Appel à communications
Journée d’études Publications d’archives numériques et auteurs contemporains
1er juin 2023
En distanciel, Mulhouse et Paris
La publication des archives (brouillons, documents provisoires, documentations, etc.) était
jusqu’à récemment généralement faite pour les écrivains passés à la postérité et si possible
depuis 70 ans ou plus, pour pouvoir bénéficier du domaine public afin de pouvoir publier cette
masse d’informations.
Or grâce à la présence et à la facilité que proposent les outils informatiques, en particulier
internet, nous assistons à une publication de plus en plus rapide de ces archives pour des
écrivains contemporains. Si certains le font tout en écrivant, osant montrer leur « work in
progress » pendant ou juste après la publication de leurs œuvres (ainsi François Bon et son
blog), d’autres autorisent la publication de leurs archives à des fins de recherche.
En revanche, beaucoup de ces publications ne peuvent se faire pour des auteurs « sous droits »,
en raison de la réticence des éditeurs et des ayants-droits pour publier du « brouillon » ou des
archives actuelles.
Notre hypothèse est qu’un auteur « vivant » est plus enclin à accepter cette publication, pour
montrer la « cuisine » de son atelier (même si des refus sont souvent rencontrés), alors que pour
un auteur « sous droits » (dont les droits sont détenus par un héritier, un éditeur, une fondation,
etc.), le processus est plus complexe.
Nous nous posons la question de savoir, si quand cette publication d’inédits a lieu, modifie-telle la perception qu’on peut avoir d’un écrivain contemporain ?
La problématique des droits peut décourager les chercheurs les plus motivés, alors que la
publication d’archives peut être un bon moyen de relancer études et lectures d’un auteur dans
le « purgatoire » de la postérité. Les archives d’auteurs peu connus de leur vivant, mais
bénéficiant d’un ancrage local ou d’un réseau de passionnés, d’associations d’amis et de
lecteurs, se retrouvent consultables sur internet et remettent en valeur cet auteur – au détriment
d’auteurs plus connus mais corsetés par des droits de publication très contraints. De ce fait,
n’assiste-t-on pas aux prémices d’un bouleversement des hiérarchies de l’histoire littéraire –
avec des auteurs connus « sous contrat » lus sur format papier ou par paiement d’une redevance,
et des auteurs méconnus avec des contenus accessibles gratuitement en ligne ? Cet accès
permettrait, en médiatisant ceux-ci facilement, de devenir des objets d’étude importants, même
s’ils ne produisent pas une œuvre d’envergure ?
Notre journée d’études se propose d’étudier à travers des retours d’expérience, positives ou
négatives, comment la publication d’archives peut aider à la réception, à la compréhension d’un
auteur contemporain, sur une œuvre en train de se faire ou close. Il ne s’agit pas de considérer
cette publication d’archives uniquement sous l’angle génétique mais de déterminer quels sont
ses freins et ses avantages et son impact sur la perception de l’œuvre de l’auteur considéré. La
période prise en compte concerne la deuxième moitié du XXème ainsi que le XXIème siècle.
La journée pourra organisée en ateliers thématiques selon les propositions reçues.
Date : 1er juin 2023.
La journée d’études est co-organisée par les laboratoires ILLE et Thalim
Elle aura lieu en distanciel à Mulhouse et à Paris.
Durée des communications : 20 mn
Langues de travail / Working languages: français, anglais/french, English.
Une publication numérique des interventions est envisagée.
Modalité de soumission des propositions :
Les propositions de communications (1500 à 2000 signes espaces compris), accompagnées
d’une brève bio-bibliographie, sont à envoyer à jepanac.ille@uha.fr avant le 20 mars 2023.
Réponse le 3 avril 2023.
Comité d’organisation :
Régine Battiston (ILLE, Université de Haute-Alsace)
Richard Walter (THALIM, Université Paris 3)
Comité scientifique :
Anne Baillot (3L.AM, Université du Mans)
Régine Battiston (ILLE, Université de Haute-Alsace)
Corinne François-Denève (ILLE, UHA)
Constance Krebs (Atelier André Breton)
Anne Réach-Ngô (ILLE, Université de Haute-Alsace)
Alain Schnaffer (THALIM, Sorbonne nouvelle)
Richard Walter (THALIM, CNRS).