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Voyager en savant

La revue en ligne Viatica consacre sa dixième livraison aux "Voyage et pratiques savantes et érudites. XVIIe-XIXe siècles", à l'initiative d'Isabelle Brian et Alain Guyot. Dès l’aube de l’époque moderne, l’érudition a en effet partie liée avec l’univers du voyage savant : quand le marchand se déplace pour augmenter ses gains, le pèlerin pour accumuler les indulgences, le savant vise à engranger les savoirs. Cet aspect cumulatif de l’érudition est souligné par la définition du terme donnée dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, signalant que le mot, bien que signifiant savoir, connaissance, a été "plus particulièrement appliqué au genre de savoir qui consiste dans la connaissance des faits et qui est le fruit d’une grande lecture". Le savant est donc avant tout celui qui maîtrise de vastes connaissances, en particulier dans ces domaines où importe la « science des faits » : l’histoire, les langues, les sciences naturelles. En permettant l’accès aux sources du savoir : livres et manuscrits, vestiges archéologiques, paysages, minéraux, spécimens de la flore et de la faune quand ce n’est pas l’étude des hommes, des sociétés et des gouvernements, le voyage augmente les ressources à disposition et ne serait, d’une certaine manière, que la continuation des lectures de cabinet par d’autres moyens.