosophie des religions, les études juives, la musicologie, les sciences économiques et de gestion, l’historiographie, l’archéologie, la poétique, la stylistique ou l’histoire de l’art pouvant également affirmer s’inspirer de cette œuvre singulière et iconoclaste.

Sont ainsi invités à participer au présent colloque tous les chercheurs utilisant les ressources de cette œuvre, et l’appliquant à leurs propres objets d’étude. De quelle manière a-t-elle inspiré vos travaux ou bien parue pertinente pour penser/repenser tel ou tel problème dans votre champ particulier de recherche et d’expertise ? Quelle œuvre dans l’histoire de l’art ou de la musique aurait-on profit à faire changer d’auteur, ou d’époque ? Quel mystère irrésolu dans votre discipline mérite-t-il d’être passé au crible en s’inspirant de la critique policière ?

Conçu comme une boîte à outils permettant de renouveler l’histoire littéraire ou tout autre discipline nécessitant d’être pensée en faisant un pas de côté, ce colloque international offre l’opportunité inédite de rendre hommage à l’œuvre d’un grand intellectuel en la mettant en dialogue avec ses aficionados aussi bien qu’avec ses passagers clandestins, qui ont pu tirer d’elle un avantage, voire plusieurs, et qui sont désireux de partager leurs trouvailles : leurs expériences de pensée, les fictions théoriques qu’ils ont échafaudées à partir d’elle, les contre-enquêtes qu’elle leur a inspirées.

Tenues en présence de Pierre Bayard, ces deux journées de colloque auront ainsi à cœur de mettre en relation des chercheurs — à tout stade de leur parcours académique, venus d’horizons disciplinaires très différents & quel que soit leur siècle, genre, domaine, d’expertise— liés entre eux par une référence commune, explicite ou non, à l’œuvre de Pierre Bayard. La présentation de ces communications sera suivie d’une publication.  

Responsables : Loriane Lafont-Grave & Laurent Zimmermann

Dates clés :

Date limite de remise des propositions : 15 septembre 2023.
Date d’acceptation : 20 novembre 2023.
Colloque : 14 & 15 octobre 2024.

Modalités de contribution :

Les propositions sont à envoyer à colloquebayard2024@gmail.com  en anglais ou en français et doivent être inédites.  

Ces propositions de 350 mots maximums doivent indiquer le titre, le nom de l’auteur, l’affiliation académique et l’adresse électronique de correspondance.

Comité Scientifique :

Caroline Julliot (Université du Mans/Directrice Intercripol)  
Loriane Lafont-Grave (Uchicago/EPHE)
Mireille Séguy (Paris III Sorbonne Nouvelle)
Laurent Zimmermann (Paris VII/Centre Roland Barthes).