Actualité
Appels à contributions
La présence de l'Afrique dans la littérature, la culture et les arts italiens / La presenza dell'Africa nella letteratura, nella cultura e nelle arti italiane (Montpellier)

La présence de l'Afrique dans la littérature, la culture et les arts italiens / La presenza dell'Africa nella letteratura, nella cultura e nelle arti italiane (Montpellier)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Flaviano PISANELLI)

Colloque International La présence de l'Afrique dans la littérature, la culture et les arts italiens

Convegno Internazionale La presenza dell'Africa nella letteratura, nella cultura e nelle arti italiane

Montpellier, les 11 et 12 octobre 2023 / Montpellier, 11-12 ottobre 2023

organisé par l'unité de recherche RESO (Recherches sur les Suds et les Orients) et le Département d'Etudes Italiennes de l'Université Paul-Valéry Montpellier 3

organizzato dall'unità di ricerca RESO (Recherches sur les Suds et les Orients) e il Dipartimento di Italianistica dell'Università Paul-Valéry Montpellier 3

Les propositions de communications seront envoyées, avant le 31 mai 2023, à l'adresse mail suivante / Le proposte di intervento dovranno essere inviate, entro il 31 maggio 2023, all'indirizzo mail seguente :

flaviano.pisanelli@univ-montp3.fr

Depuis l’époque médiévale, l’espace géoculturel africain est présent dans l’oeuvre des “trois couronnes” de la littérature italienne : dans la Comédie de Dante, dans le poème épique Africa de Pétrarque, écrit en hommage à Publio Cornelio Scipione (dit l’Africain), dans les personnages de l’amiral d’Alexandrie d’Égypte dans le Filocolo et d’Africo dans le « poemetto » Les Nymphes de Fiesole de Boccace.

De l’époque de la Renaissance au Risorgimento, les relations constantes entre les continents africain et eurasiatique ont permis d’alimenter des échanges, des rencontres, parfois des conflits qui laissent des traces importantes non seulement dans la littérature mais également dans l’art italien. Il suffit de penser à la présence des gondoliers africains à Venise dans l’oeuvre picturale de Vittore Carpaccio (1465-1526) et de Gentile Bellini (1429-1507) ; à la naissance de l’Hospice de Saint-Étienne des Maures, fondé à Rome par le pape Sixte IV en 1481, qui devient un centre d’accueil pour des religieux, des intellectuels et des pèlerins provenant des régions de la Corne d’Afrique.

La politique coloniale giolittienne, et ensuite fasciste, renforce l’idée d’un espace africain marginal et arriéré où il fallait laisser une empreinte européenne faite de progrès et de modernité : nous rappelons l’occupation, en 1882, de la baie d’Assab (Érythrée), la défaite de Dogali (1887) et puis d’Adua (1896), l’annexion italienne, environ 25 ans après, de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine, l’occupation de l’Éthiopie (1936) et la naissance de l’Afrique Orientale Italienne, destinée à durer environ cinq ans. Au début du XXe siècle, et dans ce contexte historico-culturel, la thématique africaine se fait davantage présente dans la littérature italienne, par exemple dans Poema africano de Marinetti, ou encore dans les vers d’Ungaretti qui naît en 1888 dans la ville égyptienne d’Alexandrie.

L’idéologie et la propagande fascistes alimentent l’image d’une Afrique conçue comme un espace évoqué, représenté mais qui, en revanche, n’est pas véritablement connu et expérimenté dans ses spécificités culturelles et identitaires. Le cinéma italien des années Trente et Quarante, tout en ayant un rôle considérable dans l’éducation et la formation culturelle de la jeunesse de l’époque, a contribué à créer toute une rhétorique, en partie positive, de l’expérience coloniale italienne en Afrique. Dans la première moitié du XXe siècle, l’Afrique sera évoquée dans différentes oeuvres littéraires, de Buzzati à Lussu, de Tobino à Flaiano, sans oublier le célèbre Diario d’Algeria de Vittorio Sereni. À partir des années Cinquante, qui marquent le début du processus de décolonisation, se diffuse, au sein de la littérature italienne, le goût pour le récit de voyage : citons, entre autres, Moravia et Pasolini, mais également Tabucchi et Celati.

Dans les années 1990 et 2000, en raison de l’intensification des flux migratoires vers le Nord-Ouest du monde, on assiste à la naissance et à la diffusion de la littérature italophone de la migration, qui se compose d’ouvrages en prose et en vers rédigés par de nombreux auteurs africains (et, plus récemment, par des auteurs italo-africains) qui utilisent l’italien comme langue d’expression littéraire pour représenter leur pays et leur culture d’origine et, en même temps, leur nouvelle ‘demeure’. Au sein de ces narrations et de ces poétiques, souvent plurilingues, se développent les questions reliées aux notions très complexes d’identité, de transculturalité, de déterritorialisation, d’interculturalité qui caractérisent les débats socio-politiques, culturels et artistiques de l’époque contemporaine.

Ces thématiques ne concernent pas uniquement le domaine littéraire, mais également le domaine artistique dans le sens large du terme : les arts visuels, le cinéma, la photographie contribuent, dans les dernières décennies, à repenser et à expérimenter l’espace africain qui n’est plus uniquement conçu comme un espace situé « en dehors » de nous, mais surtout comme une présence qu’il faut savoir connaître et partager, et comme un « lieu » où l’on peut se « re-connaître ».
Dans ce sens et dans cette perspective, peut-être faudrait-il relire les nombreuses histoires des Italiens d’Afrique (les Italiens de Tunisie ou encore les Italiens qui sont revenus des ex-colonies) et des Africains d’Italie (les immigrés de seconde génération et leurs descendants) qui représentent la trace évidente de la « poétique de la relation » théorisée par l’écrivain, poète, philosophe et critique littéraire Édouard Glissant.

 

Ce colloque entend problématiser et débattre de ces questions dans le but de proposer de nouvelles pistes de réflexion à même de forger un nouveau regard critique sur les relations historiques, culturelles et artistiques entre l’Afrique et l’Italie.
Les différentes interventions pourront se focaliser autour des axes suivants :

Représentations de l’espace africain dans la littérature italienne ; Mémoires, narrations et poétiques (post)coloniales ; Imaginaire africain et imaginaire italien : convergences et divergences ; L’esthétique africaine dans l’art italien (peinture, sculpture, photographie...) ; Représentations de l’espace africain dans le cinéma italien ; Métissages et dynamiques identitaires africaines dans la culture italienne ; Traces linguistiques et culturelles de l’Afrique dans la langue et la culture italiennes d’aujourd’hui.

Les propositions d’intervention, en italien ou en français (résumé de 250 mots et très courte note biobibliographique de l’intervenant), seront envoyées avant le 31 mai 2023 à l’adresse mail suivante : flaviano.pisanelli@univ-montp3.fr


Le comité scientifique communiquera, avant le 30 juin 2023, l’acceptation des propositions d’intervention. La publication des Actes du Colloque est prévue.
 

Les frais de participation de 30 euros contribueront en partie à financer les coûts d’organisation du colloque.

Afin de faciliter la participation au colloque, et uniquement pour celles et ceux qui ne pourront pas bénéficier des fonds alloués par les universités d’appartenance, l’Unité de Recherche ReSO pourra se charger d’une nuitée à Montpellier pour les intervenants résidant en France, de deux nuitées pour les intervenants venant de l’étranger.

Comité Scientifique :

  • Colbert AKIEUDJI (Université de Dschang, Cameroun)
  • Alfonso CAMPISI (Université de La Manouba, Tunisie)
  • Anna FRABETTI (Université de Strasbourg, France)
  • Rosario GIORDANO (Università della Calabria, Italie)
  • Flaviano PISANELLI (Université Paul-Valéry Montpellier 3, France)
  • Raymond SIEBETCHEU (Università per Stranieri di Siena, Italie)
  • Laura TOPPAN (Université de Lorraine, France)

Responsable de l’organisation :

  • Flaviano PISANELLI