
La question du sujet n’en finit pas d’alimenter les plumes des historiens, des philosophes et des littéraires. Si l’on n’affirme plus vraiment que l’individu est l’une des réalisations majeures de la Renaissance européenne, les études les plus récentes persistent à interroger les moyens d’expression d’une subjectivité fuyante. Dans leur continuité, ce volume collectif se propose de reconsidérer le sujet à la Renaissance à travers le prisme de la rhétorique, des formes et des genres. Il entend repenser cette notion problématique en examinant le rôle joué par l’écriture dans la représentation de soi, comme instrument herméneutique, comme outil stratégique d’affirmation ou de dissimulation, comme quête d’une identité d’auteur. Il s’intéresse plus précisément à l’image de soi que construit le texte à destination du lecteur, aux modalités d’une hypothétique « subjectivité littéraire », toujours difficile à identifier et à définir.
Table des matières
Avant-propos par Véronique Ferrer, Eugenio Refini et Luc Vaillancourt
PREMIÈRE PARTIE: LA REPRÉSENTATION DE SOI EN QUESTION
I. Is There a Self in Renaissance Lyric? par Ullrich Langer
II. Dysfunctions of the Self in Montaigne par Philippe Desan
DEUXIÈME PARTIE: SE REPRÉSENTER EN AUTEUR
III. La fausse transparence marotique. Clément Marot par lui-même dans la quatrième ballade de L’Adolescence clementine par Guillaume Berthon
IV. « Prenez-le, il a mangé le lard ». Clément Marot’s Poetic Persona and Adiaphorism par Scott Francis
V. « Je pareillement... ». Paradoxes et complexités de la représentation de soi chez Rabelais par Bernd Renner
VI. Soi comme un poète. Agrippa d’Aubigné dans Le Printemps par Véronique Ferrer
VII. Se représenter en auteur. Gaspar de Saillans (Lyon, 1569) par Audrey Duru
TROISIÈME PARTIE: SE REPRÉSENTER D’UN GENRE À L’AUTRE
VIII. Marguerite de Valois et les mignons. Figures littéraires de la représentation de soi dans le théâtre de la cour par Caroline Trotot
IX. Pureté de la foi ou enflure du moi. L’ombre de Calvin autour du bûcher de Servet par Mathilde Bernard
X. Qui est « je » dans le pseudo-éloge ? Le cas du Tableau des différends de la religion de Marnix de Sainte-Aldegonde par Mathieu de La Gorce
XI. L’ethos du démonologue. Statuts du témoignage chez Bodin, Montaigne et Agrippa d’Aubigné par Anne-Pascale Pouey-Mounou
XII. Les contradictions de l’écriture de soi dans la poésie française de l’automne de la Renaissance. L’exemple de Claude de Trellon
par Nadia Cernogora
XIII. Whose Exordium is This? Translations of the Self in Poetry and Music par Eugenio Refini
QUATRIÈME PARTIE: SOI ET LES AUTRES
XIV. Les incertitudes du je voyageur. Quelle expression du sujet en première modernité dans le récit viatique ? par Marie-Christine Gomez-Géraud
XV. Des Sauvages de Champlain : ce que l’autre révèle de soi par Luc Vaillancourt
Éléments de bibliographie critique